1- Kerbors : évolution démographique (1854-1999) : (Patrick Pichouron)
Kerbors en 1906, pop. 911 habitants (source : AD 22).
Kerbors en 1919, pop. 682 habitants (source : AD 22).
Kerbors en 1946, pop. 551 habitants (source : Insee).
Kerbors en 1968, pop. 427 habitants (source : Insee).
Kerbors en 1975, pop. 368 habitants (source : Insee).
Kerbors en 1982, pop. 318 habitants (source : Insee).
Kerbors en 1990, pop. 321 habitants (source : Insee).
Kerbors en 1999, pop. 329 habitants (source : Insee).
Kerbors en 2006, pop. 367 habitants (source : Insee).
2- Kerbors : principaux repères : (Patrick Pichouron)
La commune de Kerbors, Kerborz en breton, est une commune littorale du département des Côtes-d'Armor située à environ cinq kilomètres au nord-ouest de l'ancienne cité épiscopale de Tréguier. Elle est une des sept communes qui composent la Presqu'île Sauvage, ce territoire rural fertile [fig. 1, 2] compris entre les estuaires du Jaudy [fig. 3, 4] et du Trieux qui se termine au nord-est par le sillon du Talbert [fig. 5]. D'une superficie de 694 hectares, son territoire est limitrophe des communes de Pleubian à l'est, de Lézardrieux et de Pleumeur-Gautier au sud-est et de Trédarzec au sud. Elle est également bordée par la mer à l'ouest et au nord : par décret du 27 février 1861, les limites de la mer à l'embouchure de l'estuaire du Jaudy furent fixées suivant une ligne partant de la pointe de Bilvero en Kerbors jusqu'au port de la Roche-Jaune en Plouguiel.
Le territoire de Kerbors recèle quelques richesses archéologiques qui permettent d'attester une présence humaine ancienne, à l'instar des restes de l'allée couverte et du cromlec'h de Men-ar-Rompet [fig. 6, 7], la première étant protégée au titre de la législation sur les monuments historiques, ou des vestiges de l'exploitation de sel de La Tène finale sur l'îlot d'Enez-Hyar (Second âge du fer), d'où furent exhumés plusieurs foyers et objets au cours des années Quatre-Vingt.
Kerbors, dont le nom est formé avec le breton ker, "village", et le mot porz, "cour", fut érigée en paroisse succursale de Pleubian le 23 juin 1605 par lettres de l'évêque de Tréguier. Elle le fut à la requête de la veuve du seigneur de Kerhoz, Mme de Quelen, alors propriétaire de la chapelle dédiée à Notre-Dame-des-Neiges qui fut réédifiée et agrandie à l'occasion. Kerbors, dont le nom était orthographié Kerportz en 1546 et Kerpors en 1778, a élu une municipalité au début de l'année 1790. Déclarée illégale par le département le 21 mars 1791, cette municipalité fut supprimée. C'est par la loi du 17 mai 1856 que Kerbors fut finalement séparée de Pleubian en étant érigée en commune.
3- Kerbors : le patrimoine architectural : (Patrick Pichouron)
La présente enquête a été réalisée au cours du mois de mars 2009 dans le cadre de l'opération d'inventaire préliminaire à l'étude du patrimoine des communes littorales du département des Côtes-d'Armor. Initiée en février 2002, cette opération associe le département des Côtes-d'Armor (service des affaires culturelles et des monuments historiques) et la Région Bretagne (service de l'Inventaire du patrimoine culturel).
Cette enquête a permis de procéder à un repérage de 113 oeuvres, parmi lesquelles 101 relèvent de l'architecture domestique et agricole (châteaux, manoirs, fermes, logis, immeubles à logements) et 9 de l'architecture religieuse, commémorative et funéraire (église, chapelles, croix, monuments commémoratifs, etc).
Au sein d'un corpus daté entre probablement le haut Moyen Age (croix de Pen-Lann) et le 2ème quart du 20ème siècle, lequel corpus est principalement constitué d'éléments issus de la 2ème moitié du 19ème siècle et du 1er quart du 20ème siècle, 18 oeuvres ont fait l'objet d'une proposition de sélection en fonction de critères d'ancienneté, de qualités architecturales, d'unicité ou de représentativité. Ces oeuvres, parmi lesquelles figure le manoir de Kerhoz [fig. 8], protégé au titre de la législation sur les monuments historiques, ainsi que l'ancien moulin à vent du Merdy daté de l'année 1574 [fig. 9], relèvent essentiellement du corpus de l'architecture domestique et agricole.
4- Kerbors : le patrimoine littoral et maritime : (Guy Prigent)
Du point de vue démographique, la commune de Kerbors est la plus petite commune du canton de Lézardrieux. Elle dispose d'environ 3 km de côtes longeant l'estuaire du Jaudy et bénéficie de coteaux boisés alternant avec des espaces cultivés et un habitat littoral dispersé, mais situé en retrait par rapport aux rivages, hors certaines habitations isolées. La commune ne possède pas de port mais une zone de mouillages a été aménagée au sud de la commune entre Bilvéro et Bellevue, avec un accès à la grève.
Le riche patrimoine archéologique de la commune atteste d'une occupation ancienne du littoral, depuis le Néolithique secondaire et l'Âge du Fer : allée couverte et cromlec'h de Men-ar-Romped, pêcherie de Enez Corvec. L'agriculture littorale (maraîchage de plein champ) a permis de préserver un bocage ouvert et des espaces littoraux remarquables. L'utilisation traditionnelle du goémon comme amendement pour les terres rappelle un usage ancien (témoignage oral de Jean Kermabrun). Cependant, la commune n' a pas de tradition de pêche côtière, hors la pêche à pied et l'ostréiculture (concessions récentes sur la commune).