- 1924-1925 : Isidore Etienne arrive des Vosges à la recherche du massif de granite rose dont il a travaillé un bloc 10 ou 15 ans plus tôt dans ses ateliers de l´Est ; il met en valeur le granite des Traouïero, un des plus beaux du monde, dans la vallée du Grand Traouïero en Ploumanac´h. Il y taillera de nombreux monuments : les " 52 sarcophages de Douaumont", les 12 colonnes monolithes (5,30 m de haut sur 0,40 m de diamètre) de l´église Sainte Odile à Paris ; et d´autres qui ont été détruits pendant la guerre 1939-1945 : à Brest l´Hôtel des Postes et le Mémorial aux Américains. Celui-ci fut reconstruit en rose de la Clarté après la seconde guerre mondiale. - 1927 : M. Etienne ouvre une deuxième carrière dans le « Rose Clarté » de la butte du Kléguer d´où viennent : - le bas-relief qui orne le fronton de l´Hôtel de Ville de Perros-Guirec, le reste ayant été réalisé en rose Traouïero. - le monument de la deuxième victoire de la Marne dit "Monument des Fantômes". Au lieu-dit le « Kléguer », Isidore Etienne fut le premier promoteur du granite rose hors du département. Un autre entrepreneur Roche ouvrit une seconde carrière dans la vallée. La couleur et la texture de la roche ne plaisant pas, la carrière fut fermée en 1939. Cependant, la carrière Etienne, reprise ensuite par Rivoallan (son gendre), qui travaillait un granit plus rare et recherché pour la qualité de ses micas noirs, fit l'acquisition d'un terrain pour stocker ses déchets de carrière et bloquer l'accès de la vallée, classée ensuite à l'inventaire des sites. Cette initiative empêcha Eugène David père, lui même carrier de poursuivre son exploitation artisanale dans la vallée. La carrière Etienne était installée en aval de la vallée du Grand Traouïero et de l'étang du moulin, qui était encore sa propriété en 1932. Les rives de l'étang étaient affermées à Etienne de 1925 à 1928, pour l'établissement d'une voie de chemin de fer Decauville. Cependant, le sieur Etienne devait assigné l'Etat en 1932, en revendication de la propriété des sols et rives de l'étang, et en demandant qu'aucune redevance ne lui était due et en restitution des sommes versées à ce titre. Etienne fut déboutée de la propriété de l'étang par un arrêt du 13 juin 1932, mais se fit restituer les redevances qu'il avait payées, en vertu que ce terrain ne ferait pas partie des rivages de la mer. La carrière Etienne est aujourd'hui fermée. Cependant, l'étang du moulin à marée fut rendu par jugement à la carrière Etienne en 1943, laquelle carrière utilisait pour scier les blocs de granite la retenue d'eau aménagée (avec une digue), en amont du ruisseau qui sépare les deux communes. Etienne innovait les premières scies à couper le granit, en utilisant de grands châssis en acier de 4 m de long, avec de la grenaille de fer et de l'eau en quantité pour refroidir les lames, en puisant dans la réserve d'eau constituée. Les carrières Etienne faisaint partie d'un complexe industriel de la pierre qui avait des ramifications à Maubeuge et dans les Vosges. Elles produisaient 1800 tonnes par an et employait 80 ouvriers dont 10 ouvriers de Tégastel. Le marché était double : le monument funéraire local (ponçage et polissage) et le marché mondial pour la pierre de taille, un peu de marché local pour l'empierrement des routes. Le granite en provenance de l'étranger pouvait aussi être travaillé sur place.
- inventaire préliminaire, Trégastel
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communes littorales des Côtes-d'Armor - Perros-Guirec
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Commune
Trégastel
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Lieu-dit
Grand Traouïero (le)
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Dénominationscarrière
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Période(s)
- Principale : 1er quart 20e siècle
Il ne subsiste de la carrière Etienne comme vestiges qu'un hangar en bois et le dispositif du circuit de l'eau de l'étang supérieur : digue en pierres sèches et vannes de la retenue d'eau ; afin d'amener l'eau à la carrière. Le granite de la carrière Etienne est un granite du type porphiroïde, de couleur gris-rose, avec des nuances verdâtres, à grains très grossiers. Reamarque technique et d'usage : les tranches polies des pierres taillées étaient platrées et placées sous des fagots de bois. La granulite de l'Île-Grande (à l'ouest de la commune), traversé de longs filons de granulite blanche était débitée en pierres de taille, dit "granite rose de Trégastel pour les géologues.
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État de conservationdésaffecté
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Statut de la propriétépropriété d'une société privée
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
Documents d'archives
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AD Côtes d'Armor. Série S ; sous-série S Supl. 219. Plan de la carrière Etienne, 1925.
Documents audio
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DAVID, Eugène. Témoignage sur les carrières des Traouïeros. Trégastel : enregistrement audio Guy Prigent, 2006.
Témoignage audio