L'extraction traditionnelle sur l'estran se faisait à l'aide de coins en bois qui provoquaient des fentes irrégulières : les blocs éclataient. On utilisait le smille ou marteau à deux pointes pour préparer le trou, avant de mettre les coins en bois. Ce furent les "Normands" des carrières de Chausey, qui introduisirent dans le 4ème quart du 19ème siècle (vers 1883), de nouvelles méthodes d'extraction, qui remplacèrent définitivement les coins en bois, utilisés pour fendre les pierres immergées, entre deux marées. Un douanier de l'Île-Grande, muté à Chausey, fit venir des carriers de Normandie, Casimir Belloir et son beau-frère Alexandre Godel, pour travailler la pierre de l'Île -Grande, réputée plus facile. L'utilisation de la barre à mine et de la poudre noire comme explosif, profitait des diaclases présentes dans le granite, pour fendre plus facilement la pierre. On distinguait différents métiers de la pierre : l'extracteur (qui était payé à l'heure) et le tailleur à la pièce. Le granite était extrait de préférence dans le haut de la grève. Plusieurs outils d'extraction et de taille ont pu être repérés et/ou étudiés : - le marteau à deux pointes ou "smille", pour préparer le trou, pour mettre le coin en bois, aujourd'hui disparu : non étudié - la chante-perce pour l'extraction, avec les coins en fer ou poinçons associés (en acier trempé, très résistant) : étudié - les grands coins ou poinçons, en acier trempé (40 cm de long), de section 3, 5 cm, avec deux serres (33 cm de long) : étudié - le burin pour travailler à la masse le trou de mine : "il était rayé", à force de taper toujours dans le même sens jusqu'au fond du trou, avant de mettre la poudre noire avec un détonateur : non étudié - l'enfiloir non pointu, pour finir le trou, "pour enfiler" : non étudié - le piche de paveur pour équarrir le pavé, faire les arêtes (avec une massette) : étudié - le ciseau pour tracer avant de fendre : non étudié - le ciseau pour ciseler les arêtes : non étudié - la boucharde : étudiée - le têtu pour fendre : étudié - le marteau de sculpteur ou le "piker min" : non étudié - la masse (20 kg) et la massette (9 kg 5), avec différents "oeils" : non étudiée Le tailleur équarrissait le bloc de pierre (80 x 60 x 60 cm) en forme de parallélépipède, pour en faire des pavés de 14 cm x 20 cm x 14 cm. Les déchets étaient utilisés pour faire des moellons (au ciseau). Il travaillait sur un tonneau en bois ou en fer (dans le fond des déchets de cailloux), appelé "baquet". Les pavés "mosaïque" mesuraient 8 x 10 cm. Plus tard, la Société des Carrières de l'Ouest utilisera un marteau-pilon pour faire la mosaïque. Après l'équarrissage, le tailleur faisait l'arête avec un ciseau des deux côtés, puis il smillait avec un petit poinçon, pour dégrossir la surface, avant de "déboucharder" avec la boucharde, pour rendre la surface de plus en plus fine, avant de polir à la grenaille d'acier et au feutre. Les différentes phases de l'opération d'extraction sont les suivantes : - la chante-perce prépare les avant-trous - on enfonce les coins en fer entre deux crémones (plus tard sans serres) - On trace avec le ciseau traceur - Trou foré au burin : trous rayés pour faciliter la fente dans la direction - puis on utilise l'enfiloir plus long (20 cm à 40 cm), sorte de coin en fer, du plus gros au plus fin, en tapant régulièrement avec une masse. - pour couper enfin, on utilise la massette et le ciseau à tracer. Le "bûchage", c'est à dire le dégrossissage, se fait à la main, à l'aide d'un burin, d'une piche et d'une massette, l'ouvrier détache les éclats, prépare minutieusement les arêtes, attaque avec beaucoup d'habilité la roche à la boucharde, à l'aide d'un marteau, dont les extrémités sont taillées en formes de dents. Le smillage (rainurage fin) se fait avec la massette et le smille (marteau à deux pointes).
- inventaire préliminaire, Trébeurden
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communes littorales des Côtes-d'Armor - Perros-Guirec
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Auteur(s)
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
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Bibliographie
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BESSAC, Jean-Claude. L'outillage traditionnel du tailleur de pierre de l'Antiquité à nos jours. Paris : Edition du CNRS, 1993.
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GROUPE DE RECHERCHE "GRANITE" DE L'UNIVERSITE DU TEMPS LIBRE DE LANNION. La grande "famille" du granite rose. Trégor mémoire vivante, Lannion : Fédération Trégor Patrimoines, n° 9, 1996.
p. 20-35.