Dossier d’œuvre architecture IA22009884 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Trélévern
  • enquête thématique régionale, Les ports de Bretagne
Port L'Epine (Trélévern)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes littorales des Côtes-d'Armor - Perros-Guirec
  • Commune Trélévern
  • Cadastre Domaine Public Maritime
  • Dénominations
    port
  • Appellations
    Pors Spern
  • Parties constituantes non étudiées
    quai, cale, promenade, rampe d'accès

Le nom de Pors-Spern (ou Port-Lépine) trouverait son origine, selon Paul Sébillot, dans ce qui suit : "L'origine du petit havre de Porz-Spern-en-Trelevern (Côtes-du-Nord) est expliqué par une tradition : un jour des pêcheurs, surpris par des forbans anglais se hâtèrent de lever l'ancre et de se réfugier dans une anse. Les forbans les y poursuivirent, mais ils se trouvèrent bientôt au milieu d'une forêt d'épines d'où ils ne purent se sauver, et ils périrent tous." Paul Sébillot, "Le Folklore de la France", Imago, Paris, 1983, p. 129.

Décrit en 1756 par le chevalier Charles Mazin, ingénieur en chef du Roi, Port-Spern possède plutôt une réputation flatteuse : "A une bonne lieüe du Port-Blanc, en suivant la côte, située à l'est se trouve la pointe de Treleverne où il y a un petit port pour des barques de 20 à 25 tonneaux ; elles y sont à l'abry de toutes sortes de mauvais vents, peuvent attendre des marées favorables pour continuer leur route : La tenüe y est bonne, ainsi que l'échouage ; la mer ne quitte presque point la côte, surtout en morte eau" (sic). Sources : AN Mar. D222, f° 133.

Mazin, 1756, "Mémoire et description de la coste du Nord de la Bretagne depuis Pont-Orson jusqu'à la rivière de Morlaix ou il est fait mention des ports & havres, bayes, anses et greves fermes et vaseuses, ruisseaux portant les eaux à la mer ; des corps de garde, batteries et magasins à poudre establis sur la coste du nombre de canons qui sont à chacune, leur calibre ainsi que l'emplacement des mats de pavillon placés pour les signaux, le tout relatif à la carte qui a été livrée pour l'occasion".

Port L'Epine, encore appelé "Port Lépine" au 19ème siècle "Pors Spern" en breton, est situé à la pointe nord-est de la rade de Perros : "Ce port naturel est dû à l'existence de la pointe qui limite l'extrémité Nord de la baie de Perros-Guirec, et surtout à un petit plateau de roc d'ailleurs peu élevé qui s'en détache normalement dans une direction parallèle à celle de la partie du rivage qu'il abrite" (AD 22, S. Suppl. 169).

Quelques pêcheurs et dragueurs de sable coquilliers étaient attachés à ce port à la fin du 19ème siècle. Une cale rudimentaire formée de blocs concassés, réalisés par les pêcheurs eux-mêmes, permettait un accostage, cependant difficile par mer agitée. Selon le rapport de l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées, Pelaud en 1880, le port accueillait seulement 5 bateaux de pêche, jaugeant 2, 5 tonneaux, avec un tirant d'eau de 1 mètre, embarquant en tout 10 marins, et 5 bateaux sabliers et goémoniers de 5 tonneaux chacun, embarquant 3 hommes d'équipage par unité.

D'autre part, dixit Pelaud : "il arrive assez fréquemment que les bateaux de Louannec, Trévou et Perros, viennent décharger du sable coquilliers ou du goémon pour les habitants de Trélévern". Cependant, si l'abri disposait d'une cale plus convenable, il ferait venir d'autres pêcheurs." Le Conseil général donna un avis favorable au projet de construction d'une nouvelle cale en 1881. Celle-ci fut construite en 1882. Une cale plus récente (en béton) avec une rampe d'accès (moellons de granite) a été construite au cours du 4ème quart du 20ème siècle ainsi qu'une promenade (avec un mur de soutènement en moellons de granite), que prolonge un enrochement en épi qui protége un camping.

La tempête de mars 2008 a recouvert de galets la nouvelle cale, presque submergée au niveau de la rampe d'accès. La dune a subi un net recul et le camping a été innondé par les voies adjacentes. L'ensemble de cordons de galets sucessifs porte le camping de Port L'Epine. Ce cordon naturel a été arasé vers 1975 pour constituer un terrain plat, plus confortable pour les campeurs.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Port l'Epine est constitué d'un ensemble architectural qui comprend une ancienne cale ou quai, perpendiculaire au rivage, orienté Ouest-Est, une rampe d'accès récente, orientée plein Nord, qui s'appuie sur une promenade avec un petit mur de soutènement et un cordon de galets, le long de la plage.

  • Murs
    • ciment
    • granite
    • moellon
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Côtes d'Armor. Série S Suppl. 169. Etablissement d'une cale débarcadère, 1881-1882. Plans.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor

Bibliographie

  • LE MASSON DU PARC. Procès-verbaux de Le Masson du Parc, 1727. Paris : Archives nationales, C5 20.

  • LEVASSEUR, Olivier. Les usages de la mer dans le Trégor au 18e siècle. Rennes, thèse de 3ème cycle, (CRHISCO UPRES A-CNRS 6040), Centre de Recherches historiques sur les Sociétés et Cultures de l'Ouest, UHB, Rennes 2, juillet 2000.

  • MAZIN, Charles. Etudes des ports, havres, baies, grèves et ruisseaux portant leurs eaux à la mer, 1756.

  • PINOT, Jean-Pierre. Rapport sur l'évolution du littoral autour de la Baie de Lannion et sur la côte de Granit Rose, SMVM de la Baie de Lannion. Brest : Laboratoire de Géographie de la Mer, UBO, 1993.

  • SEBILLOT, Paul. Le folklore de la France, Imago : Paris.

    p. 129

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008