Placées de part et d’autre de l’autel, les statues figurent toutes deux saint Jacques le Majeur, appelé aussi saint Jacques de Compostelle. Elles présentent les particularités iconographiques que l’on attribue habituellement au saint : les deux pèlerins vont pieds nus, comme le veut la tradition ; ils portent précieusement - presque avec ostentation - un livre, leur « outil de travail » de prédicateur puisqu’ils sont Apôtres ; leur chapeau caractéristique, enfin, les dénonce. Une cape rouge, bordée d’or, dont le pan droit est relevé « en tablier » recouvre la longue robe noire dont les fleurs dorées rappellent celles simplement dessinées, sur la cape de l’autre.
La statue installée à gauche de l’autel se signale par le raffinement de son traitement. Le sculpteur s’est plu à rendre les moindres détails : plis alambiqués des manches, boutons de la robe, petit repli sur lui-même du bord droit du mantelet sous le nœud doré qui le maintient fermé ; grâce aux tendons du dos de la main gauche, on sent le poids du livre. La barbe bifide et les boucles de cheveux épaisses et souples mettent en valeur un visage légèrement idéalisé.
Les doigts de sa main droite ont visiblement été refaits, et même avec une certaine maladresse : le pouce paraît avoir trois phalanges ; la main aurait donc pu tenir un bourdon qui a aujourd’hui disparu. Un indice décisif pour voir là saint Jacques le Majeur.
Son auteur, au début du 16e siècle, connaissait sans doute les ateliers bourguignons, dont on sent ici l’influence.
(M. -D. Menant)
Photographe à l'Inventaire