Plumazon est un bel exemple de village ayant conservé sa disposition d'origine, représentatif d'un habitat disposé en rangées.
Plumazon est divisé en deux villages : le Grand Plumazon et le Petit Plumazon. On y trouve un habitat regroupé parce que toutes les maisons sont proches les unes des autres et même en grande majorité accolées en "rangées". Ainsi, la grande rangée au nord de l'écart comprend six anciens logis formant une rue-cour abritée et ensoleillée avec des décrochements successifs de pignons et des façades nord fermées et dotées d'appentis. Au Petit Plumazon il n'y a aujourd'hui qu'une seule rangée.
Construit avec les ressources locales, l'habitat de base est du type superposé (une pièce unique au rez-de-chaussée, un grenier de stockage, les pignons débordant avec leur chevronnière). Les maisons groupées en écart s'adaptent au terrain, l'orientation est-ouest dégage les façades au sud.
Plumazon a longtemps vécu en partie de la mer et de la Rance. Plusieurs fois par an, les maisons au bord de la Rance étaient inondées. Ce caractère maritime des villages en bordure directe de la Rance a créé une population de cultivateurs-pêcheurs dont le genre de vie a dû rester immuable pendant des siècles. L'adaptation au mode de vie saisonnier des campagnes de Terre-Neuve, mais aussi l'adaptation des modes de vie polyfonctionnels tels que l'artisan-paysan, ou le pêcheur-paysan, peut expliquer ce besoin systématique de regroupement de l'habitat. La distinction entre marins et terriens n'est pas toujours absolue. Pour tout cultivateur, la Rance constituait une partie essentielle du cadre de vie par la pêche, par la récolte du goémon, les prélèvements de marne comme engrais, et par l'utilisation des terrains inondables en bordure de la rivière pour y faire paître des moutons.