Dossier de présentation du mobilier IM56008975 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Lycées en Bretagne
La décoration du lycée Colbert au titre du 1% artistique (Lorient), Lycée polyvalent Jean-Baptiste Colbert, 117 boulevard Léon Blum (Lorient)

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne

La décoration du lycée Colbert est aujourd'hui composée de trois œuvres, deux sculptures et une céramique murale, rattachée à trois constructions différentes : le lycée proprement dit, à l'origine "collège national technique de Lorient", le gymnase et le CDI. La première date de la fin des années 1950, les deux autres de 1974. Elles sont respectivement de Guy-Charles Revol (1912-1991), Roger Joncourt (né en 1932) et Fañch Nicolas-Michelet (né en 1934).

Lors de la construction du lycée, l'architecte Georges Tourry avait fait appel à des artistes parisiens : le sculpteur Guy-Charles Revol et les peintres René Maurès et Louis Berthomme Saint-André (1905-1977).

Les arrêtés d'agrément, en date du 3 août 1957, sont identiques pour les deux peintres : deux décors muraux, de 30 m2 et 1,5 millions d'anciens francs chacun, placés dans le réfectoire. Identiques sont encore leur thème : "les jeux", et la fortune de ces œuvres : elles ont disparu, à la suite, sans doute, d'une restructuration du service de restauration.

L’inspectrice des Beaux Arts, Marguerite Lamy, avait jugé que ces œuvres "plaisantes" pouvaient être acceptées.

L'arrêté d'agrément de Guy-Charles Revol, pris à la même date que les précédents, indique que sa sculpture, de "3m de hauteur", coûtera 5 265 901 francs, que son thème est : "les jeux, les sports et la poésie de l'océan" et qu'elle doit être placée "entre le terrain de sport et la cour de l'établissement". Elle a été déplacée lors de la construction du nouveau bâtiment de l'administration et reléguée derrière le bâtiment C, face à une entrée quelque peu confidentielle de l'établissement.

Un quinzaine d'année plus tard, Roger Joncourt était agréé par l'arrêté préfectoral du 7 juin 1974 pour réaliser, "à l'entrée du gymnase, sur le mur pignon (...) une sculpture représentant les 5 anneaux olympiques, dans un mouvement dynamique (...) en laiton mis en forme, soudé et patinée", pour la somme de 8 003 francs. Cette sculpture mesure 1,5 m de hauteur et 2 m de développement en largeur. En juin 1972, le maire et le préfet avaient dû attirer l'attention de l'architecte, Monsieur Ouvré, sur l'important retard pris pour les travaux de décoration.

La troisième œuvre encore visible au lycée Colbert date également de 1974. C'est une céramique murale de Fañch Michelet-Nicolas placée sur le mur de droite du porche d'entrée du CDI (Félix Le Saint et Jacques Olivier, architectes). L'artiste la décrit ainsi : "La création pensée pour ce lycée repose sur l'idée de la Connaissance. La posture de base de la méditation, par laquelle on s'ouvre au Savoir, concerne la position fœtale chez les Celtes ; il s'agit de retourner dans le ventre de la terre et d'y vivre une nouvelle naissance, forte précisément d'un nouveau Savoir, ouvre l'esprit qui a son tour transmet ; d'où le rayonnement lui étant associé."

Bien qu'architecte en chef de la Reconstruction de Lorient, Georges Tourry avait fait appel à des artistes parisiens. Ses collègues, qui ont eux aussi participé au relèvement de la ville, plus implantés localement, ont choisi des artistes bretons. Cela n'empêcha pas un débat surréaliste au Conseil municipal de Lorient, lors de la séance du 11 septembre 1974, au cours de laquelle fut décidé d'approuver le projet de Roger Joncourt. L'adjoint à la culture, Armand Guillemot, dut alors rappeler le rôle déterminant, non pas du Conseil municipal, mais des architectes et du Conseiller artistique régional, pour la proposition et l'agrément des artistes (pour des œuvres de ce montant). Face à lui, deux conseiller.e.s d’opposition militaient pour que fussent choisis des professeurs de l'école municipale des beaux-arts, oubliant au passage l'ancrage local de Roger Joncourt. A moins qu'en creux il et elle lui reprochassent d'avoir déjà trop œuvré pour la décoration de la ville.

Documents d'archives

  • Archives Nationales : 19880466/21. Ministère de la Culture. Dossier du 1% artistique. Lorient. Collège national technique, 1967.

    Archives Nationales : 19880466/21

Bibliographie

  • Hottin [Christian] Et Roullier [Clothilde], Un art d’État ? Commandes publiques aux artistes plasticiens, 1945-1965, Rennes, PUR, 2017, 257p.

  • Prével-Montagne [Corinne], "Roger Joncourt, des sculptures d'utilité publique", Ar Men, n° 125, novembre 2001, pp. 44-49.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • Yann Rivallain, "Fañch Michelet-Nicolas et la création celtique contemporaine", Ar Men, n° 165, 2008, pp. 66-67.

Documents figurés

  • Archives municipales de Lorient : 1NC1325. Gymnase du lycée Colbert. Décoration

    Archives municipales de Lorient : 1NC1325
  • Archives municipales de Lorient : 1 Z 36. Michelet-Nicolas [Fañch], Maquettes de la céramique, 1974.

    Archives municipales de Lorient : 1 Z 36
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020