L'ancien auditoire de justice existe toujours. Le seigneur de Plouër était en possession du droit de haute, moyenne et basse justice sur toute l'étendue de la juridiction de Plouër. Il avait droit de pourvoir aux charges du Sénéchal et autres officiers commis à l'exercice de sa justice. Appelé aussi l'Audience cette maison daterait du milieu du 17e siècle et comportait une salle assez grande pour recevoir les personnes qui avaient affaire aux justices de seigneuries de Plouër, à savoir Rigourdaine, Plouër, les Vaux Carheil. Cette audience jugeait en premier ressort des causes civiles et criminelles et pouvait percevoir les rentes féodales. L'exercice de la justice seigneuriale avait lieu chaque samedi aux 17e et 18e siècles. Nombreuses sont les pièces notariales rencontrées à l'en-tête de "l'auditoire de Plouër". Les armoiries de la famille de La Haye, comtes de Plouër, se trouvaient dans la petite niche au-dessus de la porte. Les fourches patibulaires étaient élevées dans les landes de Rougeterre. On y pendait les individus condamnés à mort.
Le pilori : A la haute justice de Plouër était attaché un droit de ceps et collier. Le pilori se dressait face à l'auditoire. La place de l’Église s'appelait autrefois place du Carrouge et c'est sur la petite butte où s'élève l'ancienne mairie que se dressait le pilori. On y exposait publiquement les condamnés, entravés par des fers et par un carcan au poteau. Ce pilori jouxtait l'église paroissiale afin que les fidèles puissent voir les condamnés attachés au poteau de justice portant une pancarte avec le motif de leur condamnation.
Le temple et le cimetière protestant : L'histoire de Plouër de la fin du 16e siècle à la fin du 17e siècle est dominée par les problèmes de l'apparition du protestantisme. Le protestantisme fut implanté à Plouër en 1571 par le mariage de Charles Gouyon, baron de la Moussaye et comte de Plouër (1548-1593) avec Claude de Chastel, de religion calviniste. Pour plaire à sa femme celui-ci abjura le catholicisme et se convertit à la réforme. Tous leurs successeurs jusqu'en 1684 essayèrent par tous les moyens de fixer à Plouër la religion réformée. En 1606 le roi Henri IV avait délivré à Amaury Gouyon des lettres patentes autorisant l'exercice public à Plouër de la religion protestante. Le temple principal avait été édifié dans les années qui suivent situé au plus près de l'église catholique au clos de Plouër sensiblement à l'endroit où se trouve l'ancienne école Saint-Joseph. C'était une demeure avec cour devant et jardin derrière. II eut rapidement un grand rayonnement attirant les coreligionnaires de Saint-Malo et de Dinan. II ne semble pas que la propagande des Gouyon ait connu beaucoup de succès à Plouër en dehors du cercle immédiat des personnes qui gravitaient autour de la demeure seigneurale. Le cimetière des huguenots était donc tout proche. Malgré la protection seigneuriale le temple fut détruit et la pratique de la religion réformée interdite comme l'avait ordonné Louis XIV. Longtemps les ruines du temple restèrent apparentes. ce n'est qu'en 1703 que la destination des lieux fut modifiée. En effet, Pierre de la Haye, comte de Plouër (1650-1703) par dispositions testamentaires, laissa une somme de 10000 livres destinée à construire une maison pour les sœurs de la Charité afin de soulager les pauvres et les malades. Cette maison qui portait sur sa façade les armes du fondateur (mutilées à la Révolution) est l'actuelle maison Saint-Joseph. Les sœurs de la Charité assurèrent leur service jusqu'à la Révolution. Les biens dont elles avaient l'usufruit furent vendus comme bien national le 2 mai 1794.
Les halles : Adossée au mur méridional du cimetière entourant l'église, et toujours sur la place du Carrouge, une grande halle, à la toiture en appentis, et reposant sur des poteaux de bois, était utilisée par les bouchers. Les halles, figurées sur le cadastre napoléonien de 1844, ont disparu au commencement du 20e siècle, lorsque le cimetière entourant l'église fut désaffecté.
Le four : un ancien four banal de la seigneurie de Plouër sous l'Ancien Régime se situait également dans le bourg.