La séparation du territoire de La Ville-ès-Nonais de celui de la paroisse de Saint-Suliac, acceptée en 1846, se traduisit, la même année, par le début des travaux de l´église actuelle. Cependant, il fallut attendre 1854 pour que cette église soit terminée et bénite par Mgr Brossay Saint-Marc.
La même lenteur se retrouve dans l´ameublement du nouvel édifice. Trois cloches sont installées en 1859. Les verrières, offertes par divers paroissiens et dont on ne connaît pas l'auteur, ont été mises en place à partir de 1860, année durant laquelle sont également réalisés le portail occidental, sa rosace et son vitrail, offerts par le préfet Féart. Le dallage est posé en partie en 1861, en partie en 1864.
Les clôtures sont l´oeuvre du serrurier Delorme, de Saint-Jouan-des-Guérets : celle du choeur en 1861, celles des chapelles et des fonts baptismaux en 1865. Elles ont disparu probablement pendant la seconde moitié du 20e siècle. Une partie a peut-être été réutilisée comme garde-corps de la tribune.
Le travail de menuiserie a quant à lui été exécuté d'après les dessins d'Alexis Grimal, architecte et entrepreneur à Saint-Jouan-des-Guérets : les stalles, en 1867 ; le confessionnal et les autels secondaires, en 1868 ; le maître-autel, en 1869. Les trois ensembles ont une structure similaire ; le retable architecturé en bois peint faux marbre se compose de trois travées : les deux ailes délimitées par une paire de pilastres comportent une niche à statue ; avec la travée centrale à tableau, elles supportent un entablement à fronton triangulaire (autels secondaires) ou cintré (maître-autel). Les autels sont galbés en élévation et les tabernacles ornés de pilastres ou de colonnes. Les trois tableaux sont signés par le peintre Valentin Louis Doutreleau, résidant à Miniac-Morvan et à Paris et sont contemporains des retables. Ils représentent : Marie, protectrice des marins, pour l´autel nord, l'Ange gardien, pour l´autel sud et l´Ascension pour le maître-autel. L'autel, le tabernacle et les gradins du maître-autel ont été transportés dans le bras sud du transept, à la fin du 20e siècle ; c´est peut-être à l´occasion de ce nettoyage de l´intérieur de l´église qu´ont disparu la chaire, les bancs, les anges adorateurs et le chemin de croix que l'on pouvait voir sur une carte postale du début du 20e siècle.
Les deux statues de bois qui encadrent l´entrée du choeur sont les oeuvres les plus anciennes de l´église. Celle de la Vierge rappelle la dédicace de la première église priorale qui dépendit de l´abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois jusqu´en 1621 ; celle de l´Education de la Vierge rappelle la chapellenie fondée en 1646 en l´honneur de sainte Anne par Jean de Taillefer, recteur de Saint-Suliac.
La statue en plâtre (moderne) de saint Gilles évoque le souvenir de la chapelle dédiée à ce saint au lieu-dit Doslet et dans laquelle avait été érigée une confrérie ; cette chapelle fut construite au 15e siècle par les chevaliers-hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem établis à Dol-de-Bretagne et qui possédaient un fief à Doslet.
Lors de cette enquête, il n'a été ouvert aucun dossier sur le décor sculpté porté par l´architecture ; les dossiers sur les cloches ont été réalisés à partir des notices des Monuments Historiques. Par convention, on considère que l'église est orientée est-ouest ; les verrières sont numérotées impaires au nord, paires au sud, en commençant par l'est ; la verrière occidentale porte le numéro 00.
