Situé au n° 11 rue du Port (sur le "Vieux quai"), cet édifice identifié comme "maison d’armateur ou de négociant" (hypothèse probable en raison de la typologie de cette demeure) est vraisemblablement datable du 4e quart du 18e siècle (de nombreux détails techniques et stylistiques vont dans ce sens : balustres découpées de l’escalier, fenêtres avec partie supérieure dormante, style des boiseries avec traces d’outils, montage des pentures à broche 1/3 - 2/3). Plusieurs éléments du 17e siècle semblent avoir être remployés dans la construction : une pierre d’évier et son évacuation, deux coussièges, une cheminée dans la cuisine et deux portes en arc plein cintre mouluré dans le vestibule.
Le rez-de-chaussée à usage d’entrepôt a vu ses ouvertures modifiées dans la première moitié du 20e siècle afin d'aménager deux portes charretières tout en reprenant la logique des arcs surbaissés (analyse des cartes postales anciennes).
Carrelage du vestibule, cheminées en marbre de Carrare et toiles peintes (abeilles impériales d'or sur fonds vert notamment) sont datables du Second Empire.
Selon les états de section du cadastre, cette demeure appartient en 1835 à Du Hil née Le Tourneur à La Roche. Les parcelles sont désignées comme "maison, bâtiment et cour" (n° 398) et "jardin" (n° 399).
Sur le plan d’alignement de Tréguier de 1906 (série 2O 1 des archives municipales) l’édifice identifié comme "maison" et sa cour attenante appartiennent à la famille de Kergariou. C’est la même famille qui possédait la maison au n° 9 (numérotation actuelle) et le bâtiment au n° 10 de la rue.
Selon le témoignage de Françoise Thévenet (8 rue Lamennais), cette maison aurait ensuite appartenu à la famille Goaster.
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.