En 1886, le chanoine Guillotin de Corson nous donne une description peu brillante de la chapelle : "Il faut avouer que dans son état actuel cette chapelle ne paraît pas devoir remonter au-delà du XVIe siècle ; [...] l'édifice, d'une architecture bien pauvre [...] affecte la forme d'une croix, est garni de bancs de pierre à l'intérieur et possède trois autels, dont deux sont d'antiques tables de granit supportées par des consoles grossières." C'est encore ce que montre une carte postale du début du 20e siècle.
Les découvertes faites en 1985 par l'association Saint-Jean, qui entretient la chapelle, ont transformé totalement ce point de vue. Les murs sont en effet entièrement couverts de fresques qui peuvent remonter au début du 14e siècle. Des travaux de restauration ont permis de mettre à jour et de reconstituer en grande partie plusieurs cycles narratifs. Sur le mur nord de la nef est relatée la vie de saint Jean-Baptiste : une scène presque entièrement effacée précède le Baptème du Christ, suivie, peut-être, par le festin d´Hérode. Sur le mur sud, c´est la Passion du Christ qui est retracée : dans le cavalier proche de la fenêtre du choeur, on peut voir le Christ entrant à Jérusalem ; on discerne encore la Flagellation, puis la Crucifixion, parmi d´autres épisodes moins lisibles.
Dans le bras nord du transept, il est vraisemblable de voir le portrait des donateurs, accompagnés de leur saint patron, encadrant une sainte non identifiée. Les murs de ce que l´on appelle la « sacristie » sont peints également ; sur le mur nord, deux personnages participent à une scène non identifiée ; sur le mur est (mur pignon), une Trinité domine la représentation des quatre évangélistes symbolisés par le Tetramorphe. Les ébrasements des baies et d´une manière générale les surfaces laissées libres sont couvertes de rinceaux ou de faux appareil.
La charpente retient elle aussi l´attention par son décor mouluré et peint. Ses chevrons sont en effet ornés de mouchetures d´hermines, de damiers ou de chevrons qui rappellent les armoiries des seigneurs donateurs qu´il reste encore à identifier.
La chapelle abrite d´autres oeuvres de qualité : un Christ en croix du 16e siècle, un retable de la 1ère moitié du 17e siècle (maître-autel), un tableau anonyme représentant l´Adoration de la Trinité par les saints, du 18e siècle, et une très bonne copie du 19e siècle du tableau peint en 1620 par le flamand Jacob Jordaens : Christ en croix entouré des saintes femmes, une oeuvre déposée en 1801 au Musée des Beaux-Arts de Rennes.
Photographe à l'Inventaire