• inventaire topographique
  • inventaire topographique, Communauté de communes d'Evran
Manoir, La Garde (Evran)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Evran
  • Commune Évran
  • Lieu-dit la Garde
  • Cadastre 1983 F2 491
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    colombier, édifice agricole, communs, abreuvoir

Le manoir de la Garde datable des 16e et 17e siècles a fait l’objet d’une restauration de qualité tant sur le logis que sur ces parties constituantes. La remise sur piliers qui forme une aile en retour d’équerre présente une disposition rarement conservée. Elle participe à l’agencement de la cour et se rapproche par sa structure sur piliers à celle du Bot en Saint-Martin des Prés ou peut-être même à la galerie du manoir de Tréhardet dont l’étage en pan de bois a été en partie maintenu. Une autre remise associée à une chapelle se retrouve également au château du Fournet sur la commune de Saint-Judoce et pose ici la question de l’emplacement de la chapelle disparue de la Garde. Un jardin d’esprit médiéval a été créé dans la cour des communs et participe à la mise en valeur du lieu.Enfin, l’escalier intérieur du logis fait partie des ouvrages d’ébénisterie remarquables par son montage indépendant des maçonneries et ses balustres fines et savantes.

(Véronique Orain/Jean-Jacques Rioult, inventaire topographique, 2010)

Le manoir de la Garde appartient lors de la Réformation de 1513 à Bonabes de Lesquen, sieur de la Sansonnaye « qui tient également le manoir de la Garde ». L´origine de la construction du logis actuel n´est pas connue avec certitude, toutefois une partie des maçonneries actuelles attestent de son ancienneté et les cheminées de la salle et de la chambre de l'étage remontent au 16e siècle. La porte d´entrée est surmontée d´un blason d´alliance des familles de la Motte et de l´Escu qui situe la construction dans la première moitié du 16e siècle. Renée de Lescu épouse Joachim de la Motte, fils de Jacques de la Motte dont la naissance est attestée avant 1507. Le manoir tel qu´il se présente aujourd´hui a été amputé d´un tiers de sa façade vraisemblablement suite aux ravages des guerres de la Ligue qui sévissent sur le territoire. Le journal de François Grignard mentionne en 1589 que sa maison de Champsavoy, proche de la Garde, fut entièrement ravagée par les chevaux légers de Vignancourt qui brûlèrent une partie des bâtiments. Il est fort possible que la Garde ait subie le même sort, d´où la consolidation d´une partie du logis, l´agrandissement de l´aile arrière et sa transformation en pavillon au cours du 17e siècle. Le colombier circulaire qui a conservé son échalier intérieur est probablement refait également à cette période. Les communs qui ferment la cour à l´angle Nord Est sont reconstruits aux alentours des années 1800 sur des bases anciennes. La famile Rouault de la Vigne est propriétaire du domaine aux 19e et 20e siècles, Aristide Marie François Rouault de la Vigne ayant épousé, en 1837, Sophie Denis de la Bigotière, l´héritière de la Garde. Les matrices cadastrales de 1845 mentionnent les parcelles 653, 654, 658 à 660 comme étant le douaire derrière le colombier, le douaire sous le chêne, dote de son épouse. Le portique surmonté d´une pièce en pan de bois, accolé contre le pignon sud, est une création récente des propriétaires actuels. Il remploi des bois exotiques de provenance de voyages divers.

(Véronique Orain/Jean-Jacques Rioult, inventaire topographique, 2010)

Les bâtiments présents sur le cadastre de 1845 sont encore en place aujourd´hui et confèrent à cet ensemble un intérêt supplémentaire. Le logis dont le plan initial est amputé d´une pièce devait s´apparenter au plan type en T (avec aile arrière), à trois pièces au sol, et tour d´escalier demi hors oeuvre. La tour d´escalier demi hors oeuvre détruite a fait place à un escalier en charpente avec jour central dont les balustres élégants sont à double noyau. Le rez-de-chaussée de l´aile arrière servait dès l´origine de cuisine. Cette aile a été agrandie et surélevée d´une toiture en pavillon. Les maçonneries mixtes du logis correspondent aux matériaux locaux : schiste et pierre des faluns. Une corniche avec consoles sculptées se retrouve en façade antérieure et sur une partie de l´aile arrière ; en façade, elle est interrompue par deux frontons triangulaires en pierre des faluns. L´aile en retour d´équerre sur la cour forme un portique raccordé au logis, certaines des piles de granite ont été remployées à Champsavoy. Les communs proches de l´entrée encadrent un angle de la cour, ils sont bâtis de matériaux mixtes falun et schiste pour les parties basses avec un surhaussement en terre. Les ouvertures avec des linteaux de bois sont plus tardives et correspondent à la période de reconstruction vers la fin du 18e siècle ou le début du 19e siècle. Le colombier circulaire, avec lanternon pour l´envol des pigeons, conserve l´ensemble de ses trous de boulins et sa structure intérieure avec un échalier en charpente. Parmi les éléments insolites, une «vasque» à deux bassins est déposée dans la cour du logis, elle a pu servir d´abreuvoir à oiseaux.

(Véronique Orain/Jean-Jacques Rioult, inventaire topographique, 2010)

  • Murs
    • granite moellon
    • calcaire
    • falun
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • Typologies
    plan en T renversé ; deux pièces par étage
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • armoiries
  • Précision représentations

    Armoiries de la famille de la Motte : de sable à sept macles d´argent en 3, 3,1. Armoiries de la famille de l´Escu : d'azur à six billettes d'argent posées 3, 2 et 1, au chef d'azur chargé de trois targes, ou anciens boucliers, d'argent.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Réformation de 1513.

Bibliographie

  • GOURBIL, Jean, MARTIN, Christian. En Pays d'Evran, l'Inventaire d'un patrimoine. Rennes : Rue des Scribes Editions, 1994.

Annexes

  • Etude d’inventaire sur le canton d’Evran, 1986 :
  • Extrait de Histoire et généalogie de Amaury de la Pinsonnais, d'après le répertoire général de bio-bibliographie bretonne, Kervilier.
Date(s) d'enquête : 1986; Date(s) de rédaction : 1986, 2010