La grande verrière qui éclaire le choeur de l´église de Langouët est le point final actuel de son ameublement. En 1955, le verrier Robert Briand fige dans la baie du 16e siècle la scène où saint Armel, armé de son goupillon et de son étole, maîtrise la guivre. Plusieurs campagnes de travaux ont ainsi laissé leurs traces plus ou moins bien mêlées dans le paisible édifice. Le 15e siècle tout d´abord, que l´on retrouve dans le portail ouest, en ogive, remonté en partie dans le mur à pignon au 19e siècle.
La porte sud - qui ouvrirait aujourdh´ui sur le choeur - est, elle, en anse de panier ; les lions de son décor semblent jongler avec d´énormes feuilles ; elle remonte au 16e siècle. On peut imaginer à cette époque une importante série d´aménagements. La charpente est refaite, comme en témoigne la date de 1568 sur une sablière et on se prend à penser à ce que devait être l´ensemble du maître-autel, à en juger par le seul élément qu´il en reste aujourd´hui, c´est-à-dire la partie supérieure du tabernacle. Tout empreint des motifs de la Renaissance - petits cuirs enroulés autour de cartouches, draperies, fronton brisé à volutes ou anges-cariatides curieusement coiffés -, il comporte cinq niches dont deux sont encore occupées par les figurines de saint Pierre et saint Paul.
Quelques éléments seulement (chutes de fleurs remployées horizontalement sur les gradins du maître-autel, têtes d´ange) offrent un aperçu des apports du 17e siècle.
Le 18e siècle est mieux représenté. En premier lieu, par l´autel et les deux ailes du retable qui encadrent la maîtresse-vitre. Un vocabulaire décoratif très léger de boucles et d´enroulements se développe là sur les frises, entre les pilastres peints en faux marbre et sur les parties latérales de l´autel dont le centre reçoit un Agneau aux sept sceaux au début du 19e siècle. Les deux statues très expressives de saint Armel et de saint Nicolas sortent du même atelier d´un sculpteur de talent. Chaque aile du retable est prolongée par un lambris à panneaux, également de la seconde moitié du 18e siècle, et dont une partie a été remployée dans la sacristie. La chaire à prêcher quant à elle s´orne de motifs rocaille et porte la signature de son auteur, un menuisier de Melesse nommé Moraux qui nous indique aussi la date de son oeuvre : 1785, juste au-dessus de la capture de la guivre.
Mise à part une statue de sainte Philomène qui pourrait sortir de l´atelier du sculpteur rennais Jean-Baptiste Barré, le 19e siècle n´apporte pas de changement notable à l´ameublement. En 1848, on installe, sous les statues du maître-autel, deux reliquaires en bois doré. En 1857, la fabrique se procure la série de lithographies du chemin de croix, encore en place. Dans le bas de l´église, elle fait construire un baldaquin très simple pour abriter les fonts baptismaux de granite qui seront remplacés par des fonts de marbre, vers 1884. Un beau banc de famille a été rapproché de ce baldaquin, près duquel le badigeon blanc qui recouvre le mur laisse voir un enduit polychrome faux marbre et faux bois. On ne connaît pas l´origine du grand tableau consacré à saint Antoine de Padoue.
Les statues familières de saint Michel, saint Joseph, sainte Jeanne d´Arc ou sainte Thérèse de l´Enfant-Jésus sont peu à peu apparues dans l´église au fil du premier tiers du 20e siècle ; vers 1930, on fait appel au verrier rennais Emmanuel Rault qui clot les trois baies du mur sud en y inserrant les figures de saint Pierre, saint Paul et saint Louis.
Lors de cette enquête, il n'a été ouvert aucun dossier sur les cloches et le décor sculpté porté par l´architecture. Par convention, on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est ; la verrière orientale (maîtresse-vitre) porte le numéro 0, la verrière occidentale le numéro 00.
Chargée d'études d'Inventaire