Dossier d’œuvre architecture IA22132878 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes de Dinan
Château de la Bellière (La Vicomté-sur-Rance)
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Musée Yvonne Jean-Haffen - Maison d'artiste de la Grande Vigne (Dinan)

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
  • Commune La Vicomté-sur-Rance
  • Lieu-dit (la) Bellière
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle seigneuriale

Le château de la Bellière, autrefois sur Pleudihen, est un édifice majeur pour l 'histoire de l'architecture des manoirs en Bretagne. Sa construction longtemps attribuée au temps de Thiphaine Raguenel (vers 1335-1373), épouse de Bertrand Duguesclin est aujourd'hui datée de la fin du 14e siècle, aux alentours de 1400, selon les études menées par Marc Décenneux . Il serait alors le logis de Jean Ier Raguenel (1364-1415), vicomte de la Bellière, membre du Conseil de Jean V, duc de Bretagne. Cet ensemble exceptionnel était doté de coursières en encorbellement comme au château de la Roche Jagu en Ploezal. Viollet-le-Duc dessina dans son dictionnaire de l'architecture française quelques-unes de ses douze souches de cheminées octogonales qui témoignent au-delà du confort de l'édifice d'un réel raffinement dans leur mise en œuvre.

Protégé au titre des monuments historiques, cet édifice dispose d'une notice sur le portail Mérimée du Ministère de la culture, notice accessible par le lien en bas de page.

Des familles illustres

La seigneurie de la Bellière est mentionnée depuis le 12e siècle, elle était le bien d'une famille de la Bellière dont le blason était d'or au chef endenté de sable. Hamon de la Bellière en 1206 est primicier de la collégiale de la Guerche en Ille-et-Vilaine. La vicomté de la Bellière passa ensuite à diverses familles, notamment aux Dinan, Raguenel, Girault de Charmois et Colin de Boishamon. (voir notice de l'abbé Eugène Brebél).

Au confluent de trois ruisseaux

La topographie du site, un coude escarpé, au confluent de trois ruisseaux qui alimentent un affluent de la Rance, correspond probablement à l'emplacement du premier château de la vicomté de la Bellière mentionné dès le début 13e siècle et détenu par une branche cadette de la maison de Dinan.

L'un des plus anciens châteaux de Haute Bretagne

La construction de l'actuel château, en contrebas de ce site, longtemps située au 14e siècle, peut toutefois grâce à la thèse de Marc Déceneux sur les Manoirs gothiques bretons, être resserrée dans la première décennie du 15e siècle : « La qualité de l’œuvre et la médiocrité de ces capacités de défense interdisent d'imaginer que la construction ait pu se faire pendant la guerre de succession. En revanche, la porte d'entrée de la tour est d'un dessin très proche de celui des portes de Kerdéozer (1418) en Pleudaniel et de la Mandardière (1414) en Pacé. C'est donc dans les premières années du 15e siècle qu'il faut, placer la construction de la Bellière, où à l'extrême fin du 14e siècle.». Le château peut dès lors être attribué à Jean Ier Raguenel (1364-1415), vicomte de la Bellière qui est en 1403, un homme puissant, membre du Conseil de Jean V, duc de Bretagne.

Quelques agrandissements

A ce premier logis a été ajouté au 17e siècle un pavillon de plan carré au ras de la tour d'escalier (contre l'extrémité est du corps de logis). De même un grand corps de logis à étage en appentis a été plaqué contre la façade postérieure à la fin du 17e siècle ou au 18e siècle. C'est probablement à cette même époque que l'environnement, jardins et parterres ont été recomposés. C'est également au 18e siècle qu'un nouvel accès est créé au sud avec une très longue avenue qui a été coupée depuis par la ligne du Chemin de fer.

Des modifications tardives

Les cartes postales du site, ainsi qu'une gravure publiée aux éditions Mancel de Dinan, rendent compte d'aménagements tardifs sur le corps de bâtiment arrière donnant sur les douves. Celui-ci, lors d'une rénovation dans le courant du 20e siècle, a été rabaissé permettant de redécouvrir la clarté des grandes chambres du deuxième étage.

  • Période(s)
    • Principale : limite 14e siècle 15e siècle
    • Secondaire : 17e siècle
    • Secondaire : 18e siècle
  • Dates
    • 1608, daté par source

l'environnement du manoir et l'organisation du domaine (voir annexe). Le logis, en 1844, est ceinturé en partie par un étang au nord et à l'est, l'étang d'en haut, il fait face à la métairie, orientée également au sud et qui ferme l'espace quadrangulaire aménagé en parterres. Un colombier circulaire est situé au-devant de la ferme dans une parcelle nommée les caves(?). Un grand jardin rectangulaire accosté de deux pavillons est aménagé vers l'ouest. La métairie possède également son jardin, à côté de la cour.

La chapelle dédiée à saint André, isolée du logis, simple rectangle à chevet plat est orienté vers l'est au-devant d'une parcelle nommée la vieille aire (…).

Une oeuvre gothique pratiquement intacte. A l'origine : un plan rectangulaire régulier avec tour d'escalier placée aux trois quarts de la façade. La tour d'escalier présente une forme mixte peu courante, polygonale dans les parties basses puis cylindrique à partir de la hauteur du toit. Le plan était à trois pièces au sol sur trois niveaux. L'étage de comble selon la description de Marc Décenneux était également habitable et pourvu de cheminées.

L'édifice présente plusieurs particularités :

- quatre niveaux habitables avec l'étage de comble

- une distribution étonnante avec accès direct sur la cour,

- Une coursière en encorbellement en bois disparue, au premier étage, comme en témoignent les portes hautes murées, ainsi qu'une guérite en bois, collée dans l'angle sud-ouest de la tour, au 2ème étage.

- Il est également probable que sur la façade arrière un corps de garde robe existait avec des latrines. De même les chambres de l'est donnaient sur un corps disparu de latrines (voir portes hautes encore en place).

-Les hautes souches de cheminées octogonales hérissées de crochets ont été dessinées par Viollet-le-Duc pour son dictionnaire de l'architecture, elles sont décorées d' anneaux dans lesquels sont percées des arcatures ou des hermines de Bretagne.

  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit brisé en pavillon
    • toit conique
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections
    inscrit MH, 1927/03/09
  • Référence MH

Documents d'archives

  • A.D. Ille-et-Vilaine : série E Boiséon, 1ère liasse. Importants travaux en 1608. Note de Bourde de la Rogerie, artistes, artisans, ingénieurs en Bretagne.

Bibliographie

  • BREBEL Eugène, abbé. Pleudihen-sur-Rance. Monographies des villes et villages de France. Le Livre d'histoire, Paris, 2003 (réédition d'un ouvrage paru en 1916).

  • Le manoir en Bretagne, 1380-1600. Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France. Paris : Imprimerie Nationale, 1993. (Cahiers de l'Inventaire ; 28).

  • Guilloux Louis (Préface). Merveilles des châteaux de Bretagne et de Vendée. Collection Réalités Hachette, 1970.

    Bibliothèque municipale de Dinan
  • DELON Patrick. Tiphaine Raguenel (vers 1325-vers 1373) épouse de Bertrand Duguesclin. Le Pays de Dinan, tome XXX, 2010.

    Bibliothèque municipale de Dinan
  • DECENNEUX Marc. Manoirs gothiques bretons de 1364 à 1420. Essai sur quelques structures particulières d'habitat. Thèse imprimée de doctorat de 3e cycle, 1982.

  • La Bretagne, d'après l'itinéraire de Monsieur Dubuisson-Aubenay. Suivi de Profil de la Bretagne, par Jean-Baptiste Babin (1663). Coordonné par Alain Croix. Presses universitaires de Rennes ; Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne, Rennes, 2006.

  • Fichier Bourde de la Rogerie. Artiste, artisans, ingénieurs.. en Bretagne. Rennes : APIB, 1998.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)

Documents figurés

  • 2079 Environs de Dinan (C.-du-N.)- Château de la Bellière d'après une gravure de l'époque. Carte postale, Mancel, édition, Dinan.

  • Environs de Dinan- Château de la Bellière, carte postale : J.Rouxel, éditeur, Dinan.

  • PLEUDIHEN(C.-du-N). Château de la Bellière. Ancienne résidence de Typhaine Raguenel femme de Duguesclin (Façade intérieure) Qu'en exemple l'on te donne. A chaque épouse bretonne. O Typhaine au nom câlin. Qui fut la "douce" à Duguesclin. Botrel. Carte postale, J. Sorel, éditeur, Rennes.

  • Côte d'Emeraude. 761. Le château de la Bellière. G.F, carte postale, collection Germain, fils ainé.

Annexes

  • Cadastre de 1844. Etat de section H dite du Villou
  • La Bellière par Dubuisson Aubenay
  • La Bellière, extrait du dictionnaire raisonné de l'Architecture Française
  • Manoirs gothiques bretons de Marc Déceneux - Thèse 1982
  • La Bellière, extrait du manoir en Bretagne
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016