L'apanage de la famille de Lézhildry

La seigneurie du Donan est citée pour la première fois à Camlez en 1506 dans un acte pénal autorisant son propriétaire de l'époque, Olivier de Bégaignon, seigneur du Rumen et du Donan, à construire une chapelle du côté de l'épître de l'église paroissiale de Penvénan. La seigneurie du Donan est en effet implantée en Penvénan depuis le 14e siècle et est annexée à celle de Lézhildry en Plouguiel.

La famille de Lézhildry devient propriétaire du Donan en 1537. En 1723, Ollivier Jacques de Lézhildry cherche à vendre le domaine ainsi qu'un grand nombre de convenants à son gendre, Jean de Keralbant de Cardelay, pour résorber ses dettes. Mais cet acte de vente est annulé par sentence royale, le 29 mars de cette même année. En 1761, la seigneurie passe par alliance à Gilles-Jacques Pierre de Trécesson, issu de la famille de Campénéac dans le Morbihan. On rend alors justice en la seigneurie de Donan pour les affaires relevant de basse et moyenne justice.

L'acte d'aveu de 1675 pour le fief du Donnant donne des indications précises sur l'état de la propriété au 17e siècle. Si colombier est à moitié détruit, le manoir, la métairie, l'étang de retenue, les moulins à eau et à vent sont conservés en état.

Un manoir reconverti en ferme au 19e siècle

Après la Révolution, le site est racheté par une famille de cultivateurs, les Guillou, qui reste propriétaire du Donan tout au long du 19e siècle. Tugdual Guillou est élu conseiller municipal de Camlez au milieu du siècle.

Cette famille reconvertit le manoir en ferme. Si les dépendances sont reconstruites, le manoir subsiste bien que très remanié : le bâtiment est rabaissé, ses baies sont refaites en grande partie. La porte d'entrée en arc brisé, sommée d'un blason muet (autrefois peint aux armes des Lézhildry) atteste l'ancienneté des lieux comme la porte intérieure percée dans le mur de refend latéral.

Le moulin à vent semble avoir été détruit très rapidement, possiblement dès la Révolution mais le moulin à eau et son étang figurent tous deux sur le cadastre de 1834. On ne trouve plus de trace du moulin à eau depuis la fin du 20e siècle, néanmoins des blocs de granite provenant de l'étier sont encore visibles en contrebas du manoir.