Ensemble bâti ancien d'origine manorial, à la fois résidence et exploitation agricole composé de deux logis accolés orientés vers l'ouest figurant sur le cadastre de 1826 au lieu-dit Kerguiniou. De la seigneurie de Kerguiniou dépendait le moulin à eau homonyme situé en contrebas sur le Léguer. Plusieurs familles nobles sont associées à l'histoire de Kerguiniou : en 1426, la seigneurie appartient à Amice du Leslech, veuve de Yvon de Kerguyniou. Le manoir dont la métairie est exploitée par le dénommé Jehan Le Bras, appartient à la dame Thomine de Kerimel.

Avant la Révolution, l'ancien manoir avait déjà été déclassé en ferme exploitée avec un bail à convenant. Si le logis nord semble remonter au 17e siècle, le logis sud de type ternaire avec petites baies surnuméraires a été reconstruit en 1827. La mise en œuvre en pierres de taille de granite et les linteaux en arc segmentaire sont typiques de cette époque. Ce logis porte l'inscription et le millésime suivant : "F:F:/PAR JACqUES:LE M/ERER / E SA FAME : ANA / LODREN:L AN 1827". Une petite niche à statue abrite une représentation de saint Médard avec sa crosse et un rouleau de parchemin.

Les Archives départementales des Côtes-d'Armor (consultées via le site internet Généarmor) nous renseigne sur le maître d'ouvrage : Jacques Le Merrer, alors âgé de 29 ans (fils de Jacques Le Merrer et Marguerite Nicolas) a ainsi épousé Anne Laudren en 1821 à Ploulec'h.

Le logis sud était doté de portes piétonne et charretière qui semblent dater du 16e ou du 17e siècle. Dans la cour fermée se dressent une remise, un fournil et une grande étable. Dans le bois environnant, un calvaire et un tronc - non repérés, ont été signalés.

Dans les environs de cette ferme s'est formé en 1943 un réseau de résistance baptisé le maquis de Kerguiniou et qui rayonnait dans tout l'arrondissement de Lannion. Ces membres ont été décimés le 23 mai 1944 lors d'une attaque des troupes allemandes. Côté Tonquédec, une stèle commémore ces évènements tragiques.