Dossier d’œuvre architecture IA22007136 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Perros-Guirec
Ensemble fortifié des Sept-Îles, dit ensemble fortifié de l'Ile aux Moines (Perros-Guirec)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes littorales des Côtes-d'Armor - Perros-Guirec
  • Commune Perros-Guirec
  • Lieu-dit Île-aux-Moines
  • Dénominations
    ensemble fortifié, redoute
  • Parties constituantes non étudiées
    batterie, caserne

Les différents éléments et édifices constitutifs du patrimoine militaire de l'Île aux Moines sont datés entre le 2ème quart du 18ème siècle et le 2ème quart du 20ème siècle, si l'on y rajoute la cale réalisée par l'Organisation Todt, pendant la seconde guerre mondiale. Nous avons repéré l'ensemble des ces édifices et étudié particulièrement le fort, la batterie de Cosmoguer, la caserne et ses murs d'enceinte et de soutènement, ainsi que le corps de garde de l'Île Bono. Les Sept-Iles : Au large de Perros-Guirec, l'archipel des Sept-Iles occupe une place un peu à part sur le littoral trégorrois : il peut être en effet qualifié de véritable avant-poste défensif et possède essentiellement une vocation militaire que nous étudierons en détail. L'archipel ne connaît quasiment aucune autre occupation humaine, bien qu'il soit également un lieu de relâche fréquenté par divers bâtiments. Au Nord de l'isle de Tommée, une grande lieue, & à six lieues à l'Ouest quart de Nord-Ouest de Brehac, sont les Sept Isles, au travers desquelles on ne peut naviguer ; de l'isle la plus à l'Est s'étend un banc de rochers sous l'eau du côté du Sud sur l'extrémité duquel il y a un banc de rochers sous l'eau, qui est bonne marque pour éviter ledit banc, du côté de l'Ouest desdites isles s'étend encore quantité de roches dessus & dessous l'eau, ce qui fait qu'il ne faut pas les approcher de trop près. (sources : Bougeard : "Le Petit Flambeau de la mer", Faure, le Havre-de-Grâce, 1770). Sur le plan de l'ingénieur-architecte Garengeau daté de 1732 (AD 35), on peut situer les premiers projets de fortifications littorales : redoute, retranchements et batteries. Sur le plan de masse de cultures daté de 1805 et sur le plan daté de l'an XIII (1806), on peut remarquer sur l'Île Bono, la guérite au sud-ouest, le corps de garde et la batterie au nord, et sur l'Île aux Moines, les corps de garde, le donjon, la caserne et la poudrière. Si on considère le plan du site, réalisé par le Conservatoire du littoral, on peut situer les différents ouvrages de défense militaire, datés du second quart du 18ème siècle (1740-45) : le fort à pont-levis (avec redoute, réduit, logement de la garnison, corps de garde), la caserne (logement pour la garnison), récemment restaurée, avec le puits et le four à pain, encore en état, les murets de fortification autour du chemin de ronde (en partie détruits ou restaurés), les 5 batteries de côte dont la batterie du Veau (la plus importante de l'île, qui interdisait aux corsaires de mouiller entre l'Île Plate), l'ancienne poudrière et la batterie de Cosmoguer, qui protégeait des attaques à pied venant de Bono, à l'est, les nombreux corps de garde, dont celle accolée à la batterie de Cosmoguer, les chemin de ronde (au centre et au nord), la cale actuelle datée de 1949-50 et l'ancienne zone de débarquement. On peut aussi remarquer la tombe de Louis Ollivier Biez, où est gravé le texte suivant : "Ci-git Louis Ollivier Biez, âgé de 65 ans, époux de Catherine Gardaire, maître hydrographe et garde d'artillerie au fort - décédé le 17 mars 1799 – requiescat in pace amen". A remarquer que l'île aux Moines était la seule île à posséder un point d'eau potable, une source avec une ancienne fontaine au sud et un puits pour la caserne, qui ont facilité son occupation par une garnison importante.

Les fortifications de l'île aux Moines et de l'Île Bono sont nombreuses : le fort et la caserne sont en cours de restauration. La mise en sécurité du fort (redoute) est aujourd'hui effective : le fort présente un plan en Tsur 2 étages, avec des murs de 8 mètres de hauteur. La distribution aux étages du fort se fait par un escalier à vis en pierres de taille, dont l'une des marches fèlée a été consolidée avec une inclusion de fibre de verre. Un 2ème escalier à vis côté ouest a disparu ainsi que les planchers des étages. On peut remarquer un arc de décharge au-dessus des ouvertures de la partie ouest en particulier, où sont disposées 2 pièces avec cheminée. L'étage supérieur est voûté comme celui du rez-de-chaussée ; il se termine par une terrasse avec parapet. La couverture a été refaite en ardoises de Milliau. La batterie de Cosmoguer, le corps de garde et le magasin à poudre ont été restaurés, mais les 4 autres batteries mériteraient d'être rénovées. La batterie sud du fort a été restaurée pendant l'été 2006. Le grand corps de garde de partie sud-ouest est en ruines. Le corps de garde de l'île Bono est en ruines. Les chemins de ronde avec leurs talus empierrés ont été restaurés pendant l'été 2006 par le Conservatoire du Littoral, ainsi que les murs de clôture restants. Les murs de défense, d'enceinte et les murs de soutènement en bordure de côte (la caserne, le grand corps de garde et Cosmoguer) sont dans l'ensemble en bon état, après quelques travaux de rénovation. Le travail de restauration des murets défensifs du fort, appliquant les techniques traditionnelles est en cours de finition.

  • Murs
    • granite
    • pierre de taille
    • moyen appareil
    • moellon
  • État de conservation
    mauvais état, restauré, vestiges, désaffecté, inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1975/09/30
  • Précisions sur la protection

    Fort de l'Île aux Moines, y compris le mur d'enceinte (cad. D 2282) : inscription par arrêté du 30 septembre 1975.

  • Référence MH

L'ensemble de ces vestiges de guerre et de défense littorale méritent d'être étudiés et protégés. La restauration et l'interprétation de ces édifices sont en cours par le Conservatoire du Littoral et la mairie de Perros-Guirec.

Bibliographie

  • DUBREUIL, Léon, GOURHAND, M. L'archipel des Sept-Iles (Côtes-du-Nord) . Perros-Guirec : S.I. de Trégastel et de Perros-Guirec. 1964.

    p 8
  • LEVASSEUR, Olivier. Les usages de la mer dans le Trégor au 18e siècle. Rennes, thèse de 3ème cycle, (CRHISCO UPRES A-CNRS 6040), Centre de Recherches historiques sur les Sociétés et Cultures de l'Ouest, UHB, Rennes 2, juillet 2000.

  • SALEMBIER, Jean-Jacques. Sept-Îles : sept époques. Lannion : Impram, 1994.

  • SALLIER DUPIN (de), Guy. La mer et la révolution dans les Côtes-du-Nord. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1992.

    p.184-186

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
  • Annexe n°4
  • Annexe n°5
  • Annexe n°6
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006