Le nom de Pors-Spern (ou Port-Lépine) trouverait son origine, selon Paul Sébillot, dans ce qui suit : "L'origine du petit havre de Porz-Spern-en-Trelevern (Côtes-du-Nord) est expliqué par une tradition : un jour des pêcheurs, surpris par des forbans anglais se hâtèrent de lever l'ancre et de se réfugier dans une anse. Les forbans les y poursuivirent, mais ils se trouvèrent bientôt au milieu d'une forêt d'épines d'où ils ne purent se sauver, et ils périrent tous." Paul Sébillot, "Le Folklore de la France", Imago, Paris, 1983, p. 129.
Décrit en 1756 par le chevalier Charles Mazin, ingénieur en chef du Roi, Port-Spern possède plutôt une réputation flatteuse : "A une bonne lieüe du Port-Blanc, en suivant la côte, située à l'est se trouve la pointe de Treleverne où il y a un petit port pour des barques de 20 à 25 tonneaux ; elles y sont à l'abry de toutes sortes de mauvais vents, peuvent attendre des marées favorables pour continuer leur route : La tenüe y est bonne, ainsi que l'échouage ; la mer ne quitte presque point la côte, surtout en morte eau" (sic). Sources : AN Mar. D222, f° 133.
Mazin, 1756, "Mémoire et description de la coste du Nord de la Bretagne depuis Pont-Orson jusqu'à la rivière de Morlaix ou il est fait mention des ports & havres, bayes, anses et greves fermes et vaseuses, ruisseaux portant les eaux à la mer ; des corps de garde, batteries et magasins à poudre establis sur la coste du nombre de canons qui sont à chacune, leur calibre ainsi que l'emplacement des mats de pavillon placés pour les signaux, le tout relatif à la carte qui a été livrée pour l'occasion".