Paul Banéat recense 32 manoirs sur la seule commune de Pacé et 19 « maisons » ou « logis ». Une grande part de ces demeures est désormais transformée en fermes comme c’est le cas pour le manoir de la Bretonnière-Boterelle.Une datation dendrochronologique place la construction de la charpente vers 1450 et un réaménagement des plafonds vers 1568. L’aménagement de plancher dans les logis à salle basse sous charpente est courante. Le manoir de la Grande Touche s’équipe lui aussi d’un plafond à la même période. En comparant les cadastres de 1814 et 1851 on remarque l’agrandissement du logis vers le sud pour rejoindre l'ancien pigeonnier en terre.
- enquête thématique régionale, Les charpentes armoricaines en Ille-et-Vilaine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Grand Ouest - Rennes Nord Ouest
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Commune
Pacé
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Lieu-dit
la Bretonnière
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Dénominationscharpente
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Période(s)
- Principale : 15e siècle , datation par dendrochronologie
La charpente du manoir de la Bretonnière à l’avantage d’être relevée par Yves Carpentier, ce qui permet une étude plus poussée. Pourtant une seule ferme est présentée. Les murs épais de 80 cm sont espacés de 6,5 m. Un entrait très richement sculpté est scié après l’assemblage des jambes de force vers 1568 après la mise en place d’un plancher pour permettre la bonne circulation à l’étage ce qui l’empêche de poursuivre son rôle de tirant. Les entretoises placées au même niveau que l’entrait sont semblables à celles de la chapelle de Saint-Jean d’Epileur à Sainte-Marie ou de la chapelle du château de la Villette à Saint-Brice-en-Coglès. Sous celles-ci à une vingtaine de centimètres avant le haut des murs des sablières portent les fermes de la charpente. Leur emplacement dans l’épaisseur des murs est singulier pour les charpentes armoricaines. La ferme comporte un poinçon court avec faux-entraits et aisseliers. Les jambes de force associées aux allègements des chants internes des arbalétriers forment avec les aisseliers un arc brisé de la même manière que dans le manoir de Porcaro à Comblessac. Cette ressemblance se retrouve également avec les contrefiches de faitage courbes et le jour laissé par les aisseliers entre le faux-entrait et l’arbalétrier. Les pannes au nombre de deux par versants s’ajustent sur des encoches réalisées sur le chant externe des arbalétriers. Les jambes de force sont assemblées à l’arbalétrier par tenons-mortaises et fixées par trois chevilles. Le même nombre de chevilles est utilisé entre les aisseliers et le faux-entrait, malgré que le relevé n’en révèle que deux. La partie sommitale de la ferme est décorée d’un trilobe formé par allégement des arbalétriers. Autant de soucis d’esthétique rappellent que la charpente était à l’origine apparente. Au moins une des faces internes des aisseliers présente une encoche ; sa fonction n’est pas connue. Un lien longitudinal est posé sur le plancher et soutient la ferme en s’appuyant sur une contrefiche de faitage. Cette pièce de bois a du être certainement employée pour étayer la charpente fragilisée par l’entrait scié.
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Catégoriescharpente
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Matériaux
- chêne
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Précision dimensions
6,50m entre-murs
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État de conservation
- altération biologique de la matière
- élément de renfort
- changement de fonctionnement
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Statut de la propriétépropriété privée, Le manoir est aujourd'hui déclassé en ferme
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
Bibliographie
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"Le Département d'Ille-et-Vilaine, histoire, archéologie, monuments" / Paul Banéat, Rennes : Librairie Moderne J. Larcher, 1927-1929. Tome 4.
tome III, p. 24-25 -
CHATENET Monique, MIGNOT, Claude (dir.). Le manoir en Bretagne. 1380-1600. Paris, Caisse nationale des monuments historiques et des sites/Editions du patrimoine/Imprimerie nationale Editions, 1999.
p. 104 et 1O9 -
BERNARD V., 2000, Rapport d'études dendrochronologiques, Unité mixte de Recherche n° 6566
p. 35-44
Manoir, puis ferme, la Bretonnière (Pacé)
Lieu-dit : la Bretonnière
dessinateur