Dossier d’œuvre architecture IA22133570 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Architecture urbaine en pan de bois
Ilot du Vieux-Dinan
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Dinan
  • Commune Dinan
  • Adresse 1 rue du Petit-Pain , 3 rue du Petit-Pain , 5 rue du Petit-Pain , 4 rue de la Cordonnerie , 3 place des Merciers
  • Dénominations
    maison

L'îlot du Vieux-Dinan, propriété municipale depuis 1934 comprend plusieurs édifices entre la rue de la Cordonnerie et la rue du Petit Pain, dans l'alignement des halles et de l'ancien quartier de la Teste Noire : la maison de Saint-Dinan (aussi dite de la Mère Pourcel, IA22132620) au 3 place des Merciers, son extension au nord au 1 rue du Petit Pain ainsi que le bâtiment d'angle qui les relie ; le 3 et le 5 rue du Petit Pain ; une cour et le 4 rue de la Cordonnerie. Le quartier de la Voûte, aujourd'hui disparu, séparait cet îlot de la rue des Cordeliers et de la rue de l'Apport.

Les premières mentions de cet îlot remontent au 13e siècle. Les noms des rues indiquent alors un quartier commerçant et artisanal : rue de la Mittrie (fer battu) en 1234, rue de la draperie en 1236, rue des Changes (puis Cordonnerie à partir du 17e), rue du Marchix en 1263. La cohue ou halles s'implantent en 1283. Les historiens estiment un lotissement du quartier autour de ces halles au début du 14e siècle.

Au 15e siècle, les notables de la ville possèdent l'îlot. L'analyse du rentier de 1493 par P. Poilpré révèle que la maison de Saint-Dinan appartient à Jehanne Guérin, femme de Rogier Vincent, qui la tient de son père Guillemet Guérin. Le 1 rue du Petit Pain et la parcelle qui deviendra la cour de la maison de Saint-Dinan sont la propriété de Guillemet Chollet. L'intégralité de l'étude documentaire et la succession des propriétaires des différentes parcelles sont à retrouver dans le rapport de diagnostic archéologique (INRAP 2024).

Les analyses dendrochronologiques datent la maison de Saint-Dinan de 1457-1458, la reconstruction du 1 rue du Petit-Pain de 1547 et le bâtiment d'angle de 1703-1704. Des inscriptions indiquent l'année 1573 pour le 4 rue de la Cordonnerie et 1647 au 3 rue du Petit-Pain. Le 5 rue du Petit-Pain est un bâtiment en granit dont les ouvertures signalent une construction au 18e siècle.

En 2019, l'incendie qui touche principalement la maison de Saint-Dinan et le 1 rue du Petit-Pain enclenche une série de diagnostics archéologiques qui permettent une analyse fine de l'évolution de cet îlot urbain.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 15e siècle , datation par dendrochronologie
    • Principale : 1ère moitié 16e siècle , datation par dendrochronologie
    • Principale : 1ère moitié 17e siècle , porte la date
    • Principale : 1er quart 18e siècle , datation par dendrochronologie
    • Principale : 3e quart 16e siècle , porte la date
  • Dates
    • 1573, porte la date
    • 1647, porte la date

La description des bâtiments de l'îlot s'appuie en grande partie sur les éléments issus des rapports de diagnostic archéologique réalisés par l'INRAP.

1 rue du Petit-Pain : Ce bâtiment se compose d'une cave, d'un rez-de-chaussée, de deux étages carrés et d'un comble. Son gouttereau sur rue mesure presque 13m pour 3m10 de large. D'abord indépendant, cet édifice est lié au 16e siècle à la maison de Saint-Dinan par ses circulations intérieures. Le pignon ouest, maçonné et à ressauts, supporte au premier étage une cheminée à piédroits chanfreinés dont les congés sont en forme de boules et dont la souche octogonale était en briquettes. Le mur de refend sud, commun avec la maison de Saint-Dinan, intègre au rez-de-chaussée une cheminée à piédroits chanfreinés et linteau en plate-bande, associée à un placard mural à feuillure. Au premier étage, un placard mural est aménage dans ce même mur. Le plancher actuel est réhaussé par rapport au niveau initial. Au deuxième étage se trouve une autre cheminée à piédroits chanfreinés et linteau à plate-bande ainsi qu'un placard mural. Sous les combles, une porte en plein cintre permettant la communication avec la maison de Saint-Dinan se trouve bouchée par la reconstruction de 1547.

La façade en pan de bois remaniée comporte cinq travées irrégulières séparées par six poteaux datés de 1547, dont les consoles sont toutes différentes. Les abouts de poutres sont assemblés à queue d'aronde et les entretoises sont moulurées. La porte d'entrée, rejetée à gauche, ouvre sur l'escalier. Au-dessus, une porte s'ouvre dans le pan de bois du premier étage. Un soubassement en pierre maçonné devant les poteaux présente quatre soupiraux.

Un désordre, antérieur à 1677 (première mention d'une construction dans l'angle entre cette maison et celle de Saint-Dinan), entraîne un affaissement de l'angle nord-est.

L'analyse archéologique propose ainsi un premier bâtiment du 14e siècle dont il demeure la cheminée et sa souche octogonale, une deuxième phase au 15e siècle lors de la construction de la maison de Saint-Dinan et du mur commun, une troisième phase avec la réédification en 1547 et la modification des circulations, avant une modification des ouvertures en façade au 18e siècle.

Le bâtiment d'angle : Appelé "vestibule" en 1676, il comble l'angle entre la maison de Saint-Dinan et le 1 rue du Petit-Pain. Reconstruit en 1703-1704, il facilite les circulations intérieures entre les deux édifices.

3 rue du Petit Pain : Ce bâtiment mesure 4.47m sur rue pour 3.12m de profondeur, ses murs pignons appartenant aux bâtiments mitoyens. Il dispose d'une cave avec deux arcs en plein cintre murés, d'un rez-de-chaussée surmonté de deux étages carrés en encorbellement et d'un comble. Le mur sud intègre en son centre une cheminée avec piédroits à chanfrein plat et linteau disparu ainsi qu'un placard mural à feuillure. Au premier étage se trouve un autre placard mural ainsi qu'une seconde cheminée au centre, avec arc de décharge et contrecœur en briquettes, dont les piédroits sont bûchés. La découverte d'une ferme d'origine avec de larges planches de chêne en habillement au niveau du mur ouest permet de restituer la volumétrie d'un premier bâtiment, moins haut et dont la toiture était à double pente.

Les poteaux corniers du rez-de-chaussée sont ornés de denticules ; celui de gauche est gravé de l'inscription IHS et d'une croix, le second porte la date de 1647. La porte d'entrée se trouve à l'est et donne accès à l'escalier à vis dans l'angle. Construite selon la technique de la façade-rideau, cette façade comporte trois travées, chacune éclairée d'une fenêtre. Un appui filant assemblé à mi-bois souligne ces ouvertures. Les poteaux s'ornent de pilastres en registre bas et sont sculptés en colonnes en partie intérieure. Des panneaux menuisés forment allège.

L'analyse dendrochronologique de la façade sur rue et des planchers indiquent des abattages à l'automne-hiver 1646-1647 et 1647-1648, ce qui concorde avec la date portée. On note un exhaussement de la charpente avec la création d'un toit en appentis usant de nombreux bois de remploi, postérieure ou synchrone de la construction au 18e siècle du n°5 rue du Petit Pain.

5 rue du Petit-Pain : Edifice disposant d'une cave, d'un rez-de-chaussée commercial, de deux étages carrés et combles. Construit dans la seconde moitié du 18e siècle, il fait l'objet de multiples reprises au 20e s. Une seule cheminée au premier étage. Le bâtiment mitoyen au n°7 est détruit à la fin des années 1930 pour créer une place.

4 rue de la Cordonnerie : Maison à gouttereau sur rue de 6.71m de long par 3.73m de large. Elle dispose d'une cave, d'un rez-de-chaussée commercial, d'un étage carré et de combles. La façade principale, en pan de bois et à "rideau", se divise en deux travées. Le rez-de-chaussée avec sa série de baies à impostes et la porte d'entrée est intégralement restauré. Les murs pignons dont les ressauts accompagnent l'encorbellement présentent des hauteurs différentes. Le décor use du vocabulaire renaissant avec pilastres et colonnes, les entretoises sont moulurées. L'escalier à vis se trouve dans l'angle nord-est.

Cet espace semble vide pendant une partie du 16e siècle. Le première mention du n°6 mitoyen remonte à 1641 et la première description de la maison de 1676. Elle mesure alors 17 pieds 6 pouces de long pour 9 pieds de large et "la fenestre en saillie au-devant de la boutique sert d'accoudoir". La maison porte la date de 1573.

  • Murs
    • pierre
    • bois pan de bois
  • Toits
    ardoise
Date(s) d'enquête : 2025; Date(s) de rédaction : 2025