Modeste chapelle construite sur une falaise qui domine la rivière d’Oust, Notre-Dame de Kerampar dépendait autrefois de l'abbaye de Paimpont, qui la fonda au cours du 15e siècle comme en témoigne encore la porte en arc brisé du mur ouest.
De plan allongé à chevet plat, elle est orientée est-ouest et construite en moellons de granite enduits. Deux baies en plein cintre ont été ouvertes de part et d´autre de l´autel. À l´ouest, un petit clocher en charpente est surmonté d´une flèche de plan carré.
Sur les murs-pignons, des pierres sculptées portent des armoiries d'alliance présentées sous une couronne et entre deux branches de laurier (?) : mi-parti à dextre : d'argent fretté de gueules de six pièces, au chef échiqueté d'or et de gueules (famille du Maz ou du Matz) ; à senestre : de sable à trois fleurs de lys d’argent (famille de la Marzelière).
On retrouve cette « signature » de René du Maz et de Gillonne de la Marzelière, seigneur et dame du Brossay à Saint-Gravé, notamment sur l’église paroissiale et sur la chapelle de la Bogerais ; elle signale l’ouverture des baies sur les façades nord et sud (porte et fenêtre) ainsi que des oculi, au cours de la première moitié du 17e siècle. À l’intérieur, la date 1707, gravée sur un entrait, se rapporte sans doute à un renforcement de l’édifice. Le sol est dallé de grandes plaques de schiste ; la charpente a été lambrissée lors d’une restauration de la fin du siècle dernier.
La chapelle était un lieu de pèlerinage en l’honneur de la Vierge, assez fréquenté ; il se déroulait le lundi de Pentecôte et rassemblait les paroissiens qui y venaient en procession depuis l’église pour entendre les vêpres. On dit que des malades atteints d’épilepsie, appelée à Josselin le « mal des aboyeuses », trouvaient là la guérison ; c’est ce qui explique la présence de nombreux ex-voto, la petite robe de tissu que porte l’Enfant Jésus et les couronnes en papier.
(M. -D. Menant)
Photographe à l'Inventaire