Les deux ports d'échouage du Guildo Penthièvre (rive gauche) et du Guildo Poudouvre (rive droite) sont situés de part et d'autre de l'Arguenon. Cette voie de passage entre les deux rives était dépourvue de cale d'embarquement jusqu'au milieu du 19ème siècle. L'embarquement se faisait sur un simple terrassement de pierres, au niveau du rocher dit 'le Chaland' ou de celui de la 'Dinanaise'. Au 17ème siècle et jusqu'au milieu du 19ème siècle, les toiles de Bretagne transitaient par les ports du Guildo et de Plancoët vers Saint-Malo. En 1665, le port était fréquenté par des bateaux de moins de 100 tonneaux. En 1850, on y chargeait en grains des navires de 200 tonneaux et on déchargeait houille, ciment et chaux. Le commerce maritime entre les petits ports de la côte Nord allait s'intensifier par la suite (matériaux de construction, produits agricoles), en raison de l'urbanisation progressive de la côte et du développement agricole (120 caboteurs en 1860). En effet, Le chemin de fer ne fit pas concurrence au cabotage avant le début du 20ème siècle. Dans ce contexte, les travaux du port du Guildo s'échelonnèrent tout au long de la 2e moitié du 19e siècle et du 1er quart du 20e siècle, mais avec un investissement plus conséquent et des aménagements plus importants du côté du Penthièvre (commune de Saint-Cast-Le-Guildo). En 1934, le trafic atteignait 4000 tonnes avec les pommes de terre et les pommes à cidre. Les différentes phases de construction du port du Guildo sur les deux rives, entre Poudouvre (à l'Est) et Penthièvre (à l'Ouest) 1864 : projet de construction de quais sur les deux rives de la rivière de l'Arguenon, en aval du pont du Guildo. Les travaux sur la rive droite de la commune de Créhen sont achevés en 1871. Ceux de la rive gauche, à cause des fondations sur une vase plus molle, ne seront réalisés qu'en 1874. 1897-98 : le quai rive gauche est prolongé en maçonnerie sur une longueur projetée de 35 m. Les rochers le long des quais sont arasés pour faciliter l'échouage des navires. Le chemin de la marnière est amélioré pour le passage des charrettes. 1905 : reconstruction d'une partie des quais de la rive droite selon le principe des voûtes creuses par l'ingénieur Harel de la Noë, alors que les quais côté Créhen s'envasent. Le trafic ralentit pendant la première guerre mondiale et reprend après 1921 mais uniquement au port du Guildo Penthièvre. Le déclin commercial de l'estuaire du Guildo se poursuit dans la première moitié du 20ème siècle. Le commerce avec l'étranger diminue. La route et le transport ferroviaire commencent à concurrencer le bornage et le cabotage. En 1963, un syndicat intercommunal de l'Arguenon Maritime est créé pour accompagner le développement économique, social et touristique de la région traversée par le cours maritime de l'Arguenon. Un nouveau pont, plus adapté à l'intensité du commerce par la route est édifié en 1973, en aval du premier. La route départementale rejoint le pont des deux côtés de l'Arguenon. Le terre-plein des quais est recouvert de béton. La même année, un nouveau quai est réalisé rive gauche. Des bâtiments de stockage et de production de ciment et de briques utilisent une partie de l'emplacement. La société Prémabois s'installe sur les deux rives. Cependant, La concurrence du port du Légué participe à la déshérence du port. Les derniers navires en provenance des pays nordiques désertent progressivement le Guildo à la fin du 20ème siècle. Le port du Guildo aujourd'hui De tout temps, le port du Guildo Poudouvre connut un trafic de moindre grande importance que le port du Guildo, côté Penthièvre. Les causes étaient nombreuses : un accostage plus difficile, la violence des courants, un envasement progressif des berges, des aménagements portuaires submersibles (les quais) et un commerce limité au bois, au sable et à la marne. Ce port est aujourd'hui désaffecté et le terre-plein en arrière des quais a pour vocation unique l'hivernage des bateaux et leur entretien. Les deux anciens ports du Guildo recherchent aujourd'hui une nouvelle vocation d'accueil entre tourisme et plaisance, à condition de poursuivre le désenvasement en cours.