L´église primitive de Saint-Jacques-de-la-Lande était dédiée à Notre-Dame de la Forêt, dès le 12e siècle ; elle prit très rapidement le vocable de Saint-Jacques le Majeur. Elle se composait d´une nef qui en 1818 fut allongée vers l´ouest et augmentée de deux chapelles. L´édifice fut entièrement reconstruit en style gothique ogival en 1850 par l´architecte rennais Jacques Mellet et béni en 1852. Ainsi peut-on tracer à grands traits l´histoire du bâtiment.
Très peu d´oeuvres anciennes sont parvenues jusqu´à nous. Des fonts baptismaux datant peut-être du 15e siècle ont été déposés dans le bas de l´église, il y a quelques années, après avoir séjourné dans la cour du presbytère. Il peut s´agir de ceux de la première église, qui auraient trouvé grâce auprès des démolisseurs, sans toutefois être réutilisés. Deux cuves, creusées dans un bloc monolithe de granite gris et portant un décor de feuillage, reposent sur une base à deux niveaux ; le niveau inférieur, également monolithe et orné de lions, soutient deux blocs de granite blond, qui ne semblent pas avoir fait partie des fonts à l'origine. Une croix de chemin ou de cimetière de la fin du 15e siècle ou du début du 16e a été remontée sur ces fonts. C´est une croix à bâtière, qui présentait des personnages sur les deux faces : d´un côté, le Christ en croix, la Vierge et saint Jean ; sur le revers, très abîmé, un personnage principal bénissant de la main gauche et couronné, encadré de deux fleurs de lys ; on peut y voir David le Gallois, roi de Cambrie - honoré de très longue date sur le territoire de la paroisse - ou une Vierge à l´Enfant. Le personnage secondaire à sa droite est saint Jacques le Majeur, reconnaissable à sa besace et à son bâton de pèlerin.
La sacristie abrite un ornement blanc qui se situe dans la droite ligne de ceux fabriqués notamment dans les Carmels au 17e siècle et dont la technique est connue sous le nom de peinture à l'aiguille. Le choix des fleurs représentées, des tulipes, et la mise en page du décor qui met en valeur un motif dans un quadrilobe à la croisée - ici le monogramme A M couronné - serait un argument supplémentaire pour cette datation. Le dernier vestige du mobilier ancien est la statue en bois de la Vierge à l´Enfant, qui orne l´autel sud, et peut remonter à la seconde moitié du 18e siècle.
C´est surtout grâce aux archives paroissiales parfaitement exploitées par l´abbé Grimault et publiées en 1916 sous le titre « Ma paroisse de Saint-Jacques », que l´on peut se faire une idée sur le patrimoine mobilier de l´église aujourd´hui disparue. C´est ainsi qu´est mentionnée une cloche de 1716 portant l´inscription : Illustr. et Révérendis. Christophe-Louis Turpin-Crissé de Sansay, evesque de Rennes et seigneur de cette paroisse, - dame Elisabeth d´Allègre, abbesse de Saint-Georges, - Pierre Méritte, bachelier de Sorbonne, recteur ; on trouve par ailleurs le croquis du maître-autel, ainsi que les décisions dont il fit l´objet pendant un siècle : en 1760, les trésoriers délivrent au recteur 190 livres pour « contribuer à faire réparer et reblanchir le lambris du haut de l´église et dorer le grand autel. » En fait, le recteur fait recontruire totalement le maître-autel. Il s'adresse au menuisier C.-J. Nicolle et au doreur Pierre-Marie Pavoine dont le travail, jugé mal fait, donne lieu à procès : en 1771, un autre doreur, P.-M. Masson, répare et dore le même maître-autel qui restera en place jusqu´en 1861, date à laquelle le recteur Texier, trouvant qu´il ne s´harmonisait pas avec l´église nouvelle, le fait enlever et le vend au sculpteur Hérault.
Les travaux et les acquisitions vont s´égrener le long de la première moitié du 19e siècle. En 1813, « on a établi aux frais de l´église des balustrades autour des petits autels, un banc pour messieurs les thrésoriers au-dessous de la nouvelle fenêtre et rétréci les fonts baptismaux. » En 1817, une croix-reliquaire (conservée) est offerte par des paroissiens ; en 1818, les fabriciens décident d´agrandir l´église : on allonge la nef, on construit deux chapelles pour placer deux petits autels et on pratique « dans les murs un emplacement pour les saints fonts de baptême » ; enfin, on installe le clocher « au bout occidentale de l´église » ; en 1822, le conseil de fabrique a « arrêté les réparations suivantes, savoir le vieux lambris à réparer, le grand autel à repeindre et dorer, tout le lambris à blanchir à la colle, la table de communion à faire neuve en forme de fer à cheval, avec des stalles de chaque côté. » En 1828, le même conseil constate que le reliquat des comptes a servi entre autres à placer une cloche neuve et acquérir deux encensoirs d´argent, six chandeliers de cuivre argenté pour le grand autel et un bénitier de « zingle ». En 1829 : on achète deux ornements (un blanc et un rouge) et une étole pastorale double ; en 1831 : une croix de procession ; en 1833 : un petit autel (celui du Précieux Sang) à l´entrepreneur Madiot ; en 1834, « une robe pour la Sainte Vierge » et une horloge pour la sacristie ; en 1835 : mise en place d´une « gloire pour faire un couronnement au grand autel », venant également de chez Madiot, ainsi que des chandeliers argentés, des chandeliers de fer à trois branches et deux ornements « de rencontre ». En 1836, outre les fonts baptismaux de marbre, un calice, un ciboire, un ostensoir, trois ampoules à saint chrême, à huile des catéchumènes et à huile des malades. En 1841, « deux personnes étrangères à la paroisse » offrent un chemin de croix, on refait la peinture du lambris, celle au grand autel devant lequel on met en place deux lustres. En 1845, l´Etat envoie une copie du tableau de Raphaël, la Transfiguration.
Après 1852 se poursuit le patient travail d´aménagement de l´intérieur : l´église étant nouvellement construite exige un ameublement nouveau ; on a choisi le bois comme matériau principal, si bien que l´architecte Mellet fait appel à peu d´artisans. Un menuisier de Saint-Jacques, Louis Rosé, réalise la clôture du choeur et des chapelles, le parquetage du choeur (1852-1856), puis le lambris de la nef (1864-1865). Pour le reste, Mellet s´adresse au sculpteur rennais Jean-Julien Hérault avec qui il fait très souvent équipe. Hérault fabrique la tribune (1852-1856), l´armoire à bannières (1856), l´autel du Précieux Sang (au nord) en 1857 et celui de la Vierge (au sud) en 1859. Ces deux ensembles secondaires sont conçus sur le même modèle ; l´autel dont le devant comporte un bas-relief (Jardin des Oliviers) ou une peinture (Mort de saint Joseph) est surmonté d´un retable à gâbles et arcatures dont les fonds dorés sont ornés d´anges portant les instruments de la Passion ou les symboles des Litanies de la Vierge ; sur les côtés du retable, quatre statuettes représentent des saints ayant un lien avec la dédicace de l´autel : sainte Catherine Ricci de Florence, saint Louis, saint Paul, saint François d'Assise connus pour leur dévotion aux plaies du Christ, saint Dominique, saint Bernard et saint Simon Stock pour leur attachement à la Vierge (une confrérie du Saint-Rosaire avait été érigée en 1826 dans la paroisse). En 1861, c´est autour du choeur d´être achevé : le conseil de fabrique autorise le recteur Texier à vendre, outre le maître-autel, deux anges adorateurs, deux vieilles statues, la gloire et la chaire « et tout ce qui ne peut plus être employé dans la nouvelle église. » ; on installe un maître-autel orné de statuettes (les Apôtres, saint Pierre et saint Paul) et d´anges, deux volées de stalles et les lambris. C´est peut-être la même année qu´est placée sous une voûte céleste la Vierge à l´Enfant monumentale qui proviendrait de la chapelle des Missionnaires de Rennes. A ses côtés dans l´abside, les statues de saint Joseph et de saint Jacques. En 1862, Hérault sculpte deux confessionnaux et la chaire à prêcher dont l´abat-voix porte une statuette de saint Jacques, le recteur fait faire un orgue par le facteur Claus et l´on pose la pendule à double cadran dans la tour occidentale. Le peintre Duval exécute la peinture ornementale qui couvre les murs et les voûtes entre 1863 et 1865. Par la suite, les acquisitions les plus importantes seront le tableau représentant la Vierge à l´Enfant avec sainte Martine, une copie d´après l´oeuvre de Pietro da Cortone, demandée en 1860 à l'Etat, pour « faire pendant » à l´autre tableau et qui arrivera dans la commune en 1872 ; un chemin de croix sculpté par Goupil, de Rennes (1877), deux reliquaires portés par les anges (1884) et les lambris du transept (1895).
Si ce n´est quelques statues - sainte Thérèse (1928), un Christ ouvrier (1932) et un Enfant-Jésus de Prague (1953) -, le 20e siècle n´apporte pratiquement pas de transformation dans cette belle ordonnance : ce parfait exemple d´ameublement en style gothique flamboyant à l´échelle d´une petite église mériterait d´être remis en valeur.
Lors de cette enquête, il n'a été ouvert aucun dossier sur les cloches et le décor sculpté porté par l´architecture. Par convention, on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est.