Sise dans l'îlot du Vieux Dinan, entre la rue de la Cordonnerie et celle du Petit Pain, la maison de Saint-Dinan (ou de la Mère Pourcel) se trouvait incluse dans un tissu urbain plus dense qu'aujourd'hui. La disparition du quartier de la Voûte au 19e siècle dégage sa façade orientale.
Construite sur une cave, le bâtiment possède deux étages carrés ainsi qu'un comble. Les façades sud et est sont en encorbellement. Le pan de bois du rez-de-chaussée repose sur des poteaux isolés du sol par des dés de pierre. Ces poteaux à tête élargies reçoivent la sablière haute, assemblée en enfourchement, ainsi que les poutres de plancher par des tenons et mortaises chevillés. Du côté intérieur, la liaison entre poutres et poteaux est renforcée par des aisseliers. Pigeâtres, sablières et entretoises sont moulurées. En façade sud comme est, les travées définies par les poteaux sont ornées d’écoinçons. Ceux de la porte de la façade sud dessinent une accolade.
Premiers et second étages sont éclairés par des claires-voies. De petites dimensions, les baies sont soulignées par des appuis filants moulurés et les allèges déchargées par des potelets. De grandes écharpes renforcent le contreventement en façade orientale. En façade sud, chaque étage comporte une porte surmontée d’un trilobe formé par une croix de Saint-André redécoupée. La façade ouest comporte elle aussi une claire-voie, composée de quatre baies à deux ouvertures superposées. Des rainures dans les parties inférieures indiquent des volets coulissants en allège.
En plan, une partie boutique avec étal semble occuper la moitié sud-est de la maison. À l’ouest se trouve une cour et les dépendances, mitoyennes des anciennes halles. Le rentier de 1518 indique des latrines, une écurie et un four. Chaque niveau possède deux cheminées insérées dans le mur nord. Toutes comportent des piédroits chanfreinés et base baguées, à l’exception d’une seule dont les jambages portent un chanfrein plat. La hotte pyramidale de la cheminée centrale du rez-de-chaussée est une reprise.
Le départ d’escalier en vis en pierre de la cave semble être un remploi installé lors de la division en plusieurs caves en 1790. Quant à l'escalier à vis en bois, il s'agit là aussi d'un remploi, ce qui pose la question de son emplacement d’origine et de la desserte des pièces (escalier hors-œuvre ?). En effet, si les sources mentionnent une maison "à lanterne" à partir de 1766, l'implantation de la vis devant un probable étal, le long de la façade en encorbellement sur rue et son aspect très remanié ne plaident pas en faveur d'une disposition de ce type dès la construction de l'édifice. En outre, le plan observé ne correspond pas à la disposition tripartite telle qu'elle est connue avec pièce sur rue, pièce sous charpente dotée d'une cheminée monumentale et pièces sur cour.
La toiture à deux pans présente une asymétrie. L'hypothèse avancée par E. Cadiou est celle d'une charpente "provisoire", dans l'attente d'une extension vers le nord qui aurait permis un pignon parfaitement équilibré.
La construction du vestibule dans l'angle nord-est vers 1703/04 facilite la liaison entre la maison de Saint-Dinan et le 1 rue du Petit Pain. Dans la seconde moitié du 18e siècle, une partie de la façade sud se pétrifie. Les linteaux sont en arc surbaissé, uniquement sur leur face externe. De nouveaux cloisonnements sont mis en œuvre et les fenêtres sont agrandies, probablement en lien avec la mise en location à plusieurs familles. Des fragments de papier peint fleuri attribué à la seconde moitié du 18e siècle sont mis au jour au cours de l’étude du bâti.
La mise en place de devantures commerciales menuisées constitue les principales modifications au 19e siècle.