Bateau de service de l’école de voile assurant les liaisons entre Concarneau et les îles de l’Archipel des Glénan.
Le cahier des charges prévoit qu’il soit insubmersible, qu’il puisse transporter 50 passagers ou 6 tonnes de charge et remorquer 5 ou 6 bateaux.
Il est conçu comme léger et rapide, navigant bien dans une mer formée.
C'est une construction classique en bordé sur membrures. Il a des échantillonnages supérieurs aux constructions classiques afin de supporter ragages et heurts.
L’insubmersibilité est assurée par 3 cloisons étanches divisant la coque en 3 compartiments et 4 m2 de matériaux expansés.
Il est toujours en service en 2014. Aujourd’hui il est perçu comme un bateau lourd (13 tonnes sans chargement), avec beaucoup d’inertie en comparaison aux bateaux modernes (l’Archipel parcourt 100 à 150 mètres sur son erre une fois le moteur arrêté). Il est franc, offrant une bonne réponse aux commandes. La coque est peinte en vert, jaune et blanc, du liston à la ligne de flottaison.
Les dimensions de l’Archipel furent déterminées par la surface du pont devant accueillir 50 passagers. Le maître bau a été déterminé en fonction de la taille du pont, et reste quasiment identique du tableau au gaillard avant. La taille maximum de l’Archipel fut contrainte par les dimensions de l’atelier. Le moteur détermine la taille de l’hélice qui elle-même détermine le tirant-d’eau.
Les formes de la carène ont été dessinées ensuite, plaçant les volumes des cales : formes avant maigres, œuvres mortes évasées afin d’éviter d’avoir un bateau mouillant.
L’hélice (60 cm de diamètre environ) et le safran compensé sont avancés au maximum afin de gagner en maniabilité.
A l’origine une propulsion mixte était prévue : un moteur diesel pour diminuer les risques d’incendie, robuste, simple, nécessitant un minimum d’entretien (résiste à l’eau de mer), un moteur Baudoin, 2 cylindres, 50CV, démarrage à l’air comprimé. Il s’est avéré être un peu faible et sera changé rapidement.
Voilure sur le mât de charge : grand-voile à livarde et foc, permettant de mieux manœuvrer, de marcher mieux au vent de travers et de remédier à une panne de moteur.
En 1962-63, le moteur est changé pour un plus puissant : moteur Baudoin, 3 cylindres, 75 CV, 2 tonnes.
Depuis 2002-2003 : Moteur Volvo de 150 CV, 6 cylindres, 900 Kg. La puissance ne change pas car l’hélice est la même.
Démarrage sans préchauffage, plus simple mais plus fragile : il ne résiste pas une immersion dans l’eau de mer, contrairement au moteur Baudoin.
Philippe HARLE (1931-1991) dessine l’Archipel en 1958.
Célèbre architecte naval français, il est l’auteur de voiliers en contre-plaqué, polyester et aluminium qui ont façonné l’histoire et le développement de la plaisance en France (Muscadet, Armagnac, Sangria, Fantasia, Romanée, Maracuja, Coco, etc.).