La paroisse de Chantepie est citée en 1231. Église moderne à simple nef, chevet droit et chapelle ouest du 18e siècle, il ne subsiste que peu de trace ancienne dans l´architecture de l´église. Les fenêtres du 15e siècle, le lavabo en niche, une niche du 16e siècle, et une partie de la charpente sont les seuls restes visibles de l´ancienne église.
Autrefois, on pouvait y voir dans le choeur des enfeus et une litre chargée de 23 écussons, peint aux armes des anciens seigneurs des Loges, Godart et Marot (du milieu 16e siècle au milieu 18e siècle). La maîtresse vitre du choeur représentait les armes des anciens seigneurs des Loges et Godart . Une autre vitre portait les armes des Bourgneuf. A l´extérieur il y avait une litre extérieure aux armes des seigneurs des Loges. Luc Godart, seigneur des Loges conseiller au parlement (1570-1647) avait fait élever un tombeau en marbre avec une longue épitaphe au vénérable Jean Saint Samson des Carmes de Rennes. On retrouve les armes des carmes dans le vitrail moderne de la chapelle nord.
Pour ce qui est du mobilier, il ne reste presque rien. Sous la Révolution l'église a été vidée de son mobilier. L´agrandissement de l´église durant le 19e siècle est l´occasion de créer un nouveau mobilier. Malheureusement, une grande partie de ce mobilier a lui aussi disparu.
Une carte postale du 1er quart du 20e siècle, représentant l´intérieur de l´église, nous permet de voir ce qui a disparu. Tout d´abord, une pièce intéressante et imposante : le maître-autel en marbre avec quatre colonnes en marbre noir soutenant un baldaquin. Daté de 1829, il a été réalisé d´après les dessins d´un dénommé Rousseau, architecte, pour la somme de 4 500F. Il a été détruit vers 1960. La table d´autel, en quart de rond, en marbre rose clair a été démonté vers 1950. Ont aussi été démontées les clôtures de choeur et d´autel (fer frettes, arcs brisés) construites en 1853 par un artisan rennais. Sur cette même carte postale on peut voir qu´il y avait des stalles (une série de 3), des lambris en bois avec demi-pilastres peints faux marbre et des statues en plâtre polychrome : Saint Antoine de Padoue, le Sacré coeur, l´Archange saint Michel et un saint Evêque. Le chemin de croix 19e siècle a été remplacé. Quant au grand lustre central, il a lui aussi disparu.
Dans l´ouvrage Retables baroques de Bretagne et spiritualité du XVIIe siècle, il est signalé un ancien retable mentionné en 1774. C´est ce retable qui a été remplacé par le maître-autel à baldaquin. Un autel, dédié à Sainte Anne, et réalisé au 19e siècle a lui aussi disparu. Signalé par Bertrand Pocquet-du-Haut-Jussé, il avait été réalisé avec l´autel de la Vierge pour la somme de 471 francs. En fait, en mobilier ancien il ne reste que le retable latéral. Or, il n´est pas originaire de Chantepie mais de Rennes : il a été remonté dans l´église de Chantepie en 1883.
C´est seulement dans le domaine de l´orfèvrerie qu´il reste quelques pièces ; du 19e siècle pour l´essentiel. L´église de Chantepie conserve tout de même un calice de l´ancien régime, daté de 1750 mais incomplet au niveau de la tige.
Chargée d'études d'Inventaire