Le retable situé dans le bras sud du transept est sans doute l’œuvre la plus ancienne qu’abrite l’église paroissiale. Sa structure et son décor permettent de le dater du 17e siècle. Il se compose de trois travées séparées par des colonnes peintes en faux marbre, la travée centrale étant destinée à accueillir un tableau qui a aujourd’hui disparu.
Un tableau octogonal, accroché sur le mur nord de la nef, représente la Sainte Parenté - c’est-à-dire, la sainte Famille avec sainte Anne et saint Joachim - sous la protection de la Trinité - Père, colombe et Enfant Jésus. Exécuté à la limite des 17e et 18e siècles, il est en tous points semblable à un tableau conservé dans l’église de Quily et à une œuvre du peintre Du Pont, de Pontivy, pour l’église de Lanouée, en 1719. Tous trois reprennent sans aucun un modèle savant.
Dans le chœur, sont installées deux statues de belle qualité représentant une Vierge à l’Enfant, appelée Reine de Miséricorde, et saint Gonery. Leur attitude mouvementée les rattache au 18e siècle ; leur facture laisse à penser qu’elles sont de la même main. La dévotion envers saint Gonery n’est pas fréquente ; d’origine britannique, il vivait au 6e siècle et vint se retirer dans un ermitage près de Rohan, puis à Plougrescant (Côtes-d’Armor) ; il porte ici l’habit noir des Bénédictins. Il a donné son nom à la commune de Saint-Gonnery, entre Pontivy et Loudéac.
Au 18e siècle, à l’occasion de la reconstruction du transept, le retable du bras nord est fabriqué, dont la structure reprend celle du retable du bras sud, en en agrandissant les dimensions. Au début du 19e siècle, les autels secondaires sont remplacés ; un maître-autel et un tabernacle, en pierre, sont installés dans le chœur, pendant la seconde moitié du 19e siècle, en même temps que des stalles ; dans les années 1960, on a rapproché cet autel de style néogothique de l’entrée du chœur, le séparant ainsi du tabernacle. Le retable de l’autel sud, lui, a été transformé en retable des morts au cours des années 1920.
(M. -D. Menant)