Sur les terres de la seigneurie de Talcoëtmeur, à 4 km au sud-est de Plumelec, se trouve, dès 1513, le moulin à papier de la Ville-Hellec (ou Ville-Helleu), sur la Claie, à quelques centaines de mètres de celui de la Villeneuve, à Trédion. Ce moulin à papier fonctionne, au début du XVIIème siècle, et a poursuivi son activité jusqu'à la seconde moitié du XIXème siècle.
Yves Brunel y est papetier, en 1655, avec son épouse Perrine Brunel. Ils sont au moulin à papier de Montertelot avant et après cette date. De 1707 à 1720, y travaillent leur petit-fils Gobrien Brunel et Julienne Bréhelin, son épouse, qui iront également plus tard à Montertelot. Un autre Brunel, Jean, leur succède de 1752 à son décès en 1759.
En 1771, ce moulin, propriété de M. de la Vauguyon, est loué à ferme par Gilles Brouxel, ceci depuis au moins 1765. Il produit chaque année 1 600 rames de papier de doublage. Fin du XVIIIème siècle, y travaillent plusieurs membres de la famille Briand. Marie Veto épouse Yves Briand en 1791. Celui-ci décède en juin 1806. Les enfants de Victor Joseph Levannier, né en 1786, à Lécousse, dans le Pays de Fougères, naissent à La Ville-Hellec de 1810 à 1816. Il n'y a pas de papetiers identifiés, à Plumelec, entre 1824 et 1846. Il est possible qu'il se soit produit une interruption d'activité. Le moulin doit chômer par périodes et les couples qui le tiennent sont en même temps papetiers et cultivateurs.
De 1841 à 1856, Joseph Eveno et sa femme Jeanne Chatel sont papetiers et journaliers au moulin de la Ville-Hellec. Son frère Jean Louis Eveno, et son épouse, y travaillent avec eux. La papeterie emploie, en 1846, trois ouvriers. Il y est fabriqué 7 000 kg de papier, vendu dans le département. Jean Louis décède en 1848 et Marguerite se remarie avec Etienne Briand qui est laboureur. Elle continue l'activité papetière jusqu'à son décès en 1858. Honorine Eveno, fille de Jean Louis et de Marguerite, exerce le métier de ses parents lorsqu'elle épouse, en 1852, Jean Marie Calohard qui est alors cultivateur. Ils y produisent du carton assez fort pour faire des registres ou des boites dans lesquelles sont conservées les coiffes repassées. Les états statistiques de 1852 concernant l'industrie du carton indiquent que le moulin à papier a une roue et emploie 4 ouvriers. Il est dit, dans ce rapport, que le moulin chôme un mois environ au milieu de l'été, quant l'eau manque. Cette activité papetière et cartonnière s'y réalise jusqu’au décès d'Honorine Eveno, en 1865.
En 1865, le moulin de la Ville-Hellec est vendu à la famille Allain et devient un moulin à farine. Les générations successives de cette famille de meuniers y vivent depuis cette époque. L'activité meunière a cessé de nos jours.