Construite en 1855 sur les plans de l'architecte Jean-Gabriel Frangeul, très actif dans le Nord du département à cette époque, l'église paroissiale Notre-Dame fut complètement aménagée pendant les années suivantes et présente encore aujourd'hui un ensemble homogène tout à fait intéressant et représentatif des productions locales de la période du Second Empire.
Si le dessin des autels-retables fut probablement donné par l'architecte constructeur, dans un style néo-18e siècle, l'exécution de ces meubles reste anonyme. En revanche, le bel ensemble des stalles et lambris du choeur est une réalisation de l'atelier de Pierre Aubert, menuisier et sculpteur à Romillé, datée par travaux historiques de 1865. D'autres meubles comme la chaire à prêcher et la série des bancs d'église, d'une qualité remarquable, furent installés à cette époque.
A la travée centrale des retables, les tableaux, encadrés de statues en une composition très courante, sont des oeuvres modestes : une copie de Nicolas Poussin au maître-autel, une Mort de Saint Joseph très abîmée au sud, et au nord, une oeuvre datée 1872 réalisée par un peintre régional, A. Paillard fils, probablement d'origine rennaise. Un envoi de l'Etat de 1868, destiné à l'origine à une des " chapelles " de l'église mais jamais mis en place en raison de ses dimensions, une copie de la Visitation de Sebastiano Del Piombo par Lazare Meyer, subsiste dans l'édifice.
Quelques oeuvres, en particulier les statues de saint Lunaire et sainte Emerence datant du 18e siècle, ou encore le confessionnal nord (1828), sont antérieures à la construction actuelle mais la majorité des meubles et objets datent de la seconde moitié du 19e siècle et du début du 20e siècle ; les ornements liturgiques, conservés en grand nombre, ont été acquis principalement dans la première moitié du 20e siècle. Les réalisations les plus récentes sont les vitraux, avec dans la nef, un ensemble daté de 1937 réalisé par le maître verrier rennais Klein, également auteur, quelque dix années plus tard de la verrière du bras nord du transept offerte en ex-voto par les paroissiens ; dans le choeur, les deux baies sont dues aux verriers Bruchet et San Gerotéo, tandis que celle du bras sud du transept est anonyme.
Aucun dossier sur les cloches n'a été ouvert lors de cette enquête. Par convention on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est.