L'îlot de la Colombière, située à l'ouest des Ebihens et de la presqu'île de Saint-Jacut a été exploitée comme carrière entre le 17ème siècle et le 19ème siècle. Son granite bleu a servi pour construire en grande partie la tour des Ebihens, de 1694 à 1697, sous la direction du commanditaire, le sieur de Pontbriand. En 1705, les moines de l'abbaye, propriétaires de l'île, la baillent pendant 50 ans au sieur d'Atour, entrepreneur et architecte de la ville de Saint-Malo, pour y construire les remparts (la Porte Saint-Vincent). La digue de la Banche et celle des Moines furent aussi consolidées grâce à cette carrière, qui continua d'être exploitée par les Malouins jusqu'à la Révolution française. Le 26 avril 1891, l'île fut vendue comme bien national à un négociant malouin, Michel Marion ; cependant l'exploitation devait diminuer et péricliter en 1836 selon Habasque. On retrouve trace de son exploitation à la fin du 19ème siècle : elle appartenait à la famille Batas depuis 1831, puis fut vendue aux enchères en 1882, et rachetée par une partie des héritiers, qui fondèrent en 1889 la société "Batas Frères", dont l'unique objet était l'exploitation du granite de l'îlot de la Colombière. Les blocs de granite brut étaient entreposés devant la cabane et la forge, situées sur l'île, avant d'être transportés en bateau jusqu'à St-Malo, pour y être taillés. Les bateaux avaient pour noms : "Coucou" et "Marie-Madeleine". Après 5 années d'activité, la société fut dissoute. Seul, Louis Batas conserva le bateau le "Coucou", la chèvre ou treuil pour lever les pierres, le matériel d'extraction et les bâtiments sur l'île. Il poursuivit l'exploitation jusqu'en 1909. Puis l'île fut abandonnée, les bâtiments étaient en ruines lorsque l'Etat se réappropria ce bien et classa l'île au titre des espaces naturels pittoresques le 26 mars 1958 avant de la vendre aux enchères cette même année. Après un changement de propriétaire en 1958, l'île retourna au Domaine Public Maritime en 1984 et fut acquise par le Conseil Général des Côtes d'Armor, dans le cadre de sa politiques des "espaces remarquables" et des "périmètres sensibles". Elle devint plus tard "réserve naturelle" pour les sternes (en particulier pour la sterne Pierregarin, la sterne Dougall et la sterne Caujec), qui viennent régulièrement y nicher. L'île est gérée aujourd'hui par la SEPNB depuis 1966. Les fronts de taille de la carrière sont encore visibles sur la façade Ouest et Est de l'îlot. Les bâtiments en ruines, peuvent cependant être sauvegardés et mériteraient une première consolidation au niveau des murs, avant d'opérer éventuellement une restauration de l'ensemble. L'association locale des "Amis du Vieux Saint-Jacut" participe à l'entretien et aux réparations des bâtiments, actuellement non protégés.
- inventaire préliminaire, Saint-Jacut-de-la-Mer
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communes littorales des Côtes-d'Armor - Ploubalay
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Commune
Saint-Jacut-de-la-Mer
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Lieu-dit
Ilot de la Colombière
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Dénominationscarrière
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Parties constituantes non étudiéeslogement, forge, quai
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Période(s)
- Principale : 17e siècle
- Principale : 18e siècle
- Principale : 19e siècle
- Principale : 1ère moitié 20e siècle
- Principale : 3e quart 20e siècle
L'îlot de la Colombière a une forme oblongue avec une orientation Nord-Sud. Elle est aménagée sur sa côte Sud avec un quai très rustique en pierre de taille, sur une longueur d'un vingtaine de mètres environ, qui permettait l'accès aux bateaux de charge. Le front de taille principal est situé au Sud de l'îlot. Les bâtiments servant d'hébergement et de forge aux carriers sont situés au sommet de l'île. Cet édifice occupe une surface totale intérieure au sol de 45 mètres carrés (9 m x 5 m), avec une terrasse orientée au Sud de 5 m de longueur sur 3 m de largeur. La hauteur de l'édifice est de 8 mètres. Le bâtiment est en partie en ruines, cependant les murs sont encore debout, avec néanmoins des éboulements et des pierres déchaussées ou complètement enlevées : le pignon Sud-Ouest est en mauvais état (pierres déchaussées ou absentes) ainsi que le pignon Nord-Est (démoli en partie à la base) et le pignon Nord (percée). La façade Sud dispose encore de ses ouvertures : 2 fenêtres (110 cm x 60 cm) et une porte d'entrée (210 cm x 96 cm), avec un entourage en pierre de taille. Le bâtiment n'a plus de couverture et de charpente. Il est divisé par un mur de refend en 2 parties, l'une réservée au logement des carriers (avec une ouverture pour un passe-plat) et l'autre partie à la forge (avec une cheminée).
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Murs
- granite
- moellon
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État de conservationdésaffecté, vestiges, inégal suivant les parties, menacé
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Techniques
- maçonnerie
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Statut de la propriétépropriété du département
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Intérêt de l'œuvreà signaler
La carrière de la Colombière, le quai et les bâtiments méritent d'être étudiés, signalés et sauvegardés comme témoignage d'un patrimoine industriel maritime. Une association locale souhaite restaurer les bâtiments des carriers avec l'aide du Département.
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
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Bibliographie
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GULLY, Florence. L'îlot de la Colombière, La revue "Les Amis du Vieux St-Jacut", n° 10, décembre 1986.
p. 11