L’ensemble de Champsavoy, bien qu’amputé d’une bonne partie des différents bâtiments qui le constituaient est représentatif par sa situation et son logis conservé des manoirs édifiés par la moyenne noblesse au 16e et 17e siècle. L’évocation du lieu dans les mémoires de François Grignard ainsi que des différents travaux d’embellissement et de défense effectués par ce dernier dans le dernier quart du 16e siècle et la première décennie du 17e siècle lui confèrent un surcroît d’intérêt. Toutefois, malgré ces éléments historiques précieux et ceux livrés par un état des lieux en 1729, il est assez difficile de restituer avec certitude la disposition originelle des différents bâtiments et leur répartition entre les deux cours. Il est toutefois certain que l’ensemble était entouré de douves et que l’une d’elle séparait encore dans les années cinquante la cour du logis de la basse cour au nord.Néanmoins, l’observation de la différence de matériau et de qualité entre les deux façades du logis, confrontée à une notation du journal de François Grignard comme quoi ce dernier remplace la vieille arrivée du côté sud par une nouvelle, à l’est du côté de la chapelle. Peut faire penser que l’on a « réorienté » le logis en transformant en façade principale une ancienne façade postérieure. La moitié ouest de la façade sud actuelle avec ses fenêtres pourvues d’appuis saillants moulurés ainsi que la cheminée de la salle ouest deux fenêtres de la façade sud ainsi que la lucarne à pinacles de l’ouest peuvent être attribués aux travaux effectués par le père de François Grignard, Jean Grignard en 1553. Le montage de l’escalier intérieur à balustres de bois est également problématique. Si son principe « rampe sur rampe », est conforme aux modèles de la fin du 16e et du début du 17e siècle, le profil de ses balustres semble plutôt se rattacher à la seconde moitié du 17e siècle. D’autre part le décalage systématique entre l’angle de coupe des pieds de balustres et la pente actuelle de l’escalier permet de penser qu’il a fait l’objet d’un remontage.
- enquête thématique régionale, Inventaire des châteaux du 19e siècle en Bretagne
- inventaire topographique, Communauté de communes d'Evran
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
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Commune
Saint-Judoce
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Lieu-dit
Champsavoy
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Cadastre
1983
C2
317
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Dénominationsmanoir
Le fief de Champsavoy est mentionné dès 1346 à la famille Grignard, comme une partie détachée de l´ancienne seigneurie de Thélosouc, au profit d´un cadet. Il demeure dans cette famille jusqu´à la Révolution et passe par alliance aux Bouan du Chef du Bos au début de la Révolution. Le manoir dévasté durant les guerres de la Ligue fut reconstruit entre la fin du 16e siècle et le début du 17e siècle. Le journal de François Grignard (1551-1607) publié à la fin du 19e siècle fait état des agrandissements et transformations du manoir et de l´aménagement des abords (vois annexe 1). Une pierre en forme d´arc surbaissé portant avec les armes Grignard, la date de 1605, les monogrammes de François Grignard associé à ceux de Françoise Levesque sa première épouse et de Rollande de la Bouexière sa deuxième épouse a été retrouvée près du pignon est. Elle est à rapprocher de la mention du journal selon laquelle François Grignard fait refaire en 1605 le grand portail de la cour. Le logis actuel peut remonter à la première moitié du 16e siècle. Une partie de la façade arrière actuelle construite en pierre de taille des faluns avec deux fenêtres superposées chanfreinées et pourvues d´appuis moulurés correspond peut-être à la façade principale du logis primitif. A cette période se rattachent deux fenêtres dans la partie ouest de la façade nord, la lucarne qui les surmonte ainsi que les deux cheminées monumentales conservées au rez-de-chaussée du logis. L´une à l´est est sculptée des armes d´alliance de Jean Grignart avec Guillemette de la Provosté qui se marient en 1484. Des travaux ponctuels sont effectués au cours de la seconde moitié du 17e siècle : un grand fronton armorié est ajouté au centre de la façade. On peut l´associer soit au mariage de Guy-Henri Grignart avec Marie-Sébastienne de Begasson le 31 Octobre 1686 ou à celui de René Henri Grignart avec Marie Judith de Bruslon le 24 février 1716. Le logis n´est plus régulièrement habité au début du 18e siècle et sert de retenue : un partage successoral de 1729 décrit l´ensemble des bâtiments (annexe 2). Après la vente de la terre à la Révolution le logis est réduit à ses dimensions actuelles et plusieurs bâtiments sont détruits. Le colombier, encore représenté sur le cadastre de 1844, disparaît au cours de la seconde moitié du 19e siècle. L´appentis monté du côté ouest remploie des colonnes provenant du manoir de la Garde en Evran.
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Période(s)
- Principale : 15e siècle
- Principale : limite 16e siècle 17e siècle
- Principale : 1ère moitié 17e siècle
Le logis actuel orienté nord-est présente une façade ordonnancée à trois travées. La travée centrale est ornée d´un fronton triangulaire tandis que les travées latérales sont ponctuées de lucarnes de style différent qui témoignent d´aménagements successifs, celle de droite plus ancienne est décoré au fronton d´une coquille entourée de la cordelière, symbole de l´ordre fondée par Anne de Bretagne à la mort de Charles VIII. Le corps principal de logis principal est accolé à l´ouest d´une aile basse en rez-de-chaussée à laquelle est ajointe une remise sur piliers. Les maçonneries majoritairement en moellons de granite et de schiste au nord, présentent au sud une mise en oeuvre en pierre de taille de calcaire coquillier. Les dépendances au nord de la cour sont construites également de maçonneries mixtes de schiste et de calcaire coquillier. La grange conserve une charpente homogène dont l´assemblage témoigne d´un savoir faire spécifique. Par delà les remaniements de son élévation, elle a conservé sa charpente d´origine dont presque tous les entraits ont été sciés. Les fermes sont constituées d´arbalétriers coudés à leur base selon une forme de type « upper-cruck » qui détermine un comble à surcroît permettant un stockage plus important. La finesse de ces arbalétriers est compensée par leur multiplication. Leur disposition, la tête légèrement inclinée vers l´ouest correspond à une recherche de contreventement par rapport aux vents dominants.
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Murs
- schiste
- falun
- granite
- appareil mixte
- moellon
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Toitsardoise
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Étages1 étage carré
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- toit à longs pans
- pignon couvert
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Techniques
- sculpture
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Représentations
- armoiries
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Précision représentations
Au dessus de la porte principale : armes Grignart qui sont : de sable à la croix d´argent, cantonnée de 4 croissants de même. Supports : 2 lions. Sur le fronton dans l´axe de la porte : armes en alliance Grignard, autres armes disparues. Fenêtre du rez-de-chaussée à l´ouest : écu mi-parti, Grignard, de Cramoux (de gueules au cygne d´argent) et du Boisjean (d´azur à une croix ancrée d´argent). Sur cheminée, salle ouest du rez-de-chaussée : écu mi-parti, Grignard et de la Provosté (mariage en 1484 de Jean Grignard et de Guillemette de la Provosté). Armes Grignard avec écu en abîme de Cramoux sur pierre déposée avec date de 1605.
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Région Bretagne
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
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- (c) Inventaire général, ADAGP
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- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
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- (c) Région Bretagne
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- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Bibliographie
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BOUAN Louis. Champsavoy, sept siècles d´une maison familiale. Mémoires de la Société d´Histoire et d´Archéologie de Bretagne. T. LXXVI, 1998.
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FROTIER DE LA MESSELIERE. Le Poudouvre et le canton de Dinan-Est.
p. 22 -
RAISON DU CLEUZIOU. Journal de François Grignart 1551-1607. Bulletin et Mémoires de la Société Emulation des Côtes du Nord, 1899.
p. 38-110 -
MONIER, M.E. Châteaux, manoirs et paysages ou quinze promenades autour de Dinan. Mayenne : Joseph Floch, 1975 (nouvelle édition revue et augmentée).
p. 280
Photographe à l'Inventaire