Ce Christ mort, déposé dans un linceul, a conservé quelques traces de sa peinture d'origine ; malgré l'empâtement dû à la couche d'apprêt sur le bois, l'exécution de cette œuvre de la première moitié du XVIIe siècle est remarquable par le traitement plastique de l'anatomie et du drapé délicatement équilibré du linceul. L'auteur anonyme de ce Christ, dont on connaît un autre exemplaire dans la chapelle Saint-Yves à Quintin, semble particulièrement imprégné de la manière de Germain Pilon lorsque celui-ci exécuta, à partir de 1563, le gisant du roi Henri II à la demande de Catherine de Médicis. Un naturalisme empreint de beauté formelle a fait place au réalisme macabre du Moyen Age. Le corps abandonné, le Christ semble dormir. Cette œuvre, de dimensions réduites (66 cm), provient de la chapelle d'un manoir. Une copie de la statuette est visible dans le chœur de l'église.

(M. D. Menant)