Les pêches d'estran ont nourri une bonne partie de la population de Locquémeau : collecte des algues à pied ou en bateau, collecte des coquillages (moules et palourdes), des crustacés, des ormeaux. Les pêches aux filets posés à pied sont aussi fréquentes sur les plages qui bordent la côte de Saint-Michel à la plage de An Aod Vras : pêche à la senne dans les années 1940-1950 pour pêcher les sprats, filets de pose la nuit, parfois tirés par les chevaux, filets pointés, pêche à la m'nuse au havenet en croix, pour servir d'appât pour le maquereau ou la sardine. Il existait plusieurs pêcheries aujourd'hui abandonnées, qui ont fonctionné avant la guerre 1939-45 : au "Beg Guen", au "Petit Taureau" et à "Notigou". Les concessions étaient accordées aux marins-pêcheurs, inscrits maritimes. (AD 22, 9 M 18, entre 1898 et 1910). Les femmes et les hommes de la côte de Ploulec'h à Locquirec allaient faire les coques (les "rigadelles") sur le banc à Locquirec, les palourdes dans le banc du Guer à la fourche, parfois ils ne prenaient que les "fusteres", les "fausses-palourdes" et les praires ("coquous"). Les mareyeuses, nombreuses dans la commune, allaient vendre le produit de cette pêche avec des petites charrettes ou en triporteurs jusqu'à Belle-Isle-en-Terre : Yvonne Cosquer, Véronique Guillemot, Le Lann, Augustine Levier, Yvonne Levier, Germaine Cabel, et bien d'autres femmes. Pour exemple, Marie Jobic allait vendre des bigorneaux et des escargots gris pendant la guerre 1939-1945. Le goémon était transporté en charrette jusqu'à Tonquédec dans l'intérieur des terres. Les filets de pose sur la plage de Saint-Michel faisaient aussi partie des usages de l'estran.
- inventaire préliminaire, Trédrez-Locquémeau
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communes littorales des Côtes-d'Armor - Plestin-les-Grèves
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Auteur(s)
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
Documents audio
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PRIGENT, Guy. Témoignage oral de Joseph Dafniet de Locquémeau. Trédrez-Locquémeau, 2004.
Témoignage oral de Joseph Dafniet -
PRIGENT, Guy. Témoignage oral de Christian Cadran. Trédrez-Locquémeau, 2004. Les filets de pose sur la Lieue de Grève : Christian Cadran allait régulièrement - la première fois en 1954, lorqu'il avait 15 ans - poser des filets sur la Lieue de Grève, à Saint-Michel et jusqu'à Primel, à pied, avec une charrette. Les pêcheurs dormaient sur place, dans les fermes, où ils vendaient leurs poissons aux cultivateurs. En 1957, avec une voiture, ils ont commencé à aller à Louannec mettre des filets. Ils disposaient les 600 mètres de filets en cercle, retenus par les "oreilles", des filins pointés dans le sable, avec une raligue en liège au-dessus. Les fermiers du plateau de Saint-Michel, venaient avec leurs chevaux chercher le poisson, souvent du mulet, qui était ensuite vendu aux mareyeurs de Locquémeau (Urbaniac, gendre de Harmelin, qui fut le premier mareyeur à envoyer de la gale en barre au port de Locquémeau). A Saint-Michel, quelques pêcheurs occasionnels mettaient des palangres, des lignes de fond et aussi des filets de pose. Les gardes-maritims surveillaient ces pêches d'estran, réservées aux inscrits maritimes : Bonny, Le Meur, Legendre et Queffelec de Lannion.
Témoignage oral de Christian Cadran -
PRIGENT, Guy. Témoignage oral de Francine Levier. Trédrez-Locquémeau, 2004. Francine Levier est la 7ème enfant d´une fratrie de 12 enfants. Elle est née en 1913 à Locquémeau. Quand elle avait 12 ans, elle allait garder les vaches à Coatrédrez. Plus tard, elle allait couper le goémon à l´île Molène avec le père à Elisa Cadran, qu´on appelait par un surnom « Descola ». Les goémoniers allaient décharger à Lannion et à Plestin. Il leur fallait seulement 45 minutes pour remonter l´estuaire avec vent et le courant favorables. On appelait « gelmestr » le laminaire, et « bizhin gwen » le goémon frisé (lichen), qu´on cueillait au Yaudet et à l´île Grande. Avec Marie Doyen, elle allait vendre des bigorneaux et des palourdes par poignée à Plestin. Les palourdes étaient pêchées à Toull ar Vilin. Son frère Alfred Levier allait poser des filets à Beg Guen et à Kirio (à la tour carrée). Ils pêchait du maquereau, du merlan. Les « brennig » étaient données à manger aux cochons. Les poissonnières allaient vendre les sardines, le panier sur leur tête jusqu´à Lannion et Ploumilliau. Rosalie Coadalan allait vendre son poisson en triporteur. Il y avait encore Jeannette Philippe, mareyeuse, qui tenait un café au port et conservait le livre des comptes des pêcheurs. Pierre Levier, cousin germain au père de Francine Levier partageait son temps au champ et à la pêche. Les marins pêcheurs habitaient pour certains le hameau du Rosmeur. Les araignées étaient appelées en breton « morginit », les crabes verts « tuderien ».
Témoignage oral de Francine Levier