Au début du 18e siècle, le comté de Plouër passe de la puissante famille Gouyon-La Moussaye à celle de Pierre de La Haye. Contrairement à ses prédécesseurs, celui-ci entend séjourner dans la paroisse et y construire son château. Désirant s'attirer la sympathie des paroissiens et considérant que l'église paroissiale est vétuste et petite, il décide de la détruire, après avoir obtenu l'autorisation de sa destruction par l'évêque de Saint-Malo en juin 1700. L'église paroissiale reconstruite conserve toutefois d’anciens gisants de la fin du Moyen Âge. En effet, elle abritait l’enfeu des seigneurs de Plouër. C’est d'ailleurs fort de ses droits féodaux que Charles Gouyon de La Moussaye réussit à imposer l’inhumation dans l’église paroissiale de son épouse protestante Claude du Chastel en 1587.
La construction de l'édifice actuel commença en 1703 et n’était pas achevé lorsque éclata la Révolution. La tour, commencée en 1791 et bien qu'ayant sa charpente n’était pas couverte en l'an XI (1802), et il fut dressé en cette dernière année un devis pour son achèvement par Laurent Guernion, entrepreneur (R. Couffon).
Le nouvel édifice contient des retables, influences tardives du modèle lavallois, disposés dans le chœur et les deux chapelles latérales. Le retable du maître-autel occupe les trois pans du chevet, et des statues de saint Pierre et de saint Paul, patrons de la paroisse, sont disposées de part et d'autre de l'autel.
Quatre éléments de l'Eglise sont classés monuments historiques : la chaire, les trois retables, les trois gisants (pierres tombales du 15e siècle) d'Alain de Plouër, de Perrine Edder et de l'Inconnue (16e siècle) qui proviennent de l'édifice primitif ; et le lutrin. Les trois retables datent du 18e siècle. La chaire de 1846 est remarquable, ainsi que les stalles et les boiseries de Le Merer (19e siècle). On y trouve également les statues anciennes de la sainte Vierge, saint Joseph, saint Pierre, saint Paul, saint Clément, saint Lunaire, sainte Marguerite, saint Jean-Baptiste, sainte Anne, saint Laurent, saint Vincent, sainte Ursule.
Photographe à l'Inventaire