Ce calice s'impose par la pureté de son esthétique et l'élégance de sa forme. Sa composition sur la base d'un nombre impair, ici sept pans, relativement inhabituelle, contribue aussi certainement à sa beauté. Ce choix de l'impair, rare, alors que les calices gothiques comportent le plus souvent six, huit ou dix, pans, a peut-être aussi une signification symbolique. La grande sobriété du décor, réduit aux seuls boutons gravés, la forme concave des pans du pied, la forme carrée des boutons eux-mêmes, posés sur la pointe, ainsi que le style du Christ gravé sur le pied, à perizonium long et jambes déportées sur le côté, appartiennent à une tradition qui remonte au XIVe siècle. Toutefois, le noeud plus aplati et la tige plus développée en hauteur situent incontestablement l'objet au XVe siècle, peut-être dans la première moitié de celui-ci. Il est d'ailleurs quasi semblable au calice conservé à Vion en Loire-Atlantique. Les poinçons insculpés sous le pied n'ont pas à ce jour été identifiés. L'un, I couronné, est sans doute le poinçon de communauté d'une ville, l'autre, une lettre O ou D surmontée de ce qui semble être une grande hermine, le poinçon d´un orfèvre inconnu.