Dossier d’œuvre architecture IA56008009 | Réalisé par
  • inventaire topographique, communes riveraines du canal (Nantes à Brest)
Ferme, Carlevaux (Pluherlin)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Rochefort-en-Terre
  • Commune Pluherlin
  • Lieu-dit Carlevaux
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, toit à porcs, poulailler, logette

L’existence de logis en alignement déclassés en dépendance est un phénomène récurrent. Cependant, même si elles ont subi quelques modifications, les différentes parties sont ici bien lisibles : il s'agit tout d'abord du modèle connu associant un logis à étage à un logis-étable bas ; l'absence de reprise nette les deux parties prouve que leur construction est contemporaine, effectuée d'après les inscriptions autour de 1650 par G. Ollivier, un laboureur visiblement prospère. La présence d'inscriptions et de dates, pour certaines remployées, renseignent sur les modifications successives de la ferme. Bien qu'il s'agisse certainement d'un remploi, la lucarne Renaissance donnant sur la rue est un élément particulièrement intéressant, car hormis celles visibles au bourg, seule une autre ouverture de ce type a été observée sur la dépendance d'un ancien manoir du 18e siècle, à Coët-Daly.

Par ailleurs, la présence d'une tourelle d'escalier qui ne figure pas sur le plan cadastral de 1840 desservant le grenier du logis-étable suscite quelques interrogations. Les traces de rupture dans la maçonnerie indiquent que la tour n'a pas été réalisée en même temps que le logis-étable et son absence sur le cadastre napoléonien laisse penser qu'il pourrait s'agir d'une réalisation postérieure à 1840. Si tel est le cas, ce procédé serait particulièrement rare, car la tour d'escalier n'est en général plus utilisée au 19e siècle. Elle témoignerait donc d'une volonté délibérée des propriétaires de copier des modèles anciens : la persistance de la symbolique de la tour, attribut de la maison noble, serait alors révélatrice de la richesse et de l'importance de la famille au 19e siècle. (C Toscer)

La ferme comprend un premier logis à étage aligné avec un logis-étable, tous deux construits en 1650,pour le couple Ollivier, comme l'indique l'inscription portée sur le linteau de la fenêtre du logis à étage : " IHS... JOSEPH ET ANNA EPG OLLIVIER 1650" ; la fenêtre en rez-de-chaussée du logis à étage a été agrandie au milieu du 20e siècle.

En 1653, une grange est édifiée au sud. Une pierre portant l'inscription : "EPG OLLIVIER 1653" est remployée au dessus de la porte charretière. .

Au 18e siècle (?), un logis-étable à une porte est érigé en alignement à l'ouest, peut-être à l'emplacement d'un édifice plus ancien, comme semble le prouver la pierre datée 1631 remployée au dessus de la porte, ainsi que les traces de reprises près de celle-ci. Dans la première moitié du 19e siècle, un nouveau logis est construit, également en alignement à l'ouest : il sera plus tard déclassé en cellier. C'est peut-être durant cette période, car absente du cadastre de 1840, qu'une tour d'escalier est édifiée au nord de l'ancien logis-étable et que la grange est agrandie par la construction d'un appentis. En 1902, une nouvelle habitation est réalisée, cette fois en alignement à l'est. A la même époque, une grange-étable est érigée au nord de la ferme.

Les matrices cadastrales de 1929 et 1945 indiquent que le haut logis (1650) était la propriété de Louis Magnen, cultivateur et de son fils. Ce même document indique que la partie habitable (dénommée "maison") du logis-étable appartient entre 1922 et 1943, à Jean Hercouët, employé à la Compagnie d'Orléans à Keryado (Lorient). (S. Le Lu)

La ferme, orientée au sud et construite en moellon de granite, se compose d'un premier logis en alignement avec un ancien logis-étable.

Le logis de plan massé à double exposition possède un étage carré surmonté d'un comble à surcroît. A l'ouest, le logis-étable est également ouvert au nord et au sud. Les ouvertures les plus soignées se trouvent au nord, à l'instar de la lucarne remployée, dont les formes sont issues du répertoire de la Renaissance. Cette dernière éclaire un comble à surcroît accessible par une tour contenant un escalier en vis en pierre.

La partie suivante en alignement appartient aussi au type logis-étable à une porte et est surmonté d'un comble à surcroît à fenêtre. Une pierre remployée, datée 1631, est insérée dans la maçonnerie. Une cheminée à linteau et consoles quart-de-rond de granite présente sur le mur ouest, chauffait la pièce. Le dernier corps de bâtiment à l'ouest est un ancien logis déclassé en cellier, comme en témoigne la cheminée à linteau de bois et les traces d'usures sur les piédroits de la porte. Il est également surmonté d'un comble à surcroît à fenêtre haute.

Le logis daté 1902 de type logis à deux pièces symétriques termine l'alignement à l'est.

Au sud, la grange est construite en moellon de granite. Une cheminée, à l'origine présente sur le pignon sud, est en partie détruite. Une soue (?) en appentis est érigée, accolée au mur ouest.

Au nord de la propriété se trouve une grande écurie surmontée d'un comble à surcroît faisant office de grenier à foin dont les ouvertures ont été en partie modifiées.

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise, ciment amiante en couverture
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à deux pans pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis avec jour en maçonnerie
  • Typologies
    composition décalée ; alignement de logis ; logis-étable à porte unique ; logis-étable à deux portes ; cloison en palis ; grange ouverte en pignon
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales du Morbihan. 1840. Pluherlin. 3 P 217. Plan cadastral. Plan d'assemblage et plan par sections.

    Archives départementales du Morbihan : 3 P 217
  • Archives départementales du Morbihan. 3 P 2438. Pluherlin. Matrices cadastrales des propriétés bâties 1911-1945.

    Archives départementales du Morbihan : 3 P 2438
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
Articulation des dossiers