Dossier de présentation du mobilier IM22005668 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Inventaire des stalles médiévales de l'ancien duché de Bretagne
Ensemble de stalles dans la cathédrale Saint-Tugdual (contre les piliers nord et sud du chœur) (Tréguier), Cathédrale Saint-Tugdual (Tréguier)
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne
  • Vol 48 stalles

La cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier renferme un ensemble de 48 stalles dont le contrat est toujours conservé aux Archives Départementales des Côtes-d´Armor (2 G 364 et 2 G 456). Ce document, très rare, donne des indications précieuses quant à la commande et à l´exécution de ces stalles. Daté de 1508, il décrit les exigences, iconographiques principalement, des chanoines trégorois qui passèrent contrat avec deux artisans de la ville, Tugdual Kergus et Gérard Dru. Ce dernier est probablement un artiste d´origine rhénane comme l´indique la consonance germanique de son nom. Les thèmes et le style qu´il développe sur ces stalles, mais aussi sur un retable de cette même cathédrale, est par ailleurs caractéristique de cette région.

Réalisé de 1508 à 1512, cet ensemble fut remanié au cours du 17e siècle, époque où les dorsaux ainsi que quelques stalles furent supprimés. Plusieurs scènes représentant principalement des sodomites furent « purgées » à cette même époque. Au moment de la Révolution et un an avant que la cathédrale ne soit transformée en « Temple de la Raison », les chanoines réussirent à cacher leurs précieuses stalles chez certains habitants de Tréguier, les sauvant d´une destruction quasi certaine.

Cet ensemble a été réalisé à la demande des chanoines de la cathédrale de Tréguier. Le contrat passé avec les deux huchiers, Gérard Dru (d'origine rhénane) et Tugdual Kergus, a été conservé et se trouve actuellement aux Archives Départementales des Côtes-d'Armor. Ces stalles ont été commandées en 1508 et les sculpteurs avaient déjà travaillé pour les chanoines à la réalisation de coffres et de petits mobiliers pour la cathédrale. Les comptes de la Fabrique mentionnent la fin des travaux en 1512. Entre temps, les huchiers ont été obligés de refaire deux stalles, jugées trop étroites pour accueillir les chanoines. Le contrat, très éclairant sur les commandes artistiques de l'époque, indique que Tugdual Kergus a envisagé un moment de se faire enterrer dans la cathédrale, en remerciement de son travail. Néanmoins, la rémunération des deux sculpteurs s'est faite en argent. A noter que pendant la Révolution, la cathédrale de Tréguier a été transformée en Temple de la Raison. Les stalles furent sauvées de la destruction grâce à la mobilisation des chanoines et des habitants qui les cachèrent.

  • Précisions inscription

    48 stalles réparties en 2 fois 2 rangs de chaque côté du choeur. Non-adossées, reliées entre elles par des barres de fer boulonnées au revers.

    Ensemble imposant par le nombre de stalles et certainement un des plus beaux de Bretagne. Grande qualité de la sculpture autant que de l'iconographie. La richesse de cet ensemble est encore augmentée par la conservation du contrat d'origine. Les sujets eux-mêmes sont surprenants par leur aspect scatologique.

Documents d'archives

Bibliographie

  • BILLAUD, Sophie. "Iconographie et culture folklorique en Bretagne à la fin du Moyen âge : l'exemple des stalles de Tréguier". Mémoire de Maîtrise : Hist. de l'Art. Rennes : université Rennes 2, 1990.

  • Corpus of medieval misericords in France, XIII-XVI century. Turnhout : Brepols, 2003.

  • Le monde caché des miséricordes. Suivi du répertoire de 400 stalles d'églises de France.-Paris : Les éditions de l'Amateur, 1986

Périodiques

  • BILLAUD, Sophie. "Figures grotesques, figures sacrées, les stalles de Tréguier". Ar Men, N°2, 1991

    pp. 64-75
  • "La cathédrale de Tréguier". in : Congrès Archéologique de France, 107e session, 1949. Paris : SAF, 1950

    pp. 102-123
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006, 2018