L'église du nouveau bourg de Saint-Just, construite à partir de 1848, est bénite en mai 1852 ; la paroisse peut alors entreprendre son aménagement, qui se fait progressivement, souvent grâce à la générosité des paroissiens. Le chemin de croix, remplacé en 1885 puis en 1930, est installé dès 1850, puis on pose les lambris de revêtement et les stalles du choeur en 1852. Dans les bras du transept, sont mis en place, à partir de 1854, des autels-retables de style néo-classique comportant deux colonnes surmontées d'un puissant entablement et d'un fronton triangulaire ; le modèle originel, à une seule travée, est certainement très vite transformé en modèle à trois corps, ce qui permet l'installation de statues de plâtre de part et d'autre en 1855. Si l'on connaît l'auteur de la menuiserie, Dotiot, artisan à Guipry, ainsi que le peintre-doreur François Folie, de Rennes, les quatre statues de Notre-Dame des Victoires, saint Joseph, saint Louis et saint Mathurin, restent anonymes. Les tableaux qui viennent garnir la travée centrale ne sont achetés qu'en 1857, à Paris.
En 1856, le maître-autel provenant de l'ancienne église est vendu et installé dans la chapelle des religieuses de la communauté de Bais pour faire place l'année suivante à une oeuvre néo-classique en marbre blanc, réalisée par Charles Patou, artiste d'origine lavalloise installé à Rennes. Maître-autel et retables latéraux s'inspirent du mobilier de la cathédrale de Rennes.
Au fil des ans, la paroisse poursuit ses acquisitions : un dais de procession (disparu) en 1858, un confessionnal et un harmonium (disparu) en 1861, les fonts baptismaux en 1862, des oeuvres d'orfèvrerie (ostensoir, calice, ciboire, croix, encensoir) et des ornements liturgiques.
Après d'importants travaux de consolidation de l'édifice réalisés en 1885, on place la verrière axiale du choeur, oeuvre du maître verrier nantais Antoine Meuret, puis, en 1892, les deux vitraux qui l'encadrent, représentant saint Pierre et saint Just, par l'atelier rennais Lecomte et Colin.
Au début du 20e siècle, une rénovation de l'édifice est entreprise : Landresse de Rennes repeint en 1904 les deux retables latéraux et leurs statues, ainsi que les statues du choeur, et la fabrique acquiert des lustres (disparus) et les statues du Sacré-Coeur et de saint Antoine.
La dernière campagne de travaux touchant le mobilier accompagne l'agrandissement de l'église entre 1928 et 1930. On installe alors une série de huit vitraux décoratifs réalisés par l'atelier Rault de Rennes (1929), un nouveau chemin de croix, une remarquable chaire à prêcher attribuable à l'ébéniste rennais Jacques Philippe (1930), les clôtures d'autel, ainsi que différentes statues de plâtre (Education de la Vierge, saint Cornély).
Les seules oeuvres conservées de l'ancien édifice sont un calice et sa patène, une statue de saint René du 17e siècle, et les statues de saint Just et de saint Jean (début 19e siècle).
Grâce au livre de paroisse, l'aménagement de l'église paroissiale peut être suivi durant plus d'un siècle ; avec la présence de quelques oeuvres de qualité, l'intérêt de l'ensemble du mobilier doit être signalé pour son exemplarité.
Aucun dossier sur les cloches n'a été ouvert lors de cette enquête. Par convention on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est.