Placées de part et d’autre de l’autel, les statues figurent toutes deux saint Jacques le Majeur, appelé aussi saint Jacques de Compostelle. Elles présentent les particularités iconographiques que l’on attribue habituellement au saint : les deux pèlerins vont pieds nus, comme le veut la tradition ; ils portent précieusement - presque avec ostentation - un livre, leur « outil de travail » de prédicateur puisqu’ils sont Apôtres ; leur chapeau caractéristique, enfin, les dénonce. Une cape rouge, bordée d’or, dont le pan droit est relevé « en tablier » recouvre la longue robe noire dont les fleurs dorées rappellent celles simplement dessinées, sur la cape de l’autre.
Et pourtant… que d’écart entre l’une et l’autre ! Le sculpteur local de la statue de droite nous offre une œuvre d’une honnête qualité artisanale, réalisée au 17e siècle. Sous le lourd chapeau empesé, le visage est peu expressif ; la silhouette est toute enfermée dans la cape et la robe qui lui donnent une raideur majestueuse : le bras gauche, en appui sur la hanche, semble se raccrocher au bâton qui a aujourd’hui disparu ; les plis raides de sa robe paraissent l’empêcher de marcher ; le livre tient comme par miracle posé sur sa main dont les doigts sont tout engoncés - peut-être par une couche de peinture trop épaisse…
(M. -D. Menant)
Photographe à l'Inventaire