L'appellation de cet écart, la Hisse, tient à la fois à la topographie particulière du lieu, le bâti étant campé en bordure et au sommet d’un promontoire rocheux qu’au souvenir de manœuvres de marins hissant leur grande voile aux caprices du vent. En haut de la falaise, face à l'écluse du Châtelier, ce “quartier-lotissement” n'existait pas encore sur le plan cadastral de 1843, il apparaît à partir de 1879 pour sa halte ferroviaire sur la ligne de Dol-Lamballe. A partir de cette date, le bâti va progressivement s'étendre de part et d'autre de la rue des Grippais qui reprendra le toponyme d'une ancienne métairie et d'un moulin à vent et va englober l'ancien lieu-dit de la Ville-es-Prévots, où se situent les plus anciennes maisons, certaines portent les dates de leur construction, 1766, 1778, 1784. Les autres logis édifiés à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, se conforment au style des villas balnéaires de la côte d’Émeraude tant dans l'introduction du décor, lambrequin de toit, frise et entourage de briques que dans leur appellation « Bellevue » (1902), « Sans Souci » (1924). Les maisons implantées dans les années 50 sont dans le nouveau style régional de la maison bretonne, à savoir une maison en pierre de taille de granite, issue des carrières locales notamment le granite gris du Hinglé, une toiture en ardoise, avec un pignon découvert, et un plan en avancé abritant l'entrée.
Le recensement de la population fait apparaître au 19e siècle et au début du 20e siècle, une population de laboureurs et de marins. François Champalône est qualifié en 1851 de fermier marin à Terre Neuve. Le recensement de 1881 indique à la Hisse six marins, mais aussi six veuves chef de famille. Au début du 20e siècle, les métiers se diversifient avec plusieurs cafés tenus également par des jeunes veuves dont on suppose que les maris ont péris en mer lors des grandes pêches à Terre Neuve.