Cet édifice mal connu, d’aspect homogène mais de réalisation complexe, fut probablement érigé à partir du dernier tiers du XIVe siècle, mais aucune pièce d’archives n’en établit avec certitude la fondation. Il semble que plusieurs auteurs anciens aient confondu le lieu escarpé où se trouve bâtie la chapelle et le village de Saint-Léon, en contrebas de l’autre côté de la rivière, autrefois qualifié de bourg, qui était au Moyen Âge et jusqu’au XVIIIe siècle le siège d’une importante foire et possédait lui aussi une chapelle, disparue. Cette confusion a sans doute engendré la tradition attribuant la construction à Jean Validire, dit de Saint-Léon, personnage influent qui, prieur des Jacobins de Morlaix vers la fin du XIVe siècle, devint confesseur du duc Jean V, puis évêque de Saint-Pol-de-Léon de 1427 à 1432, et enfin évêque de Vannes à partir de 1443. En réalité, il est important de rappeler que la paroisse de Merléac se trouve située dans la seigneurie de Corlay, membre de la vicomté de Rohan. Le décor peint de macles d’or sur champ de gueules visible sur les voussures des arcades de la chapelle, ainsi que dans la partie supérieure du réseau de la maîtresse-vitre, dans les bordures des lancettes, le monogramme M couronné de Marguerite de Rohan, épouse du connétable Olivier de Clisson, associé à des fleurs de lys authentiques, dans la baie du collatéral nord la plus proche du chevet, permettent un rapprochement avec le couple de Jean Ier, vicomte de Rohan, et de son épouse Jeanne de Navarre, fille de Philippe III, comte d’Évreux et de Mortain, mariés en 1373. Ces armoiries, portant l’alliance Rohan et France-Navarre, étaient visibles au début du XVe siècle sur le manoir du Vaugaillard, ancienne seigneurie de haute justice de la paroisse. Vers 1860, l’édifice étant en très mauvais état, sa charpente et sa couverture sont entièrement refaites et le sommet des murs latéraux relevé, permettant l’installation d’un toit unique couvrant nef et collatéraux. Les vitraux, ainsi que le lambris peint de la nef et des collatéraux sont également déposés et restaurés. Une deuxième restauration a lieu vers 1900.
Une importante restauration effectuée entre 2012 et 2016 a permis de redécouvrir un décor héraldique appliqué sur les voussoirs des arcades ainsi qu'un exceptionnel programme de peintures sur les ùurs de la nef et le lambris de couvrement de sa charpente du tout début du XVe siècle illustrant des scènes de la Vie de la Vierge et de celle du Christ.
[Jean-Jacques Rioult, enquête thématique Bretagne gothique, 2020]
Chapelle construite au début du 14e siècle pour les Rohan : en 1317 la chapelle venait d'être bâtie. Achèvement de la construction à la fin du 14e siècle. La verrière du choeur porte la date 1402. Les peintures des lambris de couvrement et des murs intérieurs datent du début du 15e siècle ; on y voit les armes des Rohan répétées 9 fois sur les arcades de la nef. Importante restauration en 1864 (couverture, lambris, verrière) sous la direction de Geslin de Bourgogne, inspecteur des M.H., pour 14295 F. Le remplage de la maîtresse-vitre fut restauré par Yves Hernot en 1865 (travaux historiques) . Restauration vers 1980 de la couverture par les M.H.
[Jean-Pierre Ducouret, inventaire topographique Uzel, 1996]
Photographe à l'Inventaire