Le château de Saint-Georges, situé au nord-ouest de la commune, se développe autour d'une cour occupée au nord par le logis et autrefois fermée par des constructions dont subsistent à l'ouest, le système de défense et au sud les communs ainsi que la chapelle.
Le château est protégé par un mur d'enceinte, dont il ne reste aujourd'hui qu'une partie, côté ouest. Ce vestige est pourvu d'un système défensif (doc. 2, fig.1 à 4) : tour demi hors-oeuvre, dotée d'ouvertures pour canonnière et mousquet (fig. 5), portail d'entrée, avec portes charretière et piétonne chanfreinées et en plein cintre, côté route et en arc segmentaire, côté cour (fig. 6). L'ensemble est surmonté d'un chemin de ronde en encorbellement, soutenu par des corbeaux et couvert, à l'origine (doc. 2, 3, fig. 1 et 7). Une herse, aujourd'hui disparue, protégeait l'accès au château, l'espace prévu pour son passage est encore visible au dessus de la porte charretière (fig. 8 et 9). Adossée au mur d'enceinte, côté cour, en retour de l'ouvrage d'entrée, se trouve la chapelle couverte en appentis (doc. 3 et fig. 10 à 12), au mur nord percé d'une porte et d'une baie chanfreinées et en plein cintre et terminé par une corniche à modillons, tandis qu'une seconde porte est percée dans le mur sud. L'édifice communique avec la tour par une porte. Au nord du portail d'entrée, existe une dépendance couverte d'un toit à croupes brisées (doc. 3), dont le mur gouttereau ouest est constitué par le mur d'enceinte (fig. 13). Il est percé d'une porte et d'ouvertures, dont l'une, surmontée d'un fronton triangulaire, éclaire l'étage.
Le logis est constitué de deux corps de bâtiment alignés. Le premiert à trois niveaux (doc. 4, fig. 15 et 16) : rez-de-chaussée, étage carré comble, est construit en moellon de granite et couvert d'un toit à longs pans en ardoise. La façade antérieure est percée au centre d'une porte en plein cintre surmontée d'une archivolte. Sur l'un des claveaux, on peut lire l'inscription suivante : 1764 I.R. Cette date correspond à la reprise de la façade où la porte est remployée ainsi que la fenêtre de droite. De part et d'autre de la porte, deux travées de baies éclairent les différents niveaux. L'une, au rez-de-chaussée, dont les ébrasements sont à ressauts, est surmontée d'un linteau à double accolade moulurée. Il existait à l'étage une échauguette (fig. 17) sur l'angle sud-ouest du logis : sa base et le jour qui l'éclairait sont encore visibles dans le pavillon.
A l'intérieur, la distribution s'organise autour d'un vestibule limité par deux murs de refend. Celui de l'ouest, qui séparait au rez-de-chaussée, la salle de la cuisine, est d´origine ; celui à l'est qui réduit le volume initial de la salle basse, est une adjonction postérieure, probablement du 18e siècle. Au fond du vestibule, trois portes à linteau sur corbelet (fig. 18), caractéristiques du 15e siècle, dont l'un orné d'une fleur de lys, desservent successivement trois pièces : la cuisine, à l'ouest, une tour d'escalier, au nord-ouest et un cellier au nord, aujourd'hui disparu. La cuisine est pourvue sur son mur ouest, d'une cheminée entièrement remontée aux piédroits largement chanfreinés (fig. 19). La salle basse est chauffée par une cheminée, sur son mur est, mais les piédroits ont été remplacés par ceux d'une cheminée d'étage (fig. 20).
A l'ouest, le pavillon, aujourd'hui de plan rectangulaire double en profondeur, est situé dans le même alignement que le corps de logis. Il est composé de trois niveaux : un rez-de-chaussée, un étage carré et un comble. La façade principale au sud (fig. 21) est animée par une travée non centrée, constituée d'une très haute porte, d'une fenêtre et d'une lucarne couronnée d'un fronton curviligne. La façade ouest (fig. 22) possède une travée composée de deux baies. Au nord (fig. 23), les vestiges de l'ancienne tour d'escalier sont encore visibles. On notera dans l'angle nord-ouest du pavillon une trace de reprise dans la chaîne d'angle, certainement à l'emplacement de la jonction du corps de bâtiment disparu. Etant donné la hauteur de cette reprise, on peut imaginer un édifice plus bas, qui expliquerait la présence, à cet endroit, d'un jour de tir. Le pavillon est couvert d'un toit en pavillon.
A l'intérieur, au nord, dans la tour d'escalier, existe des latrines (fig. 25).
Un escalier dessert les différents niveaux (fig. 26 à 28). Durant la montée de la première volée de marche, on peut voir une fenêtre chanfreinée appartenant au mur ouest du corps de logis (fig. 29), ainsi que les portes en plein cintre (17e siècle) qui menait à la tour d'escalier (fig. 30). A l'étage du pavillon, se trouve la chambre (fig. 31), pourvue d'une cheminée à piédroits très fin (remploi du 16e siècle), ainsi qu'une garde-robe. L'étage de comble est doté d'une charpente en croix de saint André (fig. 32 à 34).
Il existe sur le domaine les vestiges d'une ancienne fontaine (fig. 35). Au sud du grand logis la cour est fermée par le fournil aujourd'hui en ruine (fig. 36). Au sud se développe un grand jardin enclos de mur en partie ruiné, à l'angle sud-ouest duquel, se dresse un petit pavillon de jardin en moellon et pierre de taille de granit, de plan carré. Il possède sur deux de ses façades, une balustrade avec balustres carrés en poire (doc. 5 et fig. 37). Deux fermes : l'une datant du 16e siècle (remaniée), au sud, l'autre de la 2eme moitié du 19e siècle (fig. 39), au sud-est, dépendaient jadis du château. Un four de village situé devant le mur d'enceinte à l'ouest à été conservé.
Plusieurs blasons ont été identifiés, dont un n'est plus en place. Sur une poutre au rez-de-chaussée du pavillon figurent un blason non identifié, visible sur une poutre peinte (fig. 24) ; une poutre de bois déposée est ornée d'un blason mi-parti dont l'un est la famille de Kerpunze, dont les armes sont : "d'azur à trois croissants d'argent, deux et un", le second figurant des empreintes de pattes d'ours. Le blason de Kerpuncze accompagne deux autres blasons gravés sur un socle de croix (disparue) dans le domaine (fig. 38).