Ce ciboire conservé dès l´origine à Trégourez, témoigne, avec celui de Châteaulin, de la diffusion de la production rennaise en pleine Basse Bretagne. C´est un parfait exemple de la production courante du milieu du XVIIe siècle qui se caractérise par un pied uni, des collerettes simples, un noeud piriforme sans apport de têtes d´angelots et un couvercle orné d´un décor schématisé à l´extrême. Malgré cette relative simplicité, son matériau, son exécution qui requiert plus de métal précieux qu´un simple calice en font un présent de prix. C´est ce que confirme l´inscription gravée sous la bâte du pied, qui garde le souvenir d´une offrande faite par une noble dame en exécution d´un voeu. Cette Françoise de Chasteauneuf devait appartenir à une des multiples branches de la famille du Faou, portant le nom de Châteauneuf (du Faou) et dont les armes ici représentées à dextre figurent maladroitement un lion hissant au lieu du léopard habituellement donné par les armoriaux. L´étoile qui figure dans la partie sénestre de l´écu est peut-être à mettre en rapport avec une famille Touronce, détentrice de la terre du Leuzré à Plouvien en Léon, et dont les armes, là encore mal représentées sont « de gueules au chef endenché d´or, chargé de trois étoiles de sable ». La mention de la paroisse et du nom du recteur à la fin de l´inscription sont destinés à garantir la pérennité de l´attribution de l´objet.