D´une réalisation légèrement postérieure à la belle croix de procession, le présent calice, comme l´indique l´inscription gravée au tremblé sous son pied a été commandé sans doute dans les toutes premières années du XVIe siècle pour la chapelle de Saint Gobrien à Saint Servant sur Oust.
Le pied à huit lobes découpés en accolade, dont le léger ressaut est encore marqué par les arêtes des modèles à pans du XVe siècle, signale une oeuvre exécutée dans les premières décennies du XVIe siècle. Toute l´élégance raffinée du décor du noeud, très sobre, repose sur l'alternance de fleurettes à quatre pétales, gravées avec soin, en creux ou en méplat. Des cordons de filigrane torsadé rehaussent ces mêmes boutons ainsi que le haut du pied et le sommet de la tige au dessus du noeud. Sur la tranche du pied un délicat décor estampé fait alterner des fleurs de marguerites et des feuilles retournées. La patène qui accompagne ce calice est ornée en son centre d´une main bénissante gravée devant une croix, iconographie habituelle des pièces de cette époque.
Le poinçon à l´hermine passante de Rennes ne laisse aucun doute sur le lieu de fabrication de l´objet. Il n´en est pas de même pour le poinçon de maître dont la lecture est sujette à interprétation. Pierre Thomas-Lacroix y avait déjà repéré le poinçon d'un orfèvre R M, non identifié. Ce poinçon aux initiales R et M, pourrait être celui de l´orfèvre Rolland Martin qui émarge à plusieurs reprises dans les comptes de la ville de Rennes à la fin du XVe siècle et au début du XVIe. Autre détail curieux à remarquer, le motif de quatre-feuilles gravé en méplat sur les boutons du noeud est semblable à celui qui accompagne dans les actes la signature de cet orfèvre.
Photographe à l'Inventaire