Les origines et la constitution de l’écart :
Situé dans le fond d’un vallon, près d’un cours d’eau, le hameau de la Denilais est déjà mentionné sur la carte de Cassini au 18e siècle. L’implantation humaine près de ce lieu semble pourtant plus ancienne car la voie romaine reliant Fanum Martis (Corseul) à Condevicnum (Nantes) passait à l’extrémité ouest de l’écart. Les traces d’une fontaine prétendument romaine sont encore visibles à cet endroit. Le toponyme « La Denilais » peut renvoyer à une organisation familiale sous l’époque moderne, centrée autour d’un chef de famille dont le patronyme serait « Denis ». On retrouve cette organisation dans les écarts voisins de La « Richardais » et de la « Hamonnais ». Cette organisation familiale peut aussi expliquer que les constructions soient concomitantes, car peut-être réalisées par les membres d’une même famille. En effet, quatre des six bâtiments ont des dates portées allant de 1724 à 1734. Les états de la section B du cadastre de 1809 vont également dans ce sens : une famille se distingue par le nombre de propriétés lui appartenant dans l’écart : La famille Gautier, qui possède presque la moitié des parcelles en 1809. Au fil des ans, la constitution du hameau va devenir moins homogène : certaines parcelles sont scindées entre plusieurs propriétaires alors que d’autres sont fusionnées. Souvent ces fusions interviennent grâce à des alliances familiales. Ainsi, un bâtiment séparé en deux propriétés en 1809 (l’une appartenant à la veuve Gautier, et l’autre à la veuve Cousin), va devenir une seule propriété en 1843 appartenant cette fois-ci aux descendants de ces deux familles : François Cousin marié à Françoise Gautier. Aujourd’hui la plupart des bâtiments appartiennent chacun à un seul propriétaire.
L’organisation de l’écart :
A la Denilais, les habitations sont groupées en îlots, organisés autour d’un carrefour de routes secondaires permettant de relier l’écart à deux voies de communications plus importantes. Avec six bâtiments dont 3 alignements sur le cadastre de 1809, la Denilais est alors l’écart le plus important de la commune. Les états de la section B montrent que ses habitants étaient essentiellement des laboureurs et des cultivateurs. On retrouve cela dans l’architecture avec la présence de plusieurs gerbières et de dépendances agricoles. Le hameau avait sans doute une organisation commune, en effet les infrastructures de première nécessité tels que les fournils, qui ont aujourd’hui disparus, étaient construits au centre de l’écart. Les propriétés se sont greffées dans le temps autour d’une habitation, généralement il s’agit du bâtiment à l’extrémité de l’alignement, souvent le plus proche de la route.
Les particularités de mise en œuvre :
La plupart des anciennes maisons sont orientées au sud et la façade nord est généralement aveugle. Seul un alignement ne respecte pas cette disposition, sa façade principale étant orientée vers l’est. Contrairement au reste de la commune où le granite domine, à la Denilais, certains bâtiments sont construits en moellons de schiste car un affleurement de cette pierre compose le sol de la partie nord-ouest d’Aucaleuc. Certaines dépendances agricoles sont réalisées en terre. Ces alignements sont pourvus d’un étage, seul le bâtiment central d’un alignement en possède deux. Les toitures à la forte pente ont généralement été conservées ainsi que leurs chevronnières et leurs crossettes.