Projet de plan d'eau dans le marais du Minieu Sources : archives commnales de Erquy, Plurien, Fréhel et Plévenon.

En 1935, le territoire côtier du port d'Erquy à la baie de la Fresnaye faillit être classé comme région touristique, avec l'appui de l'architecte Pol Abraham.

En 1936, un nouveau tracé de la route touristique Saint-Brieuc-Le-Guildo, entre Sables-d'Or-les-Pins et Erquy par le goulet de la Bouche, fut projeté, avec la réalisation complémentaire d'un plan d'eau à l'ouest du marais, pourvu d'un barrage à l'embouchure de l'Islet. En 1937, le conseil municipal d'Erquy déclarait contraire à l'intérêt général le projet d'endiguement des parties élevées de la plage sud des Sables-d'Or, appelée "Roches du marais". Cependant, la seconde guerre mondiale ajourna ces projets.

En 1964, le projet est de nouveau réactualisé par le Syndicat intercommunal d'Erquy, Pléhérel et Plurien, sous la présidence de Cornu, pour l'aménagement de la lagune des Sables-d'Or. Le Syndicat fut dissous en 1980, sans avoir pu obtenir satisfaction.

La grève du Minieu. D'après des travaux de recherche de Pierre Amiot, opus cit.et la légende collectée par Sébillot à la fin du 19ème siècle.

Dans l´est du village des Hôpitaux, entre Fréhel et Erquy, existe un vaste estuaire traversé par une petite rivière, nommée La Bouche comme la rivière qui descend de Quélard vers la mer. Au milieu de cette rivière on remarque un grand rocher que l´on nomme indistinctement « La roche du marais » ou « La Gravelle de Gargantua ». La légende rapport que « un jour que le géant passait par là, il sentit comme un gravier qui l´incommodait dans sa marche ; c´était le rocher en question qui s´était glissé dans son soulier sans qu´il s´en aperçut et qu´il jeta où nous le voyons maintenant ».

La grève du Minieu, qui s´étend sur près de 3 km entre Erquy et Fréhel, pénètre dans une vallée très accidentée, couverte d´un marais inondable.

Site Natura 2000 n°11 Cap d'Erquy-Cap Fréhel : diagnostic Synthèse du document réalisé par le Syndicat des Caps, 2001.

Propriété départementale d'une superficie de 170 hectares, le Cap d'Erquy s'étend sur un front de mer de falaises et de criques sableuses de 3 km.

Le Cap Fréhel est un site naturel unique : vaste plateau de grès culminant à 70 m, il offre le plus vaste ensemble de landes littorales des côtes françaises avec une superficie d'environ 414 hectares. Recevant près de 1, 5 millions de visiteurs par an, il représente le site le plus fréquenté de Bretagne avec la Pointe du raz.

La succession de massifs dunaires de Pléhérel-Plage aux Sables-d'Or : dunes de la Fosse, des Grèves d'en Bas (42 ha, espace communal et privé), du Vieux-Bourg (60 ha, espace communal et privé des Sables d'Or), nichés au fond d'anses entrecoupées de falaises plus ou moins basses, représente une zone de transition entre les deux caps, dépôt de coquillages brisés et de mollusques calcaires, favorables à une faune et à une flore d'une grande diversité.

L'estuaire des Sables-d'Or, dit aussi de l'Islet ou "Bouche d'Erquy", représente l'un des 5 marais maritimes les plus remarquables, sur le plan botanique, de toute la façade ouest de la France. La flèche dunaire (d'une surface de 4, 6 ha) des Sables-d'Or forme une barre sableuse qui permet en arrière le développement d'un petit estuaire, d'une superficie de 100 ha. Il abrite un schorre ou pré salé qui se décline en plus de 50 espèces de plantes adaptées au milieu salé. La flèche dunaire des Sables-d'Or et les corridors dunaires au sud de Port-Barrier couvrent 25 ha (domaine départemental).

La commune de Plurien dispose de 7 ha de marais en DMP et ZNIEFF et des coteaux et polders de la Ville Boulin et de la Ville Hana, soit 54 ha, classés en espaces littoraux remarquables et/ou non constructibles.

La surface continentale et maritime du périmètre Natura 2000 totalise environ 4050 ha sur le territoire côtier des 3 communes de Fréhel, Plurien et Erquy, dont le DPM couvre plus de 3000 ha.

Les enjeux de la région des Caps :

La concentration des activités humaines entre les deux caps, liée à une sur-fréquentation touristique a bouleversé une littoralité d'usages plus traditionnels :

- abandon des techniques de pâturage, d'écobuage, d'étrépage au profit d'une agriculture intensive, d'une sur-fertilisation des cultures (développement d'algues vertes en baie de la Fresnaye) ;

- pression foncière plus forte ;

- exploitation des ressources (carrières de grès, extraction de granulats marins) ;

- nouvelles activités sur l'estran : conchyliculture.

Ce patrimoine naturel est menacé par une exploitation non raisonnée et non maîtrisée de ses territoires et de ses ressources alors qu'il constitue le moteur principal de l'activité économique local.

Les enjeux d'un développement durable vont nécessiter un nouveau fonctionnement socio-économique, que peut promouvoir le programme Natura 2000.

Les risques de dégradation des dunes littorales : l'exemple de la dune de la Fosse, entre ethno-écologie et tourisme

Morpholiquement, la dune est située dans un rentrant de la côte, elle s'appuie sur des formations gréseuses et granitiques. Sa pente est assez forte, la route qui la limite en haut est la cote 35 m. On peut observer un étagment de la végétation :

1°/ - zone à halonitrophiles, assez réduite (Atriplex, Crithmum, Joncus)

2°/ - zone à Agropyron (sable mobile provenant des éboulis de la micro-falaise)

3°/ - Oyats (sur les éboulis de la falaise et le replat)

4°/ - pelouse à Ptéridium aquilinum

5°/ - pelouse fermée à Koeleria albescens

6°/ - zone de raccordement avec la lande Ulex europaeus

7°/ - pelouse rase en continuité avec 5

8°/ - pelouse haute à Brachypodium pinnatum, de l'autre côté de la route sur un sol moins épais.

On peut constater à partir de plusieurs relevés effectués régulièrement sur le site (depuis 1973) les conséquences de la pression touristique sur l'équilibre du renouvellement de la végétation. La présence de la fougère Pteridium aquilinum sur la dune, traduit une forme d'équilibre entre les tendances dynamiques de la végétation et l'exploitation du milieu par l'homme dans le cadre d'une économie pastorale.

Le pâturage extensif des dunes, ainsi que l'exploitation des fourrés et des végétaux (étrépage du sol) pour le chauffage, ont contribué à la très grande extension des pelouses appelées encore "mielles" - appellation que l'on retrouve pour nommer l'ancien espace dunaire de Saint-Cast). L'arrêt du pâturage extensif a eu pour conséquence l'invasion des groupements par des espèces de clairières ou de landes telles que justement Pteridium aquilinum ou Géranium sanguinéum (à Erquy en particulier).

Les fourrés qui ne sont plus exploités regagnent les limites que le climat leur impose. C'est ainsi que des dunes non soumises à la pression touristique (pas de piétinement), deviennent des fourrés impénétrables de 2 m de haut, où l'on trouve entremêlés Ulex europaux, troène, ronces, églantier nain, etc. L'intérêt botanique des dunes est lié à la diversification et à la multiplicité des espèces (biodiversité phytosocilogique).

La végétation dunaire peut être dégradée par piétinement excessif et les passages trop fréquents qui creusent des tranchées et caoudeynes, le creusement du sable autour des campings, l'extraction du sable par les carrières, la création de routes, parkings, résidences de bord de mer. C'est ainsi qu'ont disparu les derniers fourrés sous climaciques à Hippophae rhammoïdes de Saint-Cast, des Sables-d'Or et du Vieux Bourg en Fréhel. Les pratiques d'assolement et de cantonnement de certaines activités humaines, peuvent réduire ces formes d'érosion. L'aménagement de passages, équipés de panneau d'explication, d'interprétation peut participer, avec le replantage de graminées colonisatrices, à la restauration du milieu.

En conclusion, on peut remarquer les rapports entre les milieux et chaînes trophiques : le littoral est le point de coïncidence entre le milieu marin, la plage, les accumulations littorales, les marais et l'arrière pays, qui forment ces 3 systèmes. Les relations sont globalement des échanges de matières, qui s'effectuent par la mer et l'eau douce. On remarque que dans cet ensemble, le système des accumulations littorales est isolé par rapport aux autres ; c'est un système fermé qui évolue sur lui-même, et par conséquent, relativement fragile et très sensible aux interventions souvent déséquilibrantes des activités humaines, non maîtrisées.

Le caractère dunaire des sables dunaires a permis à la flore du littoral de s'enrichir d'espèces méditerranéennes absentes du reste de l'Armorique : la prêle Equisetum ramorissimum. Les massifs d'Erquy et de Fréhel peuvent être considérés à ce point de vue comme un carrefour d'influences floristiques.

Synthèse d'après DUBREUIL, J.P.L. Contribution à l'étude du littoral des Côtes-du-Nord : dunes, levées de galets, marais. In : Mémoire de DAA, dactylographié : Préservation et aménagement du milieu naturel, sous la dir. De R. Julienne, Rennes : ENSAR, 1973.

20052204406NUCB : Collection particulière

20052204407NUCB : Collection particulière

20052204411NUCB : Collection particulière

20052204421NUCB : Syndicat des Caps

20052204412NUCB : Collection particulière

20052204413NUCB : Collection particulière

20052204414NUCB : Collection particulière

20052204415NUCB : Collection particulière

20052204416NUCB : Collection particulière

20052204417NUCB : Collection particulière

20052204418NUCB : Collection particulière

20052204419NUCB : Collection particulière

20052204409NUCB : Archives départementales des Côtes-d'Armor, 16 Fi.