L´église primitive de Saint-Aubin d´Aubigné fut construite au 11e siècle et relevée au 14e ; en 1676, est ajoutée la chapelle Sainte-Anne au sud, celle de Notre-Dame du Bonsecours au nord en 1680. Le mobilier de cette église, aujourd´hui détruite, nous est connu succinctement à travers la description qu´en fit, son curé, l´abbé Ridard, en 1862.
Le maître-autel en bois comportait un couronnement à baldaquin, construit entre 1822 et 1874 par l´abbé Lebreton, et un retable sans ornement. Les deux autels secondaires étaient également en bois. Au bas du choeur, que fermait une petite balustrade, 2 bancs de famille : celui des Freslon et celui de la Grasserie. Une chaire, trois confessionnaux, des fonts baptismaux à double cuve et un grand bénitier de granite complétaient cet ensemble.
L´église actuelle est construite à la toute fin du 19e siècle, pour pouvoir accueillir une population qui s´est fortement accrue. Le projet est confié à l'architecte diocésain Arthur Regnault qui dessine la majeure partie du mobilier comme à son habitude.
En 1898, il fait appel au verrier rennais Emmanuel Rault pour clore toutes les baies de l´édifice ; les verrières du choeur et des chapelles sont consacrées aux saints de l´Eglise universelle - Pierre, Augustin, Jean, François d'Assise, Joachim, Michel, Anne, Louis, Aubin -, au Sacré Coeur et à l´Immaculée Conception ; les verrières hautes de la nef sont décoratives. 22 verrières, brisées en 1944, ont été remplacées en 1957 par les verriers rennais Klein et Jumel.
C´est à partir de 1899 que le sculpteur rennais Francis Cottard intervient sur le chantier. Il réalise le décor végétal de tous les chapiteaux, mis à part ceux de trois piliers du côté sud, dus au ciseau du sculpteur nantais Caravannier. Il sculpte ensuite le maître-autel, en calcaire et marbre polychrome, dont les ailes du retable portent un choeur d´anges musiciens sur fond doré. Puis vient le tour de l´autel de sainte Anne, au sud, dans des matériaux identiques. C´est probablement à lui que nous devons les statues des deux autels secondaires : l´Education de la Vierge au sud, saint Benoît, sainte Jeanne d'Arc, les archanges Michel et Gabriel et la Vierge à l'Enfant au nord. La même année, on installe les fonts baptismaux en marbre noir et leur clôture, la tribune et le chemin de croix dont les scènes en émail sur métal sont inscrites dans un cadre cruciforme.
En 1900, l´autel de la Vierge, Notre-Dame de bon Secours, dont la confrérie a été érigée en 1872, est élevé dans la chapelle nord.
Le banc de madame Surcouf, qui offrit notamment l´ensemble des trois autels, mentionné parmi les dessins de l'architecte Arthur Regnault (1898) et réalisé par l'ébéniste rennais Adolphe Coigneray, n'a pas été retrouvé, ainsi que les personnages de la crèche offerts en 1899.
En 1920, la paroisse décide d´élever un tableau commémoratif en l´honneur des victimes de la guerre ; Arthur Regnault rappelé, dessine un dernier autel de style néogothique, sous la protection de l´archange saint Michel et mis en place dans le bas de l´église. Il donne également le modèle de la chaire à prêcher, en calcaire, qui est exécutée en 1920-21.
En 1926, les arcatures aveugles, sous les fenêtres hautes de la nef, sont peintes en faux marbre par le peintre Louis Cintré. En 1927, on se procure quatre confessionnaux et en 1953, on achète au grand séminaire de Rennes les porte-luminaire qui encadrent le maître-autel après avoir été restaurés par l'atelier rennais Denieul.
La clôture de choeur, réalisée en 1935 en calcaire par le maçon de Saint-Aubin Victor David, d´après le dessin de l´architecte rennais M. Perrin, avec un portillon central en fer forgé par Georges Brand, de Rennes, a été supprimée dans les années 1960.
Depuis 2002, un orgue sorti des ateliers des facteurs pallois Gilbert et Michel Pesce est venu compléter cet ensemble homogène.
Lors de cette enquête, il n'a été ouvert aucun dossier sur les cloches. Par convention, on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est ; la verrière orientale (maîtresse-vitre) porte le numéro 100, la verrière occidentale le numéro 00.
Chargée d'études d'Inventaire