Dossier d’œuvre architecture IA22132064 | Réalisé par
Tissier Anaïs (Contributeur)
Tissier Anaïs

Anaïs Tissier a réalisé le recensement du bâti et l'étude du patrimoine de la commune de Coatréven (22) dans le cadre de son stage de Master 2 restauration et réhabilitation du patrimoine bâti à l'Université Rennes 2 en 2018 (6 mois).

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  • inventaire topographique, Lannion-Trégor Communauté
Manoir de Kermerrot (Coatréven)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Schéma de cohérence territoriale du Trégor - Tréguier
  • Commune Coatréven
  • Lieu-dit Kermerrot
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    moulin

Le manoir de Kermerrot, édifice majeur de la commune de Coatréven, est probablement construit à la fin du 15e-début 16e siècle. Nous retrouvons plusieurs appellations pour ce lieu : Kerveret, Kerverot, Kermérote, Kermerrot, Kermerrot-Uelan ou encore Kermerrot-Huellan.

Henri Frotier de la Messelière (Dans le Régaire de Tréguier, 1938) émet l’hypothèse que l'édifice, qui ne porte plus aucune trace héraldique de ses constructeurs, serait l’œuvre de la famille de Boiséon, propriétaire à la fin du 15e siècle de la seigneurie de Coetrevan (Coatréven).

Cependant, Kermerrot appartenait vraisemblablement à cette époque à la famille de Coattarel dont les armoiries sont "d'azur à trois fasces d'argent". A la Montre de Tréguier (réunion de tous les hommes en armes) en 1481, figure une certain Guillaume de Coattarel, 25 livres de revenu, porteur d'une brigandine et comparaît en archer. Dans le Nobiliaire et armorial de Bretagne, Pol Poitier de Courcy signale un Coattarel aux Réformations et Montres de 1427 et 1543, sieur de Kervérault en la paroisse de Coëtrévan.

Benjamin Jollivet (Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes, 1856) signale quant à lui que Kerveret appartient en 1655 à Renée Raison, sieur de la Garde.

En 1834, Kermerrot appartient à Joseph Balcou (1793-1875), marié en 1816 à Anne Le Cabec (1791-1834).

Le manoir de Kermerrot est datable de la fin du 15e siècle-début du 16e siècle, comme en témoignent plusieurs éléments architecturaux : cheminées aux piédroits chanfreinés, planchers à poutres et solives, portes à accolades, mais aussi par ses dispositions telles que ses trois portes en tiers point au rez-de-chaussée (porte d'entrée, porte de l'escalier et porte de la cuisine).

Déclassé en ferme certainement à la fin du 18e ou début du 19e siècle, le manoir subit des remaniements en façade et dans son aménagement intérieur. Quelques baies sont percées sur son élévation sud et le niveau de plancher est modifié entre le premier étage et le comble. Ce dernier est, au cours du 19e siècle, transformé en lieu de stockage et trois petits jours d'aération sont percés en dessous de la toiture.

Parmi les dépendances agricoles, construites au début du 19e siècle autour de la cour du manoir, la plupart ne sont désormais plus couvertes et menacent ruines. A l'ouest, une dépendance accostée au logis est construite dans la seconde moitié du 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle

Organisé autour d'une cour pavée, l'ensemble se compose du logis manorial au nord et de dépendances agricoles à l'est, au sud et à l'ouest à usage d'écuries, d'étables et de grange. Un portail, en partie démonté, marque l'accès à l'ensemble manorial au sud. Un puits est également présent dans la cour.

Les états de section du cadastre signalent en 1834 à K[er]merote, en plus du logis et des dépendances (parcelle n°502), la présence d'un colombier (parcelle n°502 bis), deux jardins (parcelles n° 503 et 505) et deux vergers (parcelles n° 500 et 501). Cette dernière parcelle, présentant une forme circulaire à son extrémité nord-ouest, garde probablement la mémoire d'une ancienne fortification aujourd'hui totalement disparue.

A l'est de cet ensemble, le cadastre ancien signale également la présence d'un étang aujourd'hui asséché (parcelle n°497), associé à un moulin (parcelle n°491) toujours en place. Un nord, un routoir est également signalé (parcelle n°514), le long d'un ruisseau.

L'ensemble des bâtiments est édifié en moellon de granite et de schiste, avec encadrements en pierre de taille de granite.

Le logis, dont la façade principale est orienté au sud, se compose d'un rez-de-chaussé, d'un étage carré et d'un étage de comble. Il couvert en ardoise à pignons découverts à rampants et présente trois souches de cheminée.

Il présente un plan rectangulaire simple en profondeur à deux pièces par étage. La partie ouest se compose de trois salles superposées et la partie est d'une cuisine en rez-de-chaussée et de deux chambres superposées. Un mur de refend vient séparer les deux partie sur toute la hauteur de l'édifice.

L'intérieur est accessible, au rez-de-chaussée, par une porte à archivolte en accolade et ornée de crochets. Cette dernière donne accès à une première salle accueillant, à l'ouest, une cheminée monumentale datable de la fin du 15e ou du début du 16e siècle. Le mur nord est percé par une double porte à arc brisé dont l'une menait probablement à l'origine sur un cellier. La cuisine, à l'est, conserve sa cheminée ancienne (dont la gueule d'un four aujourd'hui disparu est visible sur son contre-cœur) et les restes d'un évier surmonté d'un petit jour (caractéristique du Trégor?).

L'accès aux étages se fait par un escalier en vis logé dans une tour d'escalier polygonale demi-hors-œuvre, certainement plus élevée à l'origine pour accueillir une pièce haute.

Le premier étage, accessible par deux portes à linteau à accolade, est le plus remanié de l'édifice, certainement dans la seconde moitié du 19e siècle. La chambre situé à l'est conserve cependant sa cheminée ancienne sur son mur pignon.

Le second et dernier étage est occupé par le comble, qui conserve sa charpente à ferme et panne d'origine. A l'ouest, la salle est transformée en lieu de stockage au cours du 19e siècle. Cette dernière a vu son niveau de sol rabaissé et son surcroît sud percé de trois jours d'aération. C'est également le cas pour la chambre située à l'est. La présence de cheminées sur le refend nous indique que ces deux pièces sous charpente étaient chauffées et donc habitables.

  • Murs
    • granite moellon
    • schiste moellon
    • granite pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie

Bibliographie

  • OGEE, Jean-Baptiste. Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, nouvelle édition augmentée par Marteville et Varin. Rennes, 1843.

  • JOLLIVET, Benjamin, Les Côtes du Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département, 1856, tome III, 487 p.

  • POL POTIER DE COURCY. Nobiliaire et armorial de Bretagne. Joseph Floch Editeur, Mayenne, 1970.

  • COLLECTIF. Bulletin d´information des Maires : éléments d´histoire et d´archéologie des communes de l´arrondissement de Lannion. Saint-Brieuc, Ateliers d´impression Préfecture, 1979. 198 p.

  • FROTIER DE LA MESSELIERE, Henri ; DE LA MOTTE ROUGE, Daniel (Pref.), 10 promenades en Côtes-d'Armor, GP Impressions-Kervaux, Plouagat, 1992, 346 p.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel) : 22 G
  • Inventaire général des Monuments et des Richesses Artistiques de la France. Région Bretagne. Le manoir en Bretagne. 1380-1600. par Christel DOUARD, Jean-Pierre DUCOURET, Marie-Dominique MENANT, Jean-Jacques RIOULT, Catherine TOSCER [et al.]. Paris : Imprimerie Nationale éditions et Inventaire général, 1993, rééd. 1999 (Cahiers de l'Inventaire ; n° 28).

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • PICHOURON, Patrick ; KERHERVE, Jean (Dir.), "Manoirs et propriétaires aux 15e et 16e siècles dans le régaire de Tréguier et la seigneurie de Botloy-Lézardré (Dans les limites actuelles des cantons de Lézardrieux et de Tréguier)". Mémoire de maîtrise, Université de Bretagne occidentale, Faculté Victor Segalen, Brest, 1994, 170 p.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel) : ARC dom
  • FLOHIC EDITIONS. Le patrimoine des communes des Côtes-d'Armor. Charenton-le-Pont : Flohic éditions, 1998, 2.

Périodiques

  • FROTIER DE LA MESSELIERE, Henri. "Dans le regaire de Tréguier" in Bulletins et mémoires, Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Les Presses Bretonnes, Saint-Brieuc, 1938, p. 19-274.

  • FROTIER DE LA MESSELIERE (Vicomte). "Les manoirs bretons des Côtes-du-Nord", Mémoire de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord, Saint-Brieuc, 1940.

Documents figurés

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Bretagne
Tissier Anaïs
Tissier Anaïs

Anaïs Tissier a réalisé le recensement du bâti et l'étude du patrimoine de la commune de Coatréven (22) dans le cadre de son stage de Master 2 restauration et réhabilitation du patrimoine bâti à l'Université Rennes 2 en 2018 (6 mois).

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