Dossier d’œuvre architecture IA22010581 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Saint-Jacut-de-la-Mer
Digue de la Banche (Saint-Jacut-de-la-Mer)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes littorales des Côtes-d'Armor - Ploubalay
  • Commune Saint-Jacut-de-la-Mer
  • Cadastre Domaine Public Maritime

La Banche fut le premier port des Jaguens au temps des moines. Bien protégé des vents d'amont par la pointe du Béchet, ce port naturel prenait le relais du trafic commercial vers le Guildo et Plancoët. A l'appel du roulement de tambour, les habitants du bourg accouraient à la cale de la Banche à l'arrivée des bateaux de St-Cast, pour vendre le poisson (les raies) pêché par les marins pêcheurs jaguens. L'ensablement de la Banche amena les Jaguens à rechercher un port plus en aval et plus accessible, ce fut la Houle Causseul, rade foraine. La digue de la Banche a été édifiée par l'Etat en 1862 sur les vestiges d'une digue plus ancienne, que l'Etat entretenait depuis 1855. Cette digue protègeait les terres labourables et la jonction de la presqu'île avec le hameau de Biord (au Sud de l'isthme), dans le prolongement du chemin de Grande Communication n° 26 de St-Jacut à Bécherel. Cette étroite langue de terre était donc protégée sur sa partie Est par la digue des Moines. Exposée aux vagues levées par les vents dominants d'ouest, la digue de la Banche devait être régulièrement consolidée en 1857 et en 1862. La tempête du 2 mars 1869 fit reculer la dune dite des Cimetières Neufs et endommagea la cale de Béchet. La digue fut alors prolongée de 390 m. Elle fut restaurée de nouveau en 1875-76 et successivement en 1887 et en 1899. Elle a éprouvé de fréquentes avaries, qui ont fait abandonner le système de construction qu'on avait d'abord adopté, constatait le rapport de l'ingénieur Pelaud en 1878. Elle consiste aujourd'hui, poursuit l'ingénieur, en un simple revêtement en maçonnerie reposant sur le sable de la grève. Les fondations sont souvent mises à découvert, et les travaux qu'on y a faits dans ces dernières années ont eu principalement pour objet de les descendre à une plus grande profondeur, au moyen de reprises en sous-œuvre. La digue mesurait à l'origine 800 m de longueur. En 1899, un plan dressé par l'ingénieur Hamon (Fig. 1), faisait de nouveau remarquer que le perré reposait directement sur le pied de la dune. Des ducs d'Alble, sorte de pieux enfoncés dans la vase, servaient de brise-lames. En 1902, la digue était de nouveau consolidée sur une longueur de 382 m avec un enrochement sur 629 m. L'Etat en assurait l'entretien et les réparations à hauteur de 50% des frais engagés depuis cette date (avec une subvention du Département) et laissait aux riverains une petite portion à entretenir à l'extrémité sud-ouest de la digue (en 1903, la famille Prampain fit établir à ses frais une digue de protection dans le prolongement de la digue de la Banche). Cependant, des réparations furent encore nécessaires tout au long de la 2ème moitié du 20ème siècle, en particulier en 1919, en 1921, en 1933 et surtout après la tempête de février 1935, où la digue fut entièrement détruite, par déchaussement des fondations. Les riverains étaient sollicités pour participer avec la commune à l'entretien de cette digue alors que l'Etat en assurait en grande partie les réparations (malgré que cette digue ne concernait pas la navigation). La tempête du 31 octobre 1936 enleva une vingtaine de mètres à l'édifice qui fut de nouveau restauré (en modifiant le profil de la crête). Un enrochement sur une longueur de 500 m, à 225 m des pieux en bois et des tourelles en maçonnerie servant de brise-lames, fut aménagé. 200 poteaux ou ducs l'Albe et des "tourillons" en pierre de deux mètres de diamètre et d'un mètre de hauteur, servaient à protéger le sillon originel en faisant office de brise-lames. Aujourd'hui ces défenses ont pratiquement disparu, la digue est uniquement défendue par des enrochements. Il existe par ailleurs un projet associatif de reconstruire une trentaine de ducs d'Albe sur le site de la Banche. De la Banche au Rocher Plat, la consolidation et l'enrochement de la digue au cours du 20ème siècle, ont évité la disparition de la villa appelée autrefois "Jeanne d'Arc". Plus au Sud, entre le Rocher Plat et la pointe de la plage du Rieux, la dune a reculé de plusieurs dizaines de mètres. Un enrochement continu s'était avéré indispensable, dont le dernier tronçon a été réalisé en 1980. Aujourd'hui, la digue, tout en conservant sa fonction première de défense contre la mer, sert de promenade pour les Jaguens.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle

La digue de la Banche mesure environ 700 mètres. L'ouvrage présente aujourd'hui une forme dissymétrique et convexe. Il s'appuie sur la dune naturelle et des remblais. La première maçonnerie en pierres sèches a été remplacée par un revêtement avec mortier de chaux hydraulique en parement. La plateforme a été pavée en 1899 sur une longueur de 105 mètres. Le perré a été recouvert plus récemment de ciment. La hauteur du couronnement est à 0, 60 m des plus hautes mers. Le talus de forme et de hauteur variables, en dégradé, mesure de 3 m à 4, 50 m de hauteur. Le revêtement horizontal est en maçonnerie de ciment sur une largeur de 2 mètres. Cette plateforme est équipéed de contreforts de 4 m de hauteur avec une pente de 10%. Un enrochement en continu de gros blocs de moellons (grès) d'une longueur de 500 m, protège la digue à son enracinement. Deux escaliers dont un escalier traditionnel (marches en grès) permettent d descendre à la plage. Le vestiges des ducs d'Albe (pieux en bois) sont encore visibles sur la plage..

  • Murs
    • granite
    • grès
    • moellon
  • État de conservation
    restauré, remanié
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Côtes d'Armor. Série S ; sous-série Suppl. 162-163-164. Digue de la Banche : plans 1899, 1901 : Etat des lieux, travaux.

  • AD Côtes d'Armor. Série S ; sous-série Suppl. 260. Digue de la Banche : plans de la digue en 1935 et travaux à réaliser. Photographies de la digue effondrée en 1935.

Bibliographie

  • PELAUD, M. Ports maritimes de la France. Notices sur les ports des baies de Saint-Brieuc et du Guildo et des parages voisins. Ministère des Travaux Publics : Imprimerie nationale, 1878.

    p. 2

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008