• inventaire topographique
  • inventaire topographique, Communauté de communes d'Evran
Présentation de la commune d'Evran

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Evran
  • Adresse
    • Commune : Évran

Evran : Chef lieu du canton

Population 2008 : 1632 hab.

Logements 2008 : 853

Bâti 1945 : 479

Hydrographie : Rivière de Rance ; canal d´Ille et Rance, rivière du Linon

La conduite de l'inventaire

La commune d´Evran a fait l´objet en 2011 d´un inventaire de son patrimoine bâti antérieur à 1950. Cette enquête menée par le service de l´Inventaire du patrimoine culturel de la Région Bretagne a pour but d´identifier, de localiser et d´évaluer le potentiel patrimonial de la commune au sein du territoire de projet, le parc régional Rance Côte d´Emeraude. Le recensement exhaustif du bâti ancien de la commune s´est accompagné d´une étude des éléments remarquables ou représentatifs du patrimoine, choisis à partir de critères raisonnés portant sur l´authenticité, l´intérêt de l´oeuvre et la bonne conservation des abords immédiats.

Sur les 444 oeuvres recensées, 22 ont fait l´objet d´un dossier documentaire plus complet illustré par des images couleur et noir et blanc dont certaines proviennent d´une enquête antérieure réalisée en 1984 par Jean-Pierre Ducouret.

Plusieurs oeuvres et ensembles étudiés viennent alimenter des thématiques d'études transversales, dont le thème des faluns, qui sont listées dans le dossier de présentation du projet de parc Rance Côte d'Emeraude.

Le territoire communal

La commune d´Evran, chef-lieu de canton depuis 1790 s´étend sur une superficie de 23,6 km2. Son territoire dont la forme actuelle est particulière, en forme de bouchon, est issu de trois modifications successives. - Le 7 septembre 1840, Evran cède à la commune de Saint-André-des-Eaux, le village de Penhouet, une partie de la vallée de la Rance au sud du ruisseau de Guinefort, en échange d´une enclave contenant les villages de Saint-René, la Garenne et les Rompais.- Le 2 juin 1844 elle transfère à Saint-Judoce les villages de la Morlais, de Pont-Teniac, de la Cour-aux-Moines, le Champ Siran, Champsavoy, la Rue, le Tertre, Le Cortil Melot et les Champs Brunet en échange d´autres villages, le Bout-du-Pont, la Ricollais, le Champ Hervé, le Champ Berthelot, Beauvais, Guibourg, le Cordon Blanc, le Haut Breil, la Garde et l´enclave du Haut-Rufflay.- Le 6 avril 1934, la partie nord de son territoire communal est amputée pour former la commune des Champs-Géraux. Actuellement parmi les nombreux villages qui essaiment la commune, la Basse Rivière, Beaumanoir, Bétineuc, Grasbuisson, la Lande du Tournay, Saint-René et la Ville Thual font partie des plus importants.

Le contexte historique et patrimonial

A l´époque romaine, le territoire d´Evran est situé à la frontière entre deux cités importantes, celles des Ridones, à l´est, et des Coriosolites, à l´ouest. Cette situation frontalière a sans doute contribué à minimiser l´importance d´Evran lors de la formation des paroisses primitives entre le Ve siècle et le VIIe siècle. La paroisse d´Evran est mentionnée dans les sources en 1156, date à laquelle l´évêque de Saint-Malo confirme au prieur du monastère de Léhon la possession de l´église Saint-Pierrre d´Evran. On la retrouve également citée, sous la forme de Erwan, dans une charte de 1182 énumérant les biens des templiers qui possédaient un hôpital au sud du bourg. Nous ne possédons pas de description de cette première église dédiée à Saint-Pierre qui fut en partie reconstruite au 15e siècle.

Du premier château des Beaumanoir implanté sur la commune dès le début du 13e siècle nous ne savons également peu de choses. Les noms de Hervé de Beaumanoir et de son fils Geoffroy apparaissent pour la première fois en 1202. L´implantation de leur château demeure toujours controversée. Certains auteurs pensent qu´il se trouvait à peu près à l´emplacement du château actuel ; d´autres le situent à proximité sur une parcelle au nord-est, dite le Clos du Petit Bois (cadastre de 1845, section I, 1642), ou dans l´ancien village de Beaumanoir lui-même, traversé par la grande route de Rennes à Dinan, d´autres auteurs encore dont René Couffon le positionnent vers la Roche, plus proche de la Rance dont il commandait le passage. Ces différentes hypothèses demanderaient à être confirmées par des vestiges archéologiques. Alphonse Marteville et Pierre Varin mentionnent en 1843 quelques ruines à trois cent mètres du logis actuel. Il peut s´agir des vestiges du château mais aussi de substructures d´un établissement gallo-romain comme l´évoque à cet emplacement la carte archéologique. Quant à Ch. Lemaout, en 1851, il remet en cause le site même et évoque des opinions partagées quant au lieu de résidence de Jean III de Beaumanoir, héros en 1351 du « Combat des Trente », qui aurait pu être le château de Carmeroc. Enfin, tout le monde s´accorde pour dire que se sont les guerres de la ligue, particulièrement dévastatrices sur ce territoire qui ont ruiné le château féodal. Parmi les faits historiques marquants de la commune, une tradition évoque une bataille livrée en 1352 par Bertrand Du Guesclin à « la Lande du Tournay » ou « du Tournoi ». Du Guesclin, alors simple écuyer dut se rendre au capitaine Rolin Adas ou Robin Adar. Le lieu vénéré par les habitants en raison du respect pour leurs morts était resté inculte et non bâti avant le 17e siècle.

Dans la liste des teneurs de fiefs en 1480, 14 nobles sont mentionnés en Evran : Macé Bertier, à la Hamelinaye avec 50 livres de revenus (manoir détruit, sur Saint-André-des-Eaux), Guillaume Charretier (25 livres de revenu, lieu non mentionné), Charles Chastel de la Rouverage ou de la Rouvrais (60 livres de revenu, manoir détruit sur les Champs-Géraux), Bertrand Chesnel de Chapronnaye (100 livres de revenu, manoir en place), Jehan De Broon du Mottay (400 livres de revenu, manoir en place), Georgette De Troudelain de Tellosec, représentée par Guillaume DE MAUNY, son mari (10 livres de revenu, manoir détruit), Jehan de Verrieres de la Boulaye (25 livres de revenu, manoir détruit, chapelle en place, Plouasne), Jehan Gicquel de le Fournet (4 livres de revenu, manoir en place reconstruit), Dom Jehan GICQUEL, Jehan GRIGNART de Champ-Savoy (10 livres de revenu, manoir en place reconstruit, Saint-Judoce), Berthelot Martin (10 livres de revenu), Jehan Rehault de Coeturial (30 livres de revenu, manoir détruit), Raoul Rouaud de Champ-Géraud (60 livres de revenu, manoir reconstruit), Olivier Thomasse de Normandaye (30 livres de revenu, manoir détruit). Le château des Beaumanoir ruiné pendant les guerres de la Ligue est reconstruit à partir de 1628 pour François Peschart, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi et conseiller au Parlement de Bretagne. Ces descendants poursuivront le chantier comme l´indiquent des différences stylistiques et des détails constructifs.

En 1780, Ogée indique que la paroisse compte 2600 communiants dont la plupart sont tisserands, excellents menuisiers et bons maçons. Le territoire est abondant en grains, foins, lins et pâturages ; c'est un pays plat avec quelques vallons. Cette description rapide témoigne de l´identité de ce territoire à cette période dont la richesse provient en partie de la culture et du traitement du lin. Les maisons ne sont pas décrites mais la qualité des maçons suggère un habitat confortable et de bonne facture. Les logis de la Planche, au nord Est du bourg, construit en moellons de schiste et de Bleuquen, au Sud ouest, en pierre des faluns rendent compte de la variété des matériaux du sous sol qui sont souvent combinés au 18e siècle avec de la terre.

L´ouverture de la navigation sur le canal d´Ille-et-Rance en 1832 a permis un nouvel essor à la commune. Le trafic dans les années 1860 est relativement important puisque l´on enregistre le passage au port d´Evran de plus de 1000 à 1800 bateaux par an. Ils transportent des pommes, du bois et des pierres. Une quarantaine de chalands sont exclusivement voués au transport du calcaire des faluns. L´arrivée du Chemin de Fer à la fin du 19e siècle aura une incidence directe sur l´acheminement des matières premières et le trafic par voie d´eau va diminuer petit à petit à partir de cette période. Le bourg d´Evran va considérablement s´agrandir durant la deuxième moitié du 19e siècle et une nouvelle place va être créée à proximité de la nouvelle école et de la mairie justice de paix. C´est en effet autour de cette place que s´implanteront la plupart des édifices publics dont un dispensaire par Jean Fauny en 1932.

Bibliographie

  • DONET Marcel. Entre Isle et Rance. Un canal, des hommes, des femmes. Editions Danclau, 1993.

  • GOURBIL, Jean, MARTIN, Christian. En Pays d'Evran, l'Inventaire d'un patrimoine. Rennes : Rue des Scribes Editions, 1994.

  • OGÉE, Jean-Baptiste. Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne. Nlle éd. [1778-1780] rev. et augm. Rennes : Molliex, 1843, 1853.

  • MARTIN CHRISTIAN. Beaumanoir. Huit siècles d'histoire d'une baronnie. Cercle culturel Rance-Linon, Le Pays de Dinan , 2002.

  • De SAINT-JOUAN, Régis. Dictionnaire des communes du département des Côtes-d´Armor : éléments d´histoire et d´archéologie. Saint-Brieuc : Conseil Général des Côtes-d´Armor, 1990.

  • Le patrimoine des communes des Côtes-d´Armor . Paris : Flohic éditions 1998, 2 tomes, (Le patrimoine des communes de France).

Annexes

  • 1. Recensement, liste des chronogrammes , datation principale :
  • 2. Recensement, liste des chronogrammes, datation secondaire :
Date(s) d'enquête : 1984; Date(s) de rédaction : 1984, 2011