La modification des réseaux
Le plan dressé par Piou, ingénieur des Ponts et Chaussés, le 26 octobre 1784 concernant « la direction à donner au nouvel embranchement pour réunir la route de Dinan à Rennes avec celle de Dinan à Saint-Malo et Dol » est significatif des grands changements à venir. Ce nouveau tracé qui sera effectué quelques années plus tard isole le vieux bourg de toute grande voie de communication. Les premiers projets du viaduc apparaissent également dès les années 1836 et contribuent à la réflexion de Julien-Malo Bouesnard, maire entre 1832 et 1862 qui interpelle sa municipalité pour la construction d'une nouvelle église et d'équipements publics aux abords de ce nouvel accès routier vers Dinan.
Le choix d'une nouvelle église
L'église paroissiale du Vieux bourg est en ce milieu du 19e siècle dans un état de grande vétusté. La Révolution avait supprimé la paroisse et le 16 juin 1794, le mobilier et les ornements de l'église avaient été vendus, puis le 24 août de la même année son argenterie fondue à la Monnaie. Aussi, après une expertise d'architecte, l'intérêt de sa restauration est mise en cause et la décision de la reconstruire s'imposa dans un nouveau lieu, à l'emplacement de la chapelle Sainte Anne aux abords de la nouvelle route.
"Un village rue"
Les délibérations du Conseil Municipal dépouillées et publiées par Thérèse Delavaut-Lecoq indiquent que dès 1838, le maire expose sa volonté d'acquérir plusieurs parcelles pour construire une nouvelle église, mais aussi un presbytère et une mairie école. Une délibération du conseil municipal du 6 novembre 1842 précise le contour du nouveau bourg. « Le moment approche où l'on va s'occuper de la construction de la nouvelle église, qu'un bourg conséquent va s'établir sur le tertre où l'on va construire l'église ; quoique le projet de construction d'un pont dans la direction du mur Saint-Sauveur sur le Montenvais ne paraisse pas tout à fait en faveur du nouveau bourg, il sera facile à la commune d'y faire arriver les voyageurs avec peu de frais.... ». le maire insiste également sur l'urgence de créer un alignement de rue afin de palier à toutes protestations des futurs propriétaires et ainsi créer une homogénéité linéaire du « village rue ». A partir de la construction de la nouvelle église en 1844 le bâti s'implante progressivement sans épaisseur le long de la voie, comme en témoigne les différentes réalisations : logis daté 1852, mairie-école du milieu du 19e siècle, presbytère de 1872 par Charles Aubry. Quelques ilots à l'alignement de la rue reprennent l'ordonnancement régulier des façades du 18e siècle, travées symétriques ponctuées par des lucarnes de granite dont les moulures incurvées sont dites aussi « en chapeau de gendarme ». La plupart de ces maisons ont perdu leur enduit de chaux.
Photographe à l'Inventaire